Les élections de 2006 ont eu lieu le dimanche 2 juillet et ont été controversées[1]. Les électeurs devaient désigner :
un nouveau président de la république pour une période de six ans et pour succéder à Vicente Fox ;
500 députés dont 300 par un scrutin majoritaire et dont 200 par scrutin proportionnel ;
128 sénateurs : 3 sénateurs par État et 32 sur les listes nationales des partis politiques.
Élection présidentielle
Huit partis politiques ont participé à l’élection présidentielle de 2006 ; cinq d’entre eux formèrent deux coalitions.
Le patronat mexicain mène contre Andrés Manuel López Obrador, le candidat du PRD, une campagne médiatique de dénigrement principalement diffusée par les deux grands groupes médiatiques Televisa et TV Azteca : « Si López Obrador devenait président, il nous endetterait encore plus et nous subirions crise économique, dévaluation, chômage. (…) Vous pourriez perdre votre maison et votre emploi... Ne votez pas pour la crise », ou tente de l’assimiler à la révolution bolivarienne vénézuélienne dans des vidéos associant son image à celle du président vénézuélien Hugo Chávez, dans une atmosphère anxiogène de violence[2].
Parti alternatif social-démocrate et paysan (PASC)
787 425
1,95
0
795 730
1,96
Nv.
0
0
Votes valides
40 268 141
97,26
40 597 834
97,27
Votes blancs et nuls
1 135 832
2,74
1 141 354
2,73
Total
41 403 973
100
96
41 739 188
100
-
32
128
Abstention
29 970 400
41,99
29 635 185
41,52
Inscrits/Participation
71 374 373
58,01
71 374 373
58,48
Controverse
Plus de la moitié des 130 000 bureaux de vote installés dans le pays présentent des irrégularités, notamment de possibles bourrages d'urnes[8]. En guise d’exemple un représentant du PRD explique que « Dans le 11ème district, dans l’État de Nuevo León, au bureau de vote numéro 397, le procès-verbal mentionne 961 suffrages exprimés. (...) Tout a l'air normal, sauf que la loi prévoit qu'il ne peut y avoir plus de 760 bulletins par bureau de vote. On peut d'ailleurs observer que Felipe Calderón obtient à lui tout seul 786 voix »[8].
Des observateurs filment des scellés violés, des bulletins valides annulés, des procès-verbaux affichant des taux de participation de plus de 300 %[2]. Selon l'Université nationale autonome du Mexique, « un million et demi de bulletins de vote sont apparus d'on ne sait où, ou bien se sont volatilisés ». Des dizaines de milliers d'électeurs ont été désinscrits des listes électorales, ce qui entraine une nouvelle controverse lorsque des journalistes révèlent que les autorités ont confié la gestion des bases de données électorales à une entreprise proche du Parti action nationale, appartenant au beau-frère de Felipe Calderón[2].
Andrés Manuel López Obrador a contesté le résultat en raison de fraudes supposées et d’une campagne électorale trop biaisée. Il a demandé un recompte total des voix, ce que la législation mexicaine ne prévoit pas : seul un recompte des bureaux de vote contestés peut être mené. Jusqu’au 13 juillet, 359 recours de non-conformité ont été introduits devant le TEPJF (Tribunal Électoral du Pouvoir Judiciaire de la Fédération), 227 présentés par la Coalition pour le Bien de Tous (PRD-PT-Convergence), 131 par le PAN et 1 par l’Alliance pour le Mexique (PRI-PVEM). Ces recours ont conduit au recompte d’environ 9 % des suffrages.
Le TEPJF a rejeté le 28 août les accusations de fraude du candidat de la gauche Andrés Manuel López Obrador, laissant quasiment inchangé l’écart de voix, et a validé l’élection le 5 septembre[9]. Il a toutefois admonesté le président sortant Vicente Fox pour avoir mis en péril l’élection en intervenant de manière partisane dans la campagne[10], ce qui est formellement interdit par la Constitution.
L'Union européenne, par la voix du président de la Commission européenneJosé Manuel Barroso a exprimé sa « grave préoccupation »[11].
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères a déclaré qu'« il est important que nous transmettions de la manière la plus claire possible l’inquiétude de l’Union européenne et celle de tous les États membres sur le résultat de l’élection présidentielle"[11]. Avec le recompte de 9 % des bureaux de vote, le résultat final est quasiment inchangé :
Durant plusieurs mois, une partie du centre-ville est occupée par des manifestants - deux millions de personnes au plus fort de la mobilisation - qui demandent un recomptage des bulletins[2].