La RDA est un État de facto à parti unique, avec un multipartisme encadré et aucune alternance politique. Les élections se déroulent selon le modèle de « démocratie populaire » développé en Union soviétique. Les citoyens sont appelés à accepter ou rejeter les candidats sélectionnés par les autorités - officiellement, désignés « par les partis et les organisations de masse ». Un candidat est élu s'il est approuvé par la majorité absolue des électeurs dans sa circonscription. Tous les partis politiques font partie du « Front national de la RDA » (Nationale Front), coalition menée par le Parti socialiste unifié (Sozialistische Einheitspartei).
Les soixante-treize circonscriptions électorales élisent chacune entre quatre et treize députés, en fonction de leur population. Dans chaque circonscription, les autorités présentent une liste fermée comprenant un nombre de candidats supérieur ou égal au nombre de sièges à pourvoir. Une majorité relative des candidats appartient au Parti socialiste unifié ; les autres candidats, aux partis qui lui sont alliés au sein du Front national. Si tous les candidats dans une circonscription sont approuvés par les électeurs, les sièges sont alloués selon l'ordre des candidats sur la liste. « Si, dans une circonscription, moins de candidats qu'il n'y a de sièges à pourvoir obtiennent la majorité absolue, il est procédé à un second tour de scrutin dans les 90 jours afin de pourvoir tous les sièges. » Lorsque des sièges deviennent vacants en cours de législature, en raison par exemple du décès d'un député, les candidats approuvés mais non élus (en fin de liste) les remplacent[1].
Officiellement, voter n'est pas obligatoire, et l'élection se déroule à bulletin secret. En pratique, les pressions incitent les citoyens à voter, et à déposer un bulletin favorable dans l'urne sans passer par l'isoloir. En ceci, la RDA se conforme aux pratiques en vigueur en Union soviétique[2].
Outre le Parti socialiste unifié (SED), le Front national comprend quatre autres partis politiques (l'Union chrétienne-démocrate, le Parti libéral-démocrate, le Parti national-démocrate et le Parti paysan démocratique) et diverses organisations de masse, qui défendent les intérêts de groupes sociaux spécifiques : la Fédération syndicale allemande libre, l'Alliance démocratique des femmes d’Allemagne, la Jeunesse allemande libre, la Fédération culturelle, et l'Assistance mutuelle paysanne[3]. Cette dernière fait son retour au parlement, après son départ en 1963.
Résultats
Il y a 703 candidats ; 500 sont élus, les autres étant dès lors suppléants. Le taux de participation est de 99,74 %. 2 407 bulletins (0,02 %) sont blancs ou nuls. Parmi les suffrages exprimés, 99,94 % sont favorables aux candidats proposés ; 0,06 % (7 512 voix) les rejettent. La nouvelle chambre compte 161 députées, soit 32,2 %[1].
La répartition des sièges entre les partis et autres organisations politiques est la suivante[2] :
↑ a et b(en) Peter W. Sperlich, Oppression and Scarcity: The History and Institutional Structure of the Marxist-Leninist Government of East Germany and Some Perspectives on Life in a Socialist System, Westport : Greenwood Publishing, 2006. pp.46-47