La Lituanie est envahie et intégrée par l'Union soviétique en 1944, devenant la République socialiste soviétique de Lituanie. Le Parti communiste gouverne en tant que parti unique. En , alors que l'Union soviétique de Mikhaïl Gorbatchev amorce un processus de démocratisation partielle, la Lituanie organise ses premières élections multipartites depuis les années 1920. Elles sont remportées par le mouvement Sąjūdis, indépendantiste, composée à la fois de communistes réformateurs et de non-communistes. Le lendemain de l'élection, et en amont de la dislocation de l'URSS, le soviet suprême de Lituanie vote l'indépendance du pays, avec Vytautas Landsbergis (du Sąjūdis) à sa tête. Elle est la première république soviétique à déclarer son indépendance. Initialement réprimée par les chars soviétiques, cette indépendance est finalement reconnue par l'URSS en .
Au pouvoir depuis deux ans et demi (-), le gouvernement du mouvement Sąjūdis a enclenché une politique de libéralisation économique. Le pays fait face à d'importantes difficultés économiques et sociales. Le Parti communiste, devenu le Parti démocratique du travail en 1990, est le principal parti d'opposition. Il appelle à un « ralentissement de la transition à l'économie de marché », et à une amélioration des relations diplomatiques avec la Russie voisine[1].
Système électoral
Le Seimas est élu au suffrage universel direct. Alors que l'Estonie a privé sa population russophone du droit de vote, les russophones de Lituanie bénéficient des mêmes droits civiques que les autres citoyens. Le scrutin se déroule selon un système électoral mixte : soixante-dix députés sont élus au scrutin proportionnel plurinominal (scrutin de liste), et soixante-et-onze au scrutin uninominal en tant que députés de circonscriptions. Pour le scrutin de circonscription, si aucun candidat n'obtient plus de la moitié des suffrages exprimés, un second tour a lieu. Les élections se déroulent en présence d'observateurs internationaux[1],[2].
Pour obtenir des sièges via le scrutin proportionnel de liste, un parti doit remporter au moins 4 % des voix - sauf s'il représente les intérêts d'un groupe ethnique minoritaire, en quel cas il obtient un nombre de sièges correspondant à sa proportion des voix, même s'il est en deçà de 4 %[2].
Résultats
Le taux de participation est de 75,2 %. À la surprise générale, le Parti démocratique du travail (PDT) remporte une majorité absolue des sièges, devançant très nettement le mouvement Sąjūdis au pouvoir. Le PDT lui-même est pris de court par l'ampleur de sa victoire : il n'avait présenté que soixante-et-onze candidats, mais obtient soixante-treize sièges, au-delà de toute prédiction. Il bénéficie notamment du soutien des électeurs dans les régions rurales, ainsi que du mécontentement général à l'encontre de la politique économique libérale du Sąjūdis. Algirdas Brazauskas, chef du PDT et ancien premier secrétaire du Parti communiste, est élu président du Seimas, exerçant la fonction de chef d'État par intérim en attendant l'élection présidentielle de février 1993, au suffrage universel, qu'il remporte largement. Bronislovas Lubys, sans étiquette mais soutenu par le PDT, est nommé premier ministre[1],[2].