Les élections régionales de 2008 en Hesse (en allemand : Landtagswahl in Hessen 2008) se tiennent le , afin d'élire les 110 députés de la 17e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans.
Le scrutin est marqué par une très courte victoire de la CDU, qui perd sa majorité absolue acquise en et se trouve à égalité de sièges avec le SPD. Aucune majorité ne se dégageant, le ministre-présidentRoland Koch assure la gestion des affaires courantes.
Le SPD, emmené par l'ancien ministre de l'Intérieur Gerhard Bökel, subit une déroute historique à l'époque. Il réunit seulement 29,1 % des voix, ce qui lui donne 33 élus. C'est alors son plus mauvais résultat en Hesse. Ce recul profite aux Grünen de Tarek Al-Wazir et Evelin Schönhut-Keil, qui rassemble 10,1 % des suffrages et 12 parlementaires. Le FDP de la ministre de la Science Ruth Wagner en profite lui aussi, totalisant 7,9 % des exprimés et neuf sièges.
Koch est donc investi pour un deuxième mandat à la tête d'un gouvernement monocolore. C'est la première fois depuis qu'un seul parti contrôle plus de la moitié des sièges du Landtag.
À la suite du scrutin, Bökel est débarqué de ses fonctions de direction au sein du SPD : Jürgen Walter lui succède en tant que président du groupe parlementaire, tandis qu'Andrea Ypsilanti le remplace comme présidente régionale du parti. En , après que l'ancien bourgmestre d'Offenbach-sur-le-Main Gerhard Grandke a renoncé à représenter le SPD lors des élections de , Ypsilanti est investie de justesse chef de file face à Walter, qui lui laisse en la direction du groupe parlementaire.
Chaque électeur dispose de deux voix : la première (en allemand : Wahlkreisstimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 55 circonscriptions ; la seconde voix (en allemand : Landesstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du Land.
Lors du dépouillement, l'intégralité des 110 sièges est répartie à la proportionnelle sur la base des secondes voix uniquement, à condition qu'un parti ait remporté 5 % des voix au niveau du Land. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.
Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, la taille du Landtag est augmentée jusqu'à rétablir la proportionnalité.
Avec à peine 3 500 voix d'avance, la CDU du ministre-présidentRoland Koch parvient à rester la première force politique de Hesse, perdant 12 points et un quart de ses députés. Elle se retrouve ainsi à égalité avec le SPD d'Andrea Ypsilanti qui se rétablit nettement en passant au-dessus de la barre des 35 % des suffrages exprimés.
Le reflux de la CDU profite tout juste au FDP, dont la progression lui permet toutefois de passer devant les Grünen, qui occupent depuis 21 ans la position de troisième force politique régionale. Enfin, la Linke, formation de gauche radicale récemment créée, confirme son implantation dans l'ancienne RFA en dépassant d'extrême justesse le seuil des 5 % des voix.
Conséquences
Bien que la gauche dispose de la majorité absolue, avec un total de 57 députés, elle est incapable de se mettre d'accord pour gouverner. À l'ouverture de la 17e législature le , Koch et son cabinet se voient charger de la gestion des affaires courantes.
Après deux échecs d'Andrea Ypsilanti à constituer en une « coalition rouge-verte »tolérée par Die Linke, à cause de résistances internes au Parti social-démocrate, l'ensemble des forces parlementaires se prononce pour des élections anticipées, convoquées le .