L'élection présidentielle ougandaise de 2016 a lieu le afin d'élire le président de l'Ouganda pour un mandat de cinq ans[1]. Le premier tour a lieu en même temps que les élections législatives.
Le président Museveni obtient la majorité des voix et peut ainsi se maintenir au pouvoir, mais les conditions peu démocratiques dans lesquelles se déroule le scrutin en rendent le résultat peu crédible.
Contexte politique
Yoweri Museveni, au pouvoir depuis plus de trente ans, se présente en 2016 pour un cinquième mandat à la tête du pays[2]. Un vote du Parlement l'autorise en effet, depuis 2005, à se représenter sans limite au nombre de ses mandats[3]. Son principal opposant (et son ancien médecin personnel), Kizza Besigye, est à la tête du Forum pour le changement démocratique (FDC) ; il bénéficie d'une bonne assise populaire dans l’Ouest, dans le Nord et dans certains quartiers de Kampala, la capitale du pays[2]. Il est brièvement arrêté lors d'une réunion politique, quelques jours avant les élections[3]. Parmi les opposants à Museveni, plusieurs sont d'anciens proches du pouvoir[3].
Le scrutin se déroule dans un climat de tension politique élevée ; la journée de vote du est émaillée de nombreux incidents, parfois violents[5]. Le principal dirigeant de l'opposition, Kizza Besigye, qui subit de longue date des pressions importantes pour le dissuader de maintenir son action politique[6], est à nouveau placé sous résidence surveillée au moment où la victoire de Museveni est annoncée[7]. L'arrestation de Besigye provoque de violentes manifestations à Kampala quelques jours avant le scrutin[7]. Amama Mbabazi, ancien premier ministre et autre rival politique de Museveni, est également placé sous résidence surveillée. Les réseaux sociaux Facebook et Twitter sont bloqués sur décision gouvernementale[7]. Au nom du gouvernement américain, le Secrétaire d’État John Kerry émet une protestation officielle contre ces actes qui empêchent tout processus électoral « transparent et crédible »[8].
Une commission électorale est chargée de s'assurer du bon fonctionnement de l'élection ; toutefois, son impartialité est remise en cause par les observateurs de l'Union européenne et du Commonwealth[9].