Édouard Henry François Méry de Bellegarde, est un ingénieur des ponts et chaussées, né à Rouen le , et mort dans la même ville le [1]. Son nom reste attaché à une méthode graphique d'estimation de la stabilité des voûtes en maçonnerie, l'« épure de Méry. »
Biographie
Édouard Méry est le fils de Michel Alexandre Méry de Bellegarde (1762-1842), conseiller-maître en la Chambre des comptes de Normandie[2], conseiller municipal de Rouen, natif de cette même ville, paroisse Saint-Éloi, et de Marie Louise Julie Crochon (1777-1850), native de Pont-Audemer. Ils se sont mariés à Pont-Audemer le 17 fructidor V (3 septembre 1797)[3]. Son frère aîné, Amédée Louis Méry de Bellegarde (1802-1866), a été également ingénieur en chef du département de l'Eure et inspecteur général des ponts et chaussées, admis à la retraite en 1864[4].
Il est détaché au service de la marine pour les travaux du port de Cherbourg sous Félix Jean-Baptiste Joseph Reibell en 1844. Promu ingénieur en chef des ponts et chaussées l'année suivante, il est nommé directeur des travaux hydrauliques à Brest en 1850.
Il est mis en disponibilité et se retire en 1856 à Rouen où il décédera quinze ans plus tard. Il avait été fait Chevalier de la Légion d'Honneur. Il est décédé célibataire[1].
Son nom est attaché à la stabilité des voûtes publié dans un article des Annales des ponts et chaussées de 1840 portant le titre Sur l'équilibre des voûtes en berceau avec le tracé de la courbe de pression et l'épure de Méry. Il théorise une méthode et des règles, non empiriques, pour calculer la charge des arcs des ponts en maçonnerie. Méry a basé sa méthode à partir des expériences de Louis-Charles Boistard (1763-1823)[5]. Cette méthode a été progressivement modifiée pour tenir compte de la règle du tiers central introduite par Henri Navier dans son étude du comportement élastique des matériaux.
Publications
« Mémoire sur l'équilibre des voûtes en berceau », Annales des ponts et chaussées, 1re série, vol. 1, , p. 50-70 (lire en ligne)
Il a rédigé la préface de la comédie de Jean-Baptiste Jobé, Le bateau de Bouille, comédie réimprimée page pour page d'après l'édition que J.-B. Besongne a publiée vers 1690, Rouen, Imprimerie de Henry Boissel, coll. « Société des bibliophiles normands », (lire en ligne)
↑Louis-Charles Boistard, Recueil d'expériences et d'observations faites sur différens travaux exécutés pour la construction du pont de Nemours, pour celle de l'arsenal et du port militaire d'Anvers et pour la reconstruction du port de Flessingue, dans lequel on a traité la théorie de l'équilibre des voûtes, Paris, Chez J.-S. Merlin libraire, (lire en ligne)
François-Pierre-Hardouin Tarbé de Saint-Hardouin, « Ed. Méry », dans Notices biographiques sur les ingénieurs des Ponts et chaussées, depuis la création du corps, en 1716, jusqu'à nos jours, Paris, Baudry et Cie, (lire en ligne), p. 241
Jules Dupuit, Traité de l’équilibre des voutes et de la construction des ponts en maçonnerie, Paris, Dunod éditeur, (lire en ligne), p. 59, 102-103, 118-127, 133
Jules Pillet, « Méthode des courbes de pression hypothétiques, dite méthode de Méry », dans Traité de stabilité des constructions: Leçons professées au Conservatoire national des arts et métiers et à l'École spéciale d'architecture, Paris, Dépôt des cours techniques, (lire en ligne), p. 429-436
Mathias Fantin, « La règle du tiers-central et l'épure de Méry », dans Journées nationales maçonnerie, Marne-la-Vallée, (lire en ligne)