Willy est, entre autres, l'amant de la femme d'Émile Cohl, Marie-Louise Servat, avec laquelle il a un fils, Jacques Henry Gauthier-Villars (né en 1889). C'est d'ailleurs en mettant cet enfant en nourrice à Châtillon-sur-Loing qu'il commence à fréquenter Colette. En 1893 à Châtillon-sur-Loing, il l'épouse. Elle a vingt ans, lui trente-quatre. Le couple s’installe à Paris, quai des Grands-Augustins, dans la garçonnière d'Henry, au-dessus de la maison d'édition familiale, et mène une vie mondaine.
Il est en effet un des hommes les plus en vue de la vie parisienne : boulevardier, écrivain polisson, critique musical, un homme qui signe une centaine d'ouvrages (dont les six premiers romans de Colette) mais qui fait travailler de nombreux « nègres » : Jean de Tinan, Curnonsky, Paul-Jean Toulet, Lugné-Poe, Tristan Bernard, Francis Carco, Émile Vuillermoz, etc[3]. Jules Renard écrira d'ailleurs dans son journal, à la date du 21 janvier 1905, "Willy ont beaucoup de talent". Erik Satie s'est un jour opposé en duel à Willy.
En 1901, Colette et son mari déménagent 93, rue de Courcelles (Paris), dans un atelier d'artiste au 6e étage, « torride en été, glacial en hiver »[4]. Ils quittent cet appartement dès 1902 pour s'installer au 177 bis.
Willy vend les droits des Claudine à ses éditeurs, sans même en avertir celle qui les a écrits. Elle ne le lui pardonnera jamais. Elle dira de ce personnage étonnant : « Je le trouve d'une taille, et d'une essence, à inspirer et à supporter la curiosité. Ce qu'il faudrait écrire, c'est le roman de cet homme-là. »
« Les derniers jours de Willy sont difficiles. La souscription lancée en 1929 par les amis de Willy, recueille quatre mille francs. Colette, sollicitée, refuse d’y participer. Mais Willy a eu un bel hommage posthume : trois mille personnes suivent son convoi mortuaire. »[pas clair][5]
Il meurt en 1931, à soixante-et-onze ans. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (10e division).
Œuvres principales
Romans, nouvelles et récits
Les romans de Colette ne sont pas inclus dans cette liste.
Lettres de l'ouvreuse, voyage autour de la musique, avec Alfred Ernst (1890)
Histoires normandes, avec Léon Épinette (1891)
L'Année fantaisiste (4 volumes, 1892-1896)
Bains de sons, par l'Ouvreuse du Cirque d'été, avec Alfred Ernst (1893)
Mirande Lucien, Willy avec Suzanne de Callias, L'Ersatz d'amour (1923), QuestionDeGenre/GKC, 2014.
Sanchez Nelly, Préface de "Willy, l'à peu près grand homme, Cahiers Léautaud, no 34, p. 49-53, 2004.
Carmen Boustani, « Willy : le bonheur de l’imposture », L'imposture dans la littérature (sous la direction d'Arlette Bouloumié), Presses Universitaires de Rennes, , p. 181-194 (lire en ligne)