Yang Yongliang est né en 1980 à Shanghai[1],[2]. Durant dix ans et ce depuis son plus jeune âge, Yang Yongliang apprend les rudiments de la peinture traditionnelle chinoise, de la calligraphie[2]et de différentes autres formes d'art avec pour enseignant Yang Yang, professeur à l'université chinoise de Hong Kong. En 1995, à l'âge de 15 ans, il entre au « Shanghai Arts & Crafts Vocational College » dans le département de la communication visuelle.[réf. nécessaire]
En 2004, Yang Yongliang monte son propre studio photo avec des amis et prend le rôle de directeur artistique de ce studio. Il commence à enseigner en 2006 au Shanghai Institute of Visual Art[2].
Œuvres et expositions
Ses œuvres prennent généralement la forme de grandes compositions picturales monochromes ou colorées, dans lesquelles les montagnes et les rivières de la peinture chinoise traditionnelle sont métamorphosées en accumulations de gratte-ciels pour les montagnes ou de lignes de hautes-tensions et de grues de chantier pour les forêts[3], de décharges ou d'attractions foraines[4] ou encore de voies rapides encombrées par le trafic routier.
Les photomontages, vidéos et installations de Yang Yongliang se réfèrent souvent à des œuvres précises de la peinture chinoise traditionnelle, notamment de l'époque de la dynastie Song où la peinture de paysage connaît son apogée, autour du XIIe siècle[5], ou de périodes ultérieures comme la dynastie Ming. Certains photomontages sont des reproductions fidèles d'œuvres chinoises classiques[3].
Néanmoins, pour Claude Hudelot, Yang Yongliang « est tout sauf un artiste “rétro” : son œuvre […] s’inscrit de plain-pied dans l’art contemporain[2]. »
Lors d'une présentation de son travail à Paris au Musée de la chasse et de la nature, à l'occasion d'une soirée-débat « Quelle nature à l'ère de l'Anthropocène » organisée le dans le cadre du cycle Bienvenue en Anthropocène, le commissaire d'expositions Liyu Yeo commente son travail en montrant ses liens avec l'histoire de la peinture chinoise de paysage ou shanshui (山水 « montagnes et eaux »), qui vise essentiellement à « capter le souffle de l'univers ». Les œuvres de Yang Yongliang se réfèrent plus particulièrement à la tradition monumentale des Song du Nord, par exemple à Qu Ding (Montagnes d'été[6], milieu du XIe siècle, New York, Metropolitan Museum of Art) ou à Xu Daoning (Chanson nocturne des pêcheurs[7], vers 1049, Kansas City, Nelson-Atkins Museum of Art). Il s'agit pour l'artiste d'exprimer ou plutôt d'interroger une certaine « manière chinoise » de vivre la ville, d'habiter le monde[8].
Invitée à commenter son travail lors de cette même présentation, la philosophe Catherine Larrère, spécialiste de l'éthique environnementale, y voit une image possible des traits qui caractérisent fortement le paysage de notre époque, celle de l'Anthropocène : l'humain et le naturel deviennent indiscernables et la planète se couvre d'un tissu urbain mondialisé[8].
Œuvres
Paysage fantôme III (蜃市山水叁, Phantom Landscape III), photomontage numérique, 2007, série de quatre images en forme d'éventail chinois ; feuilles 1 et 2 acquises par le British Museum (références 2008,3012.1 et 2008,3012.2)[9].
Laissez les collines et les rivières tranquilles ( 山非山,水非水), 2009
Rendez-moi les montagnes et les rivières (还我山水), 2009
Paysage fantôme (蜃市山水, Phantom Landscape), Blu-ray HD, 3 min 23, 2010[10]
Artificial Wonderland #1, photomontage numérique, impression à jet d'encre pigmentée sur aluminium, 2010 ; acquise par le Musée d'art asiatique de San Francisco (référence 2015.45.a-.c)[11].
La Vallée silencieuse, 2012
Le Jour de la nuit perpétuelle, vidéo HD, 9 min, 2012[12]
2015-2016, exposition « une brève histoire de l'avenir », Musées royaux des Beaux Arts de Belgique, Bruxelles[16],[17] et ensuite au Palais royal de Milan, Italie [18].
2016, exposition « Disorder », thème du sixième Prix Pictet (dont Yang Yongliang est l'un des 12 finalistes)[19],[20]. Présentée notamment au Musée de la Croix-Rouge de Genève, au CAB de Bruxelles, au LUMA de Zurich[21].
Autres expositions personnelles
2006
Phantom Landscape, OFOTO Gallery, Shanghai, Chine
2007
Phantom Landscape II & III, OFOTO Gallery, Shanghai
2008
Heavenly City & On the Quiet Water, OFOTO Gallery, Shanghai
2009
Yang Yongliang Photographic Works, Limn Art Gallery, San Francisco, États-Unis
City of Phantom Visions, OFOTO Gallery, Shanghai
On the Quiet Water, 45 Downstairs Gallery, Melbourne, Australie
↑ a et bLuc Desbenoit, « Artificial Wonderland, Yang Yongliang - Arts et scènes - Télérama.fr », Télérama, no 3307, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b(en) Christine Kuan, « In Conversation with Met Curator of Asian Art, Maxwell K. Hearn », sur Artsy.net, (consulté le ) : « I discovered Yang Yongliang’s […] photographic montage of buildings emulating a 12th-century landscape painting. [...] There was a clear example of somebody using a traditional form. ».
↑RTBF Culture, « 2050. Une brève histoire de l'avenir.. », sur RTBF, (consulté le ) : « des artistes belges et internationaux comme Sugimoto, Boetti, Kingelez, Warhol, LaChapelle, Gursky, Op de Beeck, Burtynsky, Yongliang, Turk, Alÿs, Hatoum,… nous invitent ainsi à (re)penser l’avenir. ».
↑Caroline Stevan, « Le désordre magnifié à Genève - Le Temps », sur Le Temps (quotidien suisse), (consulté le ) : « … Yang Yongliang, enfin, compose des paysages à partir de grues et de buildings, façon art pictural traditionnel chinois. Une manière intéressante – et effrayante – de réordonner le désordre. ».