Ce score est inversement corrélé à la gravité (stratification du risque de complications et évolution spontanée) des comas. Le diagnostic de coma peut être posé quand ce score est inférieur à 8, mais il doit s'accompagner en plus de troubles de la vigilance et de l'éveil.
Il est possible d'avoir un patient avec un score de 6 qui a les yeux ouverts et qui est donc conscient. Dans ce cas, on ne le considère pas comme comateux (l'aphasieglobale et la catatonie en sont de bons exemples).
Échelle
C'est une échelle allant de 3 (coma profond) à 15 (personne parfaitement consciente), et qui s'évalue sur trois critères :
ouverture des yeux ;
réponse verbale ;
réponse motrice.
Chaque critère reçoit une note ; le total global est la somme de ces notes, mais les notes individuelles doivent être également considérées. Par exemple, une personne muette aura toujours une réponse verbale de 1 même s'il est parfaitement conscient, son total maximal sera alors de 11 et non pas de 15. De tels éléments complémentaires sont indispensables pour une évaluation neurologique correcte.
Aucune ouverture des yeux, même en cas de stimulus douloureux
2
À la douleur
Les yeux sont fermés : ils ne s'ouvrent que quand un stimulus douloureux est pratiqué
3
À la demande
Les yeux sont fermés : ils ne s'ouvrent que quand on demande à la personne de le faire
4
Spontanée
Les yeux sont ouverts, le regard est normal
Réponse verbale
Score
Nature de la réponse
Explications
1
Nulle
La personne ne parle pas, aucun son ne sort de sa bouche
2
Incompréhensible
La personne n'émet que des grognements, ou marmonne, spontanément ou à la douleur
3
Inappropriée
Les réponses ne correspondent pas aux questions
4
Confuse
La personne commet des erreurs, se répète
5
Normale
La personne peut citer son nom, le lieu, la date...
Réponse motrice
Score
Nature de la réponse
Explications
1
Nulle
A la stimulation douloureuse : aucune réaction
2
Extension stéréotypée
À la stimulation douloureuse : extension et rotation interne des membres supérieurs, les paumes se tournent vers l'extérieur : décérébration
3
Flexion stéréotypée
À la stimulation douloureuse : flexion de l'avant-bras sur le bras : décortication
4
Évitement
À la stimulation douloureuse : le bras tente de se soustraire à la douleur, mais de manière peu adaptée ou simplement ébauchée (motricité de retrait faible)
5
Orientée
À la stimulation douloureuse : mouvement adapté de retrait, parfois violent (motricité dite localisatrice, de retrait fort)
6
Aux ordres
Spontanément : répond de manière adaptée aux ordres simples
Interprétation
La notion d'inconscience en premiers secours correspond globalement à un total inférieur à 10.
15 : conscience normale
14 à 10 : somnolence ou coma léger
9 à 7 : coma lourd
6 à 3 : coma profond ou mort clinique
Une équipe belge a proposé d'associer les informations résultant de la recherche des réflexes du tronc cérébral systématiquement recherchés sur les patients en coma profond ce qui a donné lieu à l'échelle dite de Glasgow Liège.
Si la victime n'exécute pas d'action spontanée, ni au bruit ni au toucher, on teste alors sa réaction à la douleur. Il convient bien évidemment d'exercer une stimulation qui ne cause ni blessure ni aggravation de l'état et n'entraînant pas non plus de lésion de la zone stimulée. On utilise en pratique l'appui sur un ongle d'un objet dur tel un stylo. D'autres méthodes existent, comme appuyer avec une phalange sur le milieu du sternum, exercer une pression sous l'angle de la mâchoire inférieure ou derrière les oreilles, etc. Les méthodes de pincement ont été pratiquées mais sont maintenant bannies.
Pronostics après la sortie du coma
Si l'échelle de Glasgow est un des critères de gravité et de devenir, notamment pour les traumatismes cranio-cérébraux, elle ne peut constituer le seul élément de pronostic : un GCS (Glasgow Coma Scale) de 12 à l'entrée aux urgences peut se dégrader très rapidement en fonction de l'accident, et l'urgence imposera aux équipes de prise en charge de surveiller les constantes vitales et d'éviter l'apparition d'atteintes cérébrales secondaires d'origine systémique (ACSOS). Dans ce type de situation, il est probable que l'échelle de Glasgow ne soit plus évaluée en raison de l'urgence.
Notes et références
↑Teasdale G, Jennett B, Assessment of coma and impaired consciousness: a practical scale, Lancet, 1974; 2: 81-84.
↑dans les autres cas, il s'agit d'une réaction à la douleur (par exemple pression sur un ongle).
↑Lorton F, Levieux K, Vaithianathan,vB, Hamel O, Jehlé E, Hamel A, Gras-Leguen C ; Groupe francophone de réanimation et urgences pédiatriques, « Actualisation des recommandations pour la prise en charge du traumatisme crânien léger chez l'enfant [New recommendations for the management of children after minor head trauma] », Arch Pediatr, vol. 21, no 7, , p. 790-6. (PMID24935453, DOI10.1016/j.arcped.2014.04.015, lire en ligne [PDF])modifier voir tableau I en page 2 du pdf.