Édouard Maubert, fils d'une lignée de maîtres couteliers de Thiers établie 30, rue Royal à Calais, naît le au no 32, rue de la Cloche dans la vieille cité, bastion militaire, entourée de fortifications, dont l’essor est dû principalement à la fabrication de la dentelle et à l’activité de son port.
Sa famille ouverte aux arts, lui offre une éducation artistique qui le dirige vers la peinture. Son oncle Mathias Maubert, directeur et professeur d'une école de musique rue de la Comédie et membre de la Société philharmonique de cette ville favorise certainement le don d'Édouard pour le dessin. La filière d'apprentissage suivie par Édouard Maubert est à ce jour encore mal connue, mais elle s’est forcément effectuée auprès d'artistes locaux. Comme Édouard Maubert aura fréquemment recours à l’aquarelle, on peut supposer qu’il fréquente Louis Francia, spécialiste de cette technique, qui séjourne à Calais. Si tel est le cas, Francia a pu également introduire le jeune Maubert auprès de ses relations, nombreuses à Paris.
En 1838, Édouard Maubert s’attache à reproduire dans un décor naturel inspiré des serres du Jardin des Plantes, une lionne et ses lionceaux. Il prend ses modèles, parmi les animaux de la ménagerie de ce jardin.
En 1839, il se spécialise dans l’illustration botanique et horticole. On voit son nom apparaître dans L’Horticulteur universel - Le Journal horticole - L’Horticulteur français, le Journal des roses, dont l'élaboration est souvent le résultat d’une collaboration d’éminents spécialistes en horticulture, et dont la parution bénéficie de la faveur d’un public toujours plus large. François Hérincq, Charles Lemaire, Victor Paquet, Édouard André célèbre paysagiste qui réalisa la Roseraie de L'Haÿ-les-Roses, figurent parmi les directeurs de ces nouvelles revues.
Peintre attaché au Muséum national d'histoire naturelle et au Jardin des plantes de Paris, il réalise de nombreuses illustrations de plantes étrangères ornementales. Édouard Maubert s'attache à dessiner chaque plante depuis la racine jusqu'aux graines avec les détails qui la caractérisent.
Au service de la science, il travaille avec les plus grands botanistes de son temps Charles d’Orbigny, J. J. Linden… dont les ouvrages scientifiques sont de grande qualité. En conséquence, son nom se trouve associé à des publications majeures.
De nombreux artistes comme, Alfred Riocreux attaché à la Manufacture de Sèvres et Pierre Adrien Chabal-Dessurgey, directeur de l’atelier de peinture de fleurs de la Manufacture nationale des Gobelins, Turpin, Oudar, partagent avec lui la grande tradition française de la peinture scientifique.
Édouard Maubert peint d’innombrables fleurs, mais les roses figurent parmi ses plus belles réalisations. En raison de la vogue immense que connurent ces fleurs au XIXe siècle, il est animé du même souci de restituer la vérité botanique qui devait rendre les roses étonnantes d'exactitude.
On compare alors le talent d’Édouard Maubert à celui de Redouté.
En tout état de cause, les fleurs ont toujours inspiré Édouard Maubert. Il les peindra jusqu’en , la dernière sera une rose, la rose 'Charles Margottin', pour le Journal des roses. Il meurt le dans son appartement parisien, 15, rue Buffon dans le 5e arrondissement.
Principales publications
Traité de la culture des Géraniums, des Calcéolaires, des Verveines et des Cinéraires, Charles Antoine Lemaire et Alexandre Chauvière, Paris, 1842.
Herbier général de l'amateur, J. Loiseleur Deslongchamps, Paris, 1839-1844.
Choix des plus belles Roses, Paris, 1845, éditeur Louis Eustache Audot, 17 planches in-folio.
Annales de Flores et Pomones, Paris 1832-1848, éditeur Rousselon.
Horticulteur Universel, revue horticole, Charles Lemaire, Paris, 1839-1847.
Dictionnaire universel d’Histoire naturelle dirigé par Charles d’Orbigny, Paris, 1842-1861, 16 volumes, 50 planches de botanique.
Iconographie descriptives des Cactées, Charles Antoine Lemaire, Paris, 1842-1847, 8 livraisons, 16 planches, in-folio.
Histoire naturelle des Iles Canaries, Philippe Barker et Sabin Berthelot, Paris, 1835-1850, atlas de 36 planches in-folio.
Illustrationes plantarum orientalium Jaubert (Hippolyte, comte), Paris, 1842-1857, 5 volumes.
Pescatorea Iconographie des orchidées J. J. Linden, Bruxelles, 1854-1860, 1 volume, 48 planches, in-folio.
Illustrations of the genux Carex … Boot Francis London, 1858-1867, 4 parties.
Le règne végétal, P.O. Réveil, A. Dupuis, Fr. Gérard et Fr. Herincq, Paris, 1864-1871, 17 volumes.
Annales de la Société Royale d'horticulture - Paris 1844 - "Choix des plus belles roses".
Revue Critique - Livre nouveau - Année 1845 - Joël Cherbuliez - Paris 1845 "Choix des plus belles roses".
Bulletin de la Société Botanique de France, Paris 1855, Tome 2, page 60 "Iconographie des orchidées".
Journal de la société impériale et centrale d'Horticulture - Paris, 1862, remise de la médaille d'argent pour des peintures de cactées.
Horticulteur Français, Paris 1865, F. Herincq, éditeur Donnaud, "le Règne végétal"
Rose Books - a bibliography of books and important articles in journals on the genus Rosa, in English, French, German and Latin 1550-1975 - K.L. STOCK - 1984
French flower painters of the 19 th century - HARDOUIN-FUGIER Elisabeth - GRAFE Étienne - Dictionnaire - Londres1989 - p. 60470
Les Roses Anciennes en France - Numéro 13 - Automne 2007 - Maubert père et fils - Peintres et lithographes Auteur : Joëlle Gabrielle RICHARD
Les Roses Anciennes en France - Numéro 14 - Automne 2008 - Le Recueil : " Choix des plus belles Roses " On the steps of a mysterious collection: "Choix des plus belles Roses"Auteur : Joëlle Gabrielle RICHARD
A moi l'Auvergne ! Bull. du C. Généal. et Hérald. de l'Auvergne et du Velay, Numéro 122 "De l'enclume de coutelier à la palette du peintre : les MAUBERT." Joëlle Gabrielle RICHARD
Les Amis du Vieux Calais, Dictionnaire des personnages de l'histoire Calaisienne.
L'association Groupe Edouard Maubert, fondée par les descendants de l'artiste, lui rend hommage et fait vivre sa mémoire à travers un site Web qui lui est consacré Louis Edouard Maubert - Peintre d'Histoire Naturelle.
Son fils et élève, Gabriel Louis Édouard Léon Maubert (Paris 1853 - Paris 1911), est initié très tôt à la peinture et à la sculpture sur bois. Il est introduit au Muséum d’Histoire naturelle comme adjoint naturaliste dès 1870. On retrouvera leur signature "Maubert père et fils" sur des ouvrages réalisés en commun notamment pour le Muséum d'Histoire naturelle, le Journal des roses, etc.