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Émile Just Bachelet étudie à l'École des beaux-arts de Nancy où il est élève de Jules Larcher pour le dessin et d'Ernest Bussière pour la sculpture [3]. Il poursuit ses études à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où il rencontre Georges Roty qui lui ouvrira les portes de la bourgeoisie parisienne.
Inapte au service actif, il est mobilisé en 1915 durant la Première Guerre mondiale comme infirmier dans un hôpital militaire à Troyes, puis à Lure. Il dessine et réalise des bustes de blessés dont celui de Maurice Bedel et de médecins. Il y rencontre le Dr Chompret, passionné de céramiques, qui l'aidera beaucoup au début de sa carrière.
Installé à Paris rue Campagne-Première, il participe au Salon des artistes français à partir de 1920[4].Il gagne le concours pour la construction du Monument au morts de la Fontenelle, commune de Ban-de-Sapt dans les Vosges. Il conforte sa notoriété en Lorraine et gagne de nombreux concours dans la région.
Il modèle des objets destinés à l'édition : services de table, objets religieux, objets publicitaires et petites sculptures (poussins, canards).
Ses ivoires sont ses œuvres les plus originales. Les plus grandes sont des nus et les petites (environ 50 cm) sont des oiseaux. L'une d'entre elles devait être présentée à l'exposition internationale de New York de 1939 mais fut détruite dans l'incendie du paquebot Paris au Havre[réf. nécessaire].
Ayant côtoyé André et Jean Lurçat à Nancy, il acquiert à Paris en 1927 un terrain au 6, villa Seurat, mitoyen de la maison qu'André Lurçat a conçue pour son frère Jean dans le cadre d'un ensemble architectural inspiré du Bauhaus. Mécontent des plans dessinés par l'architecte, il les modifie lui-même. Il rehausse les portes pour les adapter à sa taille et rehausse les acrotères pour augmenter l'épaisseur de bitume et de galets du toit[réf. nécessaire][9]
Peu sensible aux idées communistes d'André Lurçat, il se brouille avec lui et avec son voisinage, notamment Robert Couturier. En fait cette brouille a d'autres causes. La visite du président Albert Lebrun, dont il fit le buste officiel[10] dans son atelier, lui attira beaucoup d'ennemis. Le quartier n'avait pas à l'époque bonne réputation. La police, très présente, dérangea beaucoup de monde[réf. nécessaire].
Il avait peu de relations avec son voisinage. C'était un travailleur acharné et il ne sortait de son atelier guère que pour démarcher sa clientèle ou visiter ses parents. Il considérait les autres sculpteurs comme des rivaux et ne cherchait pas à discuter avec eux. De plus le caractère de son épouse limitait les relations sociales. Elle était peu appréciée de beaucoup d'amis de son époux. Très susceptible, elle se brouilla effectivement avec tout le voisinage et même sa famille. Progressivement, elle coupa son époux de tous ses amis. Cette absence de vie sociale le gêna beaucoup professionnellement. Cela l'amena à collaborer avec les faïenceries Henriot. Ces grès pour l'essentiel ne l'intéressaient pas. C'était du travail alimentaire, il n'en parlait jamais. Il n'en reste aucune documentation soit parce qu'il n'en a pas gardé, soit parce que son épouse l'a détruite.[réf. nécessaire]
Il se replie à Entraygues dans l'Aveyron pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses amis André Grandpierre et Marcel Paul de la Société des Forges de Pont-à-Mousson lui donnent un emploi administratif sur le chantier du barrage de Maury sur la Selves. À la libération, il renonce à se lancer dans le design industriel. Il est intégré chez EDF comme tout le personnel construisant le barrage. Il prend sa retraite comme directeur régional d'EDF-GDF en 1952 et achète un appartement à Aix-en-Provence. Il tente alors de reprendre une activité artistique mais son style est passé de mode. Il abandonne et vend sa maison de la villa Seurat à la Société des Mines de Pennaroya en 1954. Il ne quittera plus la Provence jusqu'à sa mort[11].
Il travaille avec des architectes et des artistes de renom, Paul Charbonnier, Henri Antoine, Jacques Gruber, Jean Prouvé, Pierre Le Bourgeois pour certains monuments comme la chapelle funéraire de Gustave Simon au cimetière de Préville à Nancy, en 1927[16]. ou l'immeuble des Magasins réunis, toujours à Nancy, en 1928. C'est à Henri Antoine et Jean Prouvé qu'il s'adresse pour la construction de sa maison en béton armé, rue Lothaire II à Nancy, seule maison de style moderniste à Nancy en 1925, caractérisée par son volume blanc et géométrique ouvert sur le jardin et un toit terrasse[17].
↑Gilles Marseille, Urbanisme et architecture domestique de l'entre-deux-guerre à Nancy et dans son agglomération, Thèse de doctorat d'Etat d'Histoire de l'Art, Nancy, Université de Lorraine, , 1025 p., Illustration 38.
↑« Fête du travail aux fonderies, remise de la croix à Monsieur Jean Chevallier », Est Républicain, , p. 4.
↑Sophie Loppinet-Méo, « L'œuvre universitaire de Jean Bourgon, architecte nancéien (1895-1959) », Le Pays Lorrain, , p. 46.
↑« « M. Albert Lebrun a inauguré hier le Pavillon de la Lorraine à l’Exposition », Le Télégramme des Vosges, , p. 1ère.
↑« La société des Lorrains de Paris a tenu son assemblée générale », Est Républicain, , p. 3ème.
↑Il reprochait l'absence d'appuis de fenêtres et de goutte d'eau. Cela permettait l'infiltration d'eau dans les murs, un défaut majeur à ses yeux. La maison est actuellement munie de gouttes d'eau en tôle.
↑Georges Legey, « Sombres images d’Epinal », Echo de Nancy, , p. 6ème.
↑Georges Legey, « « Nomeny a honoré hier ses morts et ses martyrs », Est Républicain, , p. 1-2.
↑« Le monument aux glorieux morts de Pont-à-Mousson a été inauguré au cours d'une émouvante cérémonie », Est Républicain, , p. 3ème.
↑Gilles Marseille, Urbanisme et architecture domestique dans l'entre-deux-guerres à Nancy et dans son agglomération, Thèse de doctorat d'Histoire de l'Art, Nancy, Université de Lorraine, (lire en ligne), Page 61.
↑Gilles Marseille, Nancy art déco, un patrimoine de la communauté urbaine, itinéraires de découvertes, Strasbourg, Editions du Quotidien, , 17 p., Texte introductif et parcours.
↑Jacques G. Peiffer, Les Frères Mougin, sorciers du grand feu (1898-1950), Faton, , 240 p. (ISBN978-2-87844-047-8).
↑Jacques G. Peiffer, Les frères Mougin, sorciers du grand feu, Grès et porcelaine, 1898-1950, Quetigny, Faton, , 240 p. (ISBN978-287844047-8), p. 164 Les artistes de l'art déco et la manufacture de Lunéville.
Annexes
Bibliographie
Le Pays de Remiremont, no 14, 1998.
Philippe Le Stum, « Émile-Just Bachelet », in: En passant par la Bretagne. artistes voyageurs lorrains en Bretagne, [catalogue d'exposition], Quimper, Musée départemental breton, 1999, pp. 86-89.
Jacques G. Peiffer, Les frères Mougin, sorciers du grand feu (1898-1950), Faton, coll. « Parcours et labeurs », , 240 p. (ISBN978-2-87844-047-8).
Jacques Didier, Lorraine 1914, Guide des lieux de mémoire, Le Grand Couronné de Nancy, Ysec Editions, 2004, 152 p. (ISBN2-84673-042-3)
Gilles Marseille, Urbanisme et architecture domestique de l'entre-deux-guerres à Nancy et dans son agglomération, thèse de doctorat d'histoire de l'art, université de Lorraine, 2013, 1 025 p.