Les îles Galápagos, en espagnolIslas Galápagos, sont aussi appelées « archipel de Colomb », en espagnol Archipiélago de Colón. De manière non officielle, elles sont aussi nommées « les Enchantées », en espagnol Las Encantadas.
« Islas de los Galápagos » signifie « îles des Tortues de mer », en français classiqueIsles Tortoises. Galápagos, galopegos au XVIe siècle, est le pluriel du masculin galápago, mot d'origine incertaine, peut être celtibérique, qui se retrouve en catalan et en portugais respectivement sous les formes galàpet et cágado, et qui désigne en espagnol la tortue aquatique, à laquelle a été assimilée la tortue marine, mais, paradoxalement, ce mot a, depuis, pris en Amérique latine le sens général de tortue, le plus souvent terrestre.
Bien que des expéditions affirment avoir trouvé des traces de campements humains anciens[2], les îles Galápagos étaient inhabitées à l'époque où elles furent explorées par les Espagnols en 1535. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l'archipel devint un lieu de rendez-vous pour les pirates et les boucaniers. Les navires de guerre anglais et américains, ainsi que les baleiniers, accostèrent encore souvent aux îles Galápagos au XIXe siècle.
L'Équateur a officiellement annexé l'archipel des îles Galápagos en 1832. Environ un siècle plus tard, les îles n'étaient habitées que par quelques colons et ont été utilisées en tant que colonies pénitentiaires, qui furent fermées en 1959.
L'archipel est officiellement devenu un parc national en 1959. Le tourisme organisé a commencé vers la fin des années 1960 ; plusieurs centaines de milliers de personnes visitent aujourd'hui les îles chaque année[3]
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Le président Lenín Moreno avait envisagé en 2019 de permettre la présence d'avions militaires américains sur l'archipel en échange de la rénovation des aéroports par les États-Unis, mais la Constitution équatorienne interdit depuis 2008 l'installation de bases militaires étrangères dans le pays, et les organisations environnementales dénoncèrent l'impact négatif que cette décision aurait eu sur la biodiversité[4].
L'archipel est constitué de 127 îles, îlots et rochers dont 19 de grandes tailles. Les îles de grande taille se situent toutes dans l'hémisphère sud. Cependant, une petite partie de l'île Isabela est dans l'hémisphère nord. C'est là que trône le plus haut sommet de l'archipel, le volcan Wolf. La plupart de ces sites sont excellents pour l'apnée, la plongée dérivante et sur tombants ainsi que pour la plongée de nuit.
Parmi les 48 éminences qui forment l'archipel des Galápagos, il convient de préciser que seulement 19 d'entre elles sont des îles. Les 29 autres sont des îlots inhabités, toute la population locale étant concentrée sur les îles Santa Cruz, San Cristóbal, Isabela et Floreana.
L'intérieur des îles est, de par sa formation volcanique, assez montagneux, du reste ce sont les cratères qui représentent les points culminants des îles, pouvant atteindre jusqu'à 1 707 m (volcan Wolf). Les rivages aplanis ne sont pas forcément très faciles d'accès, entre rochers et mangroves.
Ci-dessous la liste des îles principales. La plupart portent plusieurs noms[5].
L'île Fernandina est la troisième plus grande île (642 km2) et, pour être la plus occidentale, elle est également considérée comme la plus jeune (voir Géologie) et possède des paysages volcaniques récemment formés. Les éruptions les plus récentes du volcan local, La Cumbre, remontent à 1995, 2005 et 2009[6].
Alors que le point chaud est fixe, la plaque se déplace vers l'est, à raison de 3 à 6 centimètres par an, donnant ainsi naissance à des îles. Celles-ci s'égrainent d'ouest en est tel un chapelet, les plus récentes étant situées à l'extrémité ouest de l'archipel tandis que les plus anciennes, dont la formation remonte à 5 à 9 millions d'années, sont situées à l'extrémité est.
Les îles occidentales sont encore le siège d'une intense activité volcanique et présentent un relief vigoureux constitué notamment d'imposantes caldeiras. Les îles les plus orientales sont en revanche fortement érodées et leur relief est plus émoussé. Ainsi l'île la plus ancienne, San Cristóbal, ne culmine qu'à 730 mètres d'altitude contre 1 476 mètres pour l'île de Fernandina, l'une des plus récentes.
Les îles Galápagos offrent un climat tropical sec et sans chaleur excessive, en raison du courant de Humboldt qui refroidit l'océan et rafraîchit l'atmosphère. On y distingue toutefois deux saisons : de janvier à mai, une saison chaude (23 à 30 °C) avec quelques averses et, de juin à septembre, une saison froide (19 à 20 °C) assez sèche.
La flore des îles Galápagos varie selon le relief (et donc le climat) des différentes îles. Celle-ci est donc étagée suivant l'altitude.
Les zones côtières sont peuplées de plantes halophiles (tolérant des taux élevés de salinité) : palétuviers, pourpiers, myrtes et autres espèces aquatiques. Au-dessus est la zone aride, peuplée principalement de cactées (figuier de Barbarie, cierge du Pérou) et de lichens. La zone humide d'altitude (ou zone des scalesias, d'après l'arbre qui y prédomine) s'étend entre 200 et 500 mètres d'altitude. Les robiniers, les goyaviers, la passiflore et les lichens y prospèrent. Au-dessus, la zone du miconia (une espèce invasive) est la principale zone de pâture et de culture (café, légumes, oranges et ananas) sur les îles habitées. Herbes et fougères se disputent le dernier étage, notamment la fougère arborescente des Galápagos, qui peut atteindre 3 mètres de haut.
Parmi les 875 espèces de plantes recensées sur les îles, 228 sont endémiques, mais toutes sont originaires de l' Amérique du Sud et se sont adaptées à l'environnement de l'archipel.
L'archipel, à travers son parc national déclaré dans les années 1950[8] et sa réserve marine, constitue le premier parc national de l'Équateur. Ces deux zones protégées, dont la faune et la flore très peu touchées abritent de nombreuses espèces animales et végétales uniques au monde, constituent un site du patrimoine mondial de l'Unesco. Dans l'archipel 97% de la surface émergée des îles est protégée[8] et entourée d'une réserve marine de 138.000 km2[8], l'une des plus grandes au monde[8], dont un sanctuaire marin, la zone de 38.000 km2 entre les îles Darwin et Wol[8] f, qui compte la plus importante biomasse de requins au monde[8].
En 2010, réuni à Brasilia, le Comité du patrimoine mondial de l’agence de l'ONU a retiré l’archipel de la liste des sites menacés. C’est Luiz Fernando de Almeida, le délégué brésilien, qui a pris cette décision pour récompenser le travail réalisé par l’Équateur pour protéger ses îles[9].
Tourisme durable
L'archipel souhaite préserver ses espèces menacées[8], et l'Équateur veut « être drastique quant à la protection de l'environnement », selon le ministre du Tourisme, Enrique Ponce de Leon[8]. L'Équateur a souhaité, pour éviter la dérive du Machu Picchu[8], préserver son archipel volcanique des Galapagos[8], constitué de 19 grandes îles et de dizaines d'îlots rocheux[8], dont la fréquentation avait été jusqu'à atteindre 245 000 visiteurs par an[8], un plafond qui pourrait être inscrit dans la loi[8], comme l'a réclamé Walter Bustos, directeur du Parc national des Galapagos[8]. Les constructions y ont été sévèrement encadrées[8], dans un but d'éco-durabilité et de tourisme durable : promotion des énergies renouvelables, aéroport alimenté à l'énergie solaire et éoliennes, sacs plastique interdits[8].
Une scène du film Master and Commander se déroule aux Galapagos, lorsque le docteur Stephen Maturin est amené à terre pour y retirer la balle qu'il a accidentellement reçue. Il visite ensuite l'île et, à l'aide de Blackney et Padeen, y collecte des animaux… qu'ils relâcheront ensuite, Maturin ayant repéré le navire ennemi Acheron.
↑Thor Heyerdahl et Arne Skjølsvold, Témoignage archéologique et visites pré-espagnoles aux îles Galapagos, Mémoire de la Société archéologique américaine, no 12, 1956
↑ abcdefghijklmno et p"Les Galapagos, un paradis avec droits d'admission" article de Jordi Miro, de l'AFP le 8 février 2018 sur le site de L'Express[2].
(fr + en + es + de) Christian Zuber, Galapagos, Boulogne, Éditions Delroisse, , 208 p. (ISBN2-85518-030-9).
(fr) Margret Wittmer, Les Robinsons des Galapagos, Éditions J'ai lu no A19/20, .
Charles Darwin, L’Origine des espèces [édition du Bicentenaire], trad. A. Berra sous la direction de P. Tort, coord. par M. Prum. Précédé de Patrick Tort, « Naître à vingt ans. Genèse et jeunesse de L’Origine ». Paris, Champion Classiques, 2009.
Charles Darwin, Journal de bord (Diary) du Beagle, trad. Marie-Thérèse Blanchon et Christiane Bernard sous la direction de P. Tort, coord. par M. Prum. Précédé de P. Tort, avec la collaboration de Claude Rouquette, « Un voilier nommé Désir ». Paris, Champion Classiques, 2012.