Yves Gingras a étudié la physique à l'Université Laval à Québec et y obtient son diplôme de maîtrise en 1979 avec une thèse sur les équations de Maxwell[1],[2] Il découvre que son intérêt porte plutôt sur l'histoire et la sociopolitique des sciences et se tourne vers l'Université de Montréal d'où il obtient un doctorat en 1984[3],[4]. Après un post-doc à l'université Harvard de 1984 à 1986, il est recruté comme professeur de sociologie à l'Université du Québec à Montréal en 1986, puis au département d'histoire en 1989[1],[3].
Depuis, il est professeur d'histoire et de sociologie à l'Université du Québec à Montréal (UQAM)[5], où il a contribué à la fondation de l'Observatoire des sciences et des technologies (OST) en 1997[6]. Chercheur au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST), dont il est directeur de 2001 à 2004, Yves Gingras est ensuite titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences (CHSS) de 2005 à 2018[5].
Yves Gingras contribue de manière importante à l'histoire des sciences au Québec et de manière plus large au Canada et en Amérique du Nord[6]. Il est l'auteur ou a participé à près d'une vingtaine de livres et monographies et a publié plusieurs centaines d’articles où il met de l'avant une analyse rationnelle et critique des données empiriques de l'histoire des sciences[3],[6]. Il a dirigé une cinquantaine d’étudiants au doctorat et à la maîtrise, a mené à terme de nombreux contrats de recherche et participe à plusieurs comités éditoriaux et d'évaluation d'articles de revues savantes[3]. Il est membre de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire, mise sur pied en 2021[7]
2005 - Prix Gérard-Parizeau « en reconnaissance de son œuvre exceptionnelle et de son engagement social dans l’ouverture du vaste et difficile champ de l’histoire des sciences »[9] ;
2007 - Prix Jacques-Rousseau, multidisciplinarité, remis par l'Acfas, pour sa contribution au développement du champ STS (science, technologie et société) au Québec et ailleurs[10] ;
2018 - Prix Léon-Gérin, pour sa carrière scientifique remarquable, sa contribution à l’essor de la sociologie des sciences et à la scientométrie, ainsi que le rayonnement de ses travaux à l’échelle internationale[6] ;
2019 - Chevalier de l'Ordre national du Québec pour souligner l’importance de sa production savante et son talent exceptionnel de vulgarisateur des connaissances scientifiques (notamment par sa participation à la célèbre collection Que sais-je ? et sa grande présence médiatique)[11],[12].
lI intervient régulièrement de manière critique pour dénoncer les systèmes de la publication et de l’évaluation scientifique ou encore pour prôner un ralentissement des sciences.
En 2020, il illustre sa critique vigoureuse de l'utilisation de l'indice h par la comparaison des indices respectifs d'Albert Einstein et du médecin médiatique Didier Raoult[14].
Yves Gingras, Peter Keating et Camille Limoges, Du scribe au savant. Les porteurs du savoir de l'Antiquité à la Révolution industrielle, Éditions du Boréal (1re éd. 1998), 362 p. (ISBN9782764600047, résumé).
Yves Gingras, The Social and Epistemological Consequences of the Mathematization of Physics, .
Yves Gingras, Éloge de l'homo techno-logicus, Fides, , 50 p. (ISBN9782762126303).
↑Yves Gingras, Sur les aspects corpusculaire et ondulaire de l'impulsion de la lumière dans un diélectrique, Québec, QC, Canada, Université Laval, coll. « Mémoire (de maîtrise) », , 66 p. (OCLC1131299892).
↑Yves Gingras, Les physiciens canadiens : généalogie d'un groupe social,1850-1950, Montréal, QC, Canada, Université de Montréal, coll. « Thèse (Ph.D.) », , 416 p. (OCLC53777351).
Didier Torny, « Les dérives de l’évaluation de la recherche. Du bon usage de la bibliométrie, Y. Gingras. Raisons d’agir, Paris (2014). 122 p. », Sociologie du travail, vol. 56, no Vol. 56 - n° 3, , p. 404–406 (ISSN0038-0296, lire en ligne, consulté le ).
Jean-Paul Truc, « Yves Gingras, L’Impossible dialogue. Sciences et religions. Paris, Presses universitaires de France, 2016, 422 pages », Questions de communication, no 33, , p. 429–431 (ISSN1633-5961, lire en ligne, consulté le ).