Ce scrutin intervient de manière anticipée quelques semaines après la démission du président fédéral Horst Köhler. Réélu pour un second mandat un an plus tôt, ce dernier fait en effet l'objet d'une polémique après avoir tenu des propos controversés sur l'intérêt de l'engagement de la Bundeswehr en Afghanistan.
Le , le président fédéral Horst Köhler, élu le et réélu le , annonce sa démission « avec effet immédiat » à la suite des critiques sur ses propos justifiant le déploiement de la Bundeswehr à l'étranger pour protéger les intérêts économiques de l'Allemagne et vus comme une légitimation de l'impopulaire guerre d'Afghanistan[2]. Köhler estime que ces critiques « témoignent d'un manque de respect de la fonction présidentielle »[3].
Il s'agit de la seconde démission du président fédéral depuis , le premier ayant été Heinrich Lübke, qui n'avait cependant pas quitté ses fonctions immédiatement. En vertu des dispositions de la Loi fondamentale, l'intérim de la présidence fédérale revient au président du Conseil fédéral, Jens Böhrnsen.
Le Bundestag comptant 622 députés, 622 délégués des Länder sont également appelés à siéger à la 14e Assemblée fédérale, ce qui porte le total à 1 244 membres et la majorité absolue à 623 voix.
Peut se porter candidat toute personne âgée d'au moins quarante ans, disposant du droit de vote et du soutien d'au moins un membre de l'Assemblée fédérale. Le candidat doit cependant consentir à sa candidature de manière écrite.
Au départ silencieuse, le parti de gauche radicale Die Linke annonce sa volonté de ne pas soutenir celui de la coalition rouge-verte[13], et choisit une de ses députées fédérales, Luc Jochimsen[14].
1er tour : le candidat de la coalition noire-jaune, Christian Wulff, rate l'élection de 23 voix et en perd même 44 par rapport au nombre de délégués des trois partis le soutenant, alors que Joachim Gauck, candidat de la coalition rouge-verte, recueille 39 voix de plus que celles dont disposent les deux formations qui l'appuient. Les deux autres candidats ont fait le plein de voix dans leur camp. Un deuxième tour est aussitôt organisé par le président du Bundestag, Norbert Lammert. À noter que deux délégués n'ont pas pris part au vote.
2e tour : Christian Wulff progresse assez nettement en engrangeant quinze voix supplémentaires, ce qui n'est toutefois pas suffisant pour atteindre la majorité absolue de 623 voix. Cette remontée du candidat du centre droit se fait au détriment de l'abstention et surtout de Joachim Gauck, même si celui-ci continue à obtenir des suffrages au-delà de ses soutiens. Un troisième tour est aussitôt organisé par le président du Bundestag, Norbert Lammert. À noter que cinq délégués n'ont pas pris part au vote.
3e tour : avant même le déroulement du scrutin, Luc Jochimsen et Frank Rennicke retirent leurs candidatures. Christian Wulff parvient cette fois à dépasser la majorité absolue en obtenant 625 voix, ce qui lui permet de devenir le dixième président fédéral. Il défait donc Joachim Gauck, qui recueille 494 voix, ne bénéficiant donc pas du retrait de Jochimsen tout en rassemblant, pour la troisième fois, au-delà des deux partis le soutenant.
↑Au premier tour comme au deuxième tour, la majorité absolue des inscrits est requise, et non pas une majorité des suffrages exprimés. Au troisième tour, l'élection ne nécessite plus que l'obtention de la majorité relative des suffrages exprimés.
↑Électeurs présents qui se sont abstenus délibérément.