La révolution d'Octobre entraîne l'exil de communautés russes. Des familles d'immigrés russes s'installe à Champagne-sur-Seine au début du XXe siècle, supposément des Russes blancs. L'usine Schneider emploie beaucoup d'ouvriers dans la région, dont de nombreux membres de la communauté, ce qui contribue à l'essor démographique et économique de la région. L'usine fait aussi construire des immeubles et des baraquements. L'intégration des nouveaux habitants est progressive et facilitée par les enfants se rendant à la même école[2].
Aménagements
Les membres de la communauté organisent des pratiques collectives pour partager leur culture et leurs souvenirs. Ils pratiquent la célébration des principales fêtes orthodoxes dans un petit local. Cela conduit à l'aspiration d'un édifice commun dédié à ces activités. Ils fondent l'association « Colonie russe » en . Le projet d'une église est clarifié en [2]. La société créée achète un terrain surélevé et dégagé surplombant la vallée de la Seine et des matériaux dans le but de construire un édifice pour exercer le culte orthodoxe[3]. Le projet est approuvé par le métropolite Euloge.
Construction
L'église est bâtie en par le seul appui financier de la communauté russe locale. Les hommes commencent les travaux le , en érigeant les murs et la charpente[2]. L'architecte chargé du projet devient J. Popandopoulo, un ingénieur-projeteur à Fontainebleau ayant déjà réalisé la construction d'autres églises. L'édifice est bâti par Alboull et Andreef. Deux employés de l'usine Schneider réalisent le bulbe du clocheton[4].
L'iconostase est réalisé par une religieuse de l'ermitage Notre-Dame-de-Kazan de Moisenay, près de Melun.
L'église est consacrée le , par le père Euthyme (Vendt), prêtre de l'ermitage Notre-Dame-de-Kazan[3].
Cession à la commune
À la suite du déclin progressif de la communauté, l'édifice devient désaffectée au culte[5]. Le , l'église, propriété de l'association « Colonie russe », est léguée à la commune de Champagne-sur-Seine par acte de donation par Vladimir Alboull, président de l'association[6].
La ville prévoit de transformer l'édifice en musée qui perpétuerait « le souvenir des combattants des armées russes pendant la guerre de 1914 -1918 contre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie »[7]. Ce projet suscite une retenue de la part de l'association récente « Patrimoine russe »[8].
L'église est alors laissée à l'abandon. Seuls quelques travaux ont été réalisés par des bénévoles au début des années [9].
La ville, aidé par la région Île-de-France et la Fondation du Patrimoine, entreprend des travaux de restauration, notamment sur les divers revêtements et pour remettre en état la toiture[10],[11]. L'investissement est de 230 000 euros[9]. Les travaux de rénovation débutent en se terminent en [7].
Les murs sont essentiellement composés de ciment, de parpaings et de bois. La toiture initialement en tôle, puis recouverte de tuiles[6], est devenu en zinc après la rénovation[9]. Le bulbe du clocheton est en tôle d'acier. La nef est précédée par un porche sur deux colonnes[4].
Intérieur
Tout comme dans les autres églises orthodoxes, une iconostase sépare la nef en deux : d'un côté, l'espace de célébration pour le clergé et de l'autre les fidèles[1].
Mobilier
L'iconostase a été réalisée par une religieuse de la région de Melun. La cloison comporte trois portes. On retrouve ainsi dessus, des peintures de la Cène, du Christ et des apôtres ainsi que les archanges Gabriel et Michel[13]. L'église possède aussi une collection d'icônes et de tableaux[1]. Parmi elles, des représentations de la Vierge, saint Vladimir, saint Séraphin et saint Pantaléon.
↑ a et bJean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de la Seine et Marne, t. 2, Paris, Éditions Flohic, , 1500 p. (ISBN2-84234-100-7), Canton de Moret-sur-Loing - Champagne-sur-Seine, « Église Notre-Dame-de-Toutes-Protections », p. 991
↑Jean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de la Seine et Marne, t. 2, Paris, Éditions Flohic, , 1500 p. (ISBN2-84234-100-7), Canton de Moret-sur-Loing - Champagne-sur-Seine, « Iconostase », p. 991