Bien qu'il soit l'un des principaux écrivains coréens des années 1980, les récits de Yun hu-myeong maintiennent une certaine distance avec la tendance dominante de la littérature coréenne des années 1980, à savoir ce souci de réalisme comme outil littéraire adéquat pour rendre les situations sociales contemporaines. Au lieu de cela, ce qui anime avant tout son monde littéraire, c'est d'abord le désir individuel et le pouvoir de l'imagination. Une situation typique de ses œuvres est celle d'un homme souffrant d'un sentiment de manque lancinant : cette souffrance se trouve amortie par le train-train de la routine. Il se plonge alors dans les fantasmes ou dans les voyages afin de transcender le monde du réel. Cette recherche repose souvent sur le désir ardent du protagoniste pour une femme. Mais ce fantasme ne peut pas durer, et pourtant c'est ce mouvement incessant des fantasmes et des désirs qui le projette loin de la triste réalité et qui lui permet en quelque sorte de ressusciter, de surmonter la solitude ou le désespoir. Cet individualisme romantique est renforcé par le style lyrique et sentimental de Yun[1].
Ainsi, les romans de Yun traitent essentiellement de la relation entre le fantasme et la réalité dans la vie des individus. De la même façon, sa poésie traite de la connexion entre le spirituel et le profane.