Né dans une famille de vignerons, fils de Pierre Gabory, tonnelier, et de Joséphine Marie Maillard, il fait ses études primaires et secondaires au collège Saint-Stanislas à Nantes, étudie une année la philosophie à Carnac sous la direction de l'abbé Dejoie et obtient sa licence de droit. Il fait ensuite son service militaire pendant deux ans au 93e régiment d'infanterie de ligne à La Roche-sur-Yon. Sur les conseils du comte de Berthou, il entre à l'École nationale des chartes le . En 1899, étudiant, il est grièvement blessé[2] dans un accident ferroviaire qui fait de nombreux morts près de la gare de Juvisy. L'indemnité que lui verse la compagnie ferroviaire lui permettra de visiter la Grèce, l'Égypte et la Palestine. Il est diplômé de l'École des chartes et obtient le titre d'archiviste-paléographe le , après avoir soutenu en 1901 une thèse intitulée La Marine et le commerce de Nantes au XVIIe et au commencement du XVIIIe siècle. (1661-1715).
Le , il est nommé au poste d'archiviste du département de la Vendée, puis de la Loire-Inférieure en 1911 et commence ses études historiques. Il se rattache à la méthodologie historique. Ses blessures lui valent d'être réformé en 1914, il s'occupe alors du service des réfugiés de Loire-Inférieure.
Il prend sa retraite le et devient premier adjoint au maire de Vallet. Il est élu au conseil général en 1938, puis est réélu en 1945.
Il meurt à Vallet, le .
Apport à l'histoire de la guerre de Vendée
Pour l'historien Jean-Clément Martin, Gabory « est l'un des premiers à étudier systématiquement les archives des fonds anglais concernant la Vendée, tout en écrivant une histoire, elle aussi, plutôt favorable aux Blancs »[3]. L'historien Alain Gérard considère pour sa part Émile Gabory comme « un véritable historien que son indépendance avait rendu suspect aux deux camps »[4].
Selon Jacques Hussenet : « les livres d'Émile Gabory constituent une excellente transition entre les travaux du XIXe siècle et les recherches de la deuxième partie du XXe, qu'ils préfigurent en tirant le meilleur parti possible des pièces d'archives. On leur doit, entre autres, des apports neufs sur les réfugiés et les rapports avec l'Angleterre »[5]. Républicain de droite, « archiviste de la Vendée de 1905 à 1910, puis de la Loire-Inférieure de 1911 à 1937, il n'a jamais fait mystère de ses sympathies vendéennes, ce qui lui a valu d'être presque systématiquement répertorié parmi les auteurs contre-révolutionnaires. Il s'agit là d'une erreur d'appréciation, car Émile Gabory, traqueur infatigable de pièces d'archives, y compris en Angleterre, raisonne constamment en historien et non en militant ou en hagiographe. Le plus souvent, il atteint à l'impartialité, à la différence de Crétineau-Joly, de Michelet, de Muret, de Chassin, des abbés Deniau, de Jaurès ou de Mathiez »[6].
Ouvrages
Histoire des Guerres de Vendée — sept volumes sur les guerres de Vendée, rassemblés in fine dans un même ouvrage en 1932 —, Perrin éd. :
L'Angleterre et la Vendée, Granville, Quiberon, l'île d'Yeu, 2 volumes, 1930-1931[12], grand prix Gobert 1931, Perrin éd.
Un département breton pendant la guerre (1914-1918). Les Enfants du Pays nantais et le XIe corps d'armée, 1914-1919[13]. Préface du Maréchal Foch, Perrin éd, [lire en ligne].
Jacques Hussenet (dir.), « Détruisez la Vendée ! » Regards croisés sur les victimes et destructions de la guerre de Vendée, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 634 p.
↑Jules Mathorez, « Emile Gabory. Napoléon et la Vendée », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 5, no 25, , p. 81–82 (lire en ligne, consulté le )
↑André Lesort, « Emile Gabory. — Napoléon et la Vendée », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 29, no 3, , p. 549–553 (lire en ligne, consulté le )
↑Henri Sée, « Emile Gabory. — Les Bourbons et la Vendée, d'après des documents inédits », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 35, no 4, , p. 659–660 (lire en ligne, consulté le )
↑A. D. Poirier, « Emile Gabory. La Révolution et la Vendée », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 12, no 54, , p. 67–71 (lire en ligne, consulté le )
↑ a et bA. D. Poirier, « Emile Gabory. La Révolution et la Vendée, d'après des documents inédits », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 14, no 65, , p. 493–495 (lire en ligne, consulté le )
↑Armand Rébillon, « Emile Gabory, L'Angleterre et la Vendée », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 39, no 3, , p. 413–415 (lire en ligne, consulté le )
↑Émile (1872-1954) Auteur du texte Gabory, Anne de Bretagne, duchesse et reine... : l'union de la Bretagne à la France / Emile Gabory, (lire en ligne)
↑Armand Rébillon, « Emile Gabory. — Les Bourgeois dans la tempête. Le Voyage à Paris des cent trente-deux Nantais », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 41, no 1, , p. 292–293 (lire en ligne, consulté le )
↑A. Bachelier, « Émile Gabory. Anne de Bretagne, duchesse et reine », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 28, no 113, , p. 88–89 (lire en ligne, consulté le )