Émétique

Chevrette de sirop émétique, datant du XVIIIe siècle.

Les émétiques, ou vomitifs, sont des substances capables de provoquer un vomissement. Ils sont utilisés dans le cadre de l'épuration digestive lors d'intoxications ou l'ont été comme arme chimique ou moyen policier de contrôle anti-émeute.

Étymologie

Le mot « émétique » vient du latin emeticus, lui-même venant du grec ancien ἔμετικός / émetikós, composé de ἔμετος / émetos (« vomissement ») et du suffixe -ικός / -ikós.

Exemples

Un exemple de vomitif est l'émétine ou le sirop d'ipéca.

Anecdote

« Le 26 janvier 1710, on apprit que le maréchal d'Harcourt avait eu la nuit précédente une rechute d'apoplexie, que sa langue était plus embarrassée, et qu'il avait un bras sans aucun mouvement. Le 28 janvier, le maréchal d'Harcourt, qui avait pris l’émétique le jour précédent, et qui s'en était bien trouvé, partit de Versailles pour aller coucher à Paris, d'où il devait, dès le lendemain, prendre la route de Bourbonne. »

— Le comte Gabriel-Jules de Cosnac & Edouard Pontal, Mémoires du marquis de Sourches sur le règne de Louis XIV[1].

Usages

  • Les substances émétiques étaient autrefois souvent utilisées dans les intoxications alimentaires et les empoisonnements, mais ils sont devenus obsolètes dans la majorité des cas car ils doivent être administrés très rapidement après l'ingestion pour être efficaces et ils exposent au risque d'inhalation du contenu gastrique.
  • Des agents vomitifs ont aussi été utilisés comme arme chimique dans les gaz de combat, soit comme incapacitants, soit pour que le soldat soit obligé d'enlever son masque à gaz, et ainsi inhaler d'autres gaz toxiques sinon filtrés par les cartouches de filtration des masques.

Contre-indications à l'épuration digestive

Il existe des contre-indications à l'ensemble des méthodes d'épuration digestive, dont les émétiques :

  • en cas d'intoxications graves par substances caustiques (aggravation des lésions lors du vomissement), par hydrocarbures et par produits moussants (risque majeur d'inhalation) ;
  • quand le patient n'est ni conscient, ni intubé (risque d'inhalation du contenu gastrique) ;
  • suspicion d'anévrisme aortique et/ou cérébral ;
  • varices œsophagiennes.

Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes