L'édit de tolérance de Versailles (1787) promulgué par le roi Louis XVI, donne un état civil aux protestants mais maintient l'interdiction du culte public. La liberté de culte est permise à la Révolution française, par l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Les Églises réformées sont de nouveau interdites sous la Terreur. Elles sont organisées en 1802 par les articles organiques (18 germinal an X), qui organise le régime concordataire voulu par Napoléon Bonaparte. Pourtant, les articles organiques n'autorisent qu'une organisation locale et provincial, plus nationale. Le principe de l’élection populaire disparaît, les intérêts religieux sont confiés aux plus imposés au rôle des contributions directes, l’égalité entre les ministres du culte n’existe plus, le plus âgé des pasteurs est appelé à la présidence du consistoire, devenu une création purement arbitraire.
En 1848, pendant la Deuxième République, les protestants organisent un synode général sans l'autorisation du gouvernement pour réformer la loi de germinal. Sous Napoléon III, le décret du rétablit le suffrage paroissial et créé un Conseil central des Églises réformées. Les membres, nommés d'abord par le gouvernement, sont ensuite élus par les consistoires.
Au début de la Troisième République, le , le temple protestant du Saint-Esprit de Paris accueille le synode général des Églises réformées de France, présidé par le ministre protestant François Guizot. C'est le premier synode national autorisé officiellement depuis 1659. Il révèle une fracture entre les protestants libéraux "progressistes" et les « évangéliques », ou « orthodoxes », plus conservateurs et proches du Réveil protestant. Le crédit réservé aux créations d’églises nouvelles est supprimé par la loi de finances du 23 décembre 1880, et le développement est ensuite assuré par la Société centrale d’évangélisation, qui fonde des églises rattachées de manière officieuse à l’Église réformée reconnue par l’État.
Lors de la séparation des Églises et de l'État en 1905, l'Église réformée de France reconnue par l’État comprend 101 consistoires dont dépendent 534 paroisses. Pour les desservir existent 639 places de pasteurs. L’Union des églises évangéliques libres de France comprend 61 paroisses, desservies par 64 pasteurs ou évangélistes. L’Église évangélique méthodiste compte 26 églises, desservies par 29 pasteurs[1]. Les Églises baptistes comptent 24 églises. La Fédération protestante de France (FPF), association non-cultuelle loi de 1901, est fondée en 1905 pour représenter toutes les institutions, associations et Églises protestantes.
Les Églises protestantes se rassemblent ensuite en quatre Unions nationales : les Églises réformées évangéliques (de tradition « orthodoxe »), les Églises réformées unies (de tradition « libérale »), les Églises évangéliques libres et l'Église méthodiste. La plupart rejoignent en 1938 l’Église réformée de France, association cultuelle loi de 1905, qui adhère à la FPF.
Elle est dirigée, selon le système presbytérien synodal, par un synode national annuel, constitué principalement de représentants des huit régions (à parité pasteurs - laïcs), le dernier président de son conseil national (élu par le Synode pour trois ans) a été le pasteur Laurent Schlumberger, qui est devenu, le , le premier président de l'Église Protestante Unie de France.
Elle soutient l'action du Service protestant de mission, le Défap, qui entretient le lien de solidarité et de mission commune avec d'autres Églises, notamment africaines et océaniennes, principalement issues de l'ancienne Société des missions évangéliques de Paris.
Logo
Le logo officiel des anciennes Églises réformées représentait le « buisson ardent » d'où Dieu parle à Moïse (Livre de l'Exode », chapitre 3, verset 2). Le logo de l'ERF, adopté en , a stylisé le buisson par l'adjonction d'une croix huguenote.
Archives
Les archives de l'Église réformée de France sont conservées aux Archives nationales sous la cote 107 AS[3].
Notes et références
↑chap. 2 « Culte protestante », dans Aristide Briand, La Séparation des Églises et de l’État, Cornely, , 445 p. (lire en ligne), p. 149–162
Anne Dollfus et Pierre-Yves Kirshleger, L'Église réformée de France, 1938-2013 : une présence au monde, Paris, Classiques Garnier, coll. « Études d'histoire et de philosophie religieuses » (no 89), , 448 p. (ISBN978-2-406-10779-8) [Compte-rendu : Jean-Daniel Roque, « Une première pierre pour l’histoire globale de l’Église réformée de France », Études théologiques et religieuses, vol. 97, no 1, , p. 105-108 (lire en ligne)].
Jacques Terme (préf. André Gounelle), Mutations et crises dans l'Église réformée de France : le journal "Horizons protestants", 1971-1975, Lyon, Olivétan, , 147 p. (ISBN978-2-35479-012-7).