Durant ses études, le jeune Youri, petit-fils d’une actrice arménienne soviétique bien connue, Mary Zabel, est un élève, puis un étudiant surdoué, polyglotte, violoniste accompli, poète romantique d'un caractère introverti, réservé, méfiant, sceptique et inquisiteur, cherchant à vérifier scientifiquement tout fait et déjà passionné d’épigraphie[3].
Selon Michael D. Coe, Knorozov, dans les ruines de la bibliothèque d'État de Berlin en train de brûler, ramassa un petit livre illustré en noir et blanc encore épargné par les flammes : la reproduction des trois codex de la civilisation maya. Dans ce livre, Knorozov lut un passage conclusif selon lequel l’écriture maya ne sera probablement jamais déchiffrée, et il décida de relever le défi.
Mais dans une conversation en 1998 avec le mayaniste finlandais Harri Kettunen de l’université d'Helsinki, Knorozov affirma que « c’était un malheureux malentendu : j’en ai parlé à mon collègue Michael D. Coe » [des livres dans la bibliothèque de Berlin] « mais il n’a pas bien compris : je n’ai vu aucun feu dans la bibliothèque, mais des caisses dans lesquelles les fascistes avaient emballé les livres pour les envoyer ailleurs. Comme ils n’ont pas eu le temps de les déplacer, nous les avons tout simplement expédiées en URSS où j’ai pu, à mon retour, les étudier »[4].
Quoi qu’il en soit, Knorozov démobilisé reprend ses études et devient le seul mayaniste russe, travaillant de façon isolée derrière le rideau de fer[5],[6]. Son hypothèse du caractère logosyllabique de l’écriture maya ne fera pas immédiatement l’unanimité mais l’appui de Michael D. Coe et David Kelley finissent par en démontrer la pertinence[7].
↑(ru) Galina G. Yerchova, articles “Юрий Валентинович Кнорозов” sur [1] dans Древняя Мезо-Америка du journal Алфавит Alfavit no 39, éd. “Izdatelskii Pouchkinskaïa plochtchad”, Moscou 2000, (OCLC234326799) consulté le 27 juillet 2006 et “Юрий Кнорозов : протяните палец, может, дети за него подержатся” du journal Российская газета Rossiïskaïa gazeta no 224 (3092) du 26 novembre 2002, Moscou, sur Ershova consulté le 23 octobre 2008, (ISSN1606-5484), (OCLC42722022).
↑(en) Harri J. Kettunen, Relación de las cosas de San Petersburgo : an interview with Dr. Yuri Valentinovich Knorozov, dans Revista Xaman n° 3 de 1998, du Centre Ibéro-Américain de l'Université d'Helsinki, chap. I, publié le 31 mars 2005 sur [2] et chap. II publié le 31 mars 2005 sur [3] consultés le 27 juillet 2006, et Staatsbibliothek zu Berlin : Die ausgelagerten Bestände der Staatsbibliothek in Osteuropa sur [4] consulté le 1-er août 2006.
↑Michel Bertrand, Jean-Michel Blanquer, Antoine Coppolani, Isabelle Vagnoux, Les Amériques - Tome 1 : Du Précolombien à 1830, Groupe Robert Laffont, , 1380 p. (ISBN978-2-221-19791-2, lire en ligne)
Introduction aux Hiéroglyphes Mayas, Harri Kettunen (Université d'Helsinki), Christophe Helmke (Université de Copenhague), Traduction française : Ramzy R. Baaois, École du Louvre, CEMCA, UMR-8096, 15e Conférence Mayaniste Européenne. Madrid, au . Cinquième Édition 2010 lire en ligne