Il vit à Swaffham (Norfolk) et est inspecteur sanitaire quand il s'engage en 1913 comme simple soldat dans l'armée territoriale. Son régiment, le King's Own Royal Regiment, est mobilisé en et est envoyé outremer en , où il combat à Gallipoli (péninsule Turque) avant d'être déplacé vers le canal de Suez en décembre de la même année.
Johns est ensuite transféré vers le Machine Gun Corps en , où il sert sur le front grec avant d'être hospitalisé pour malaria. Après sa guérison il est affecté au Royal Flying Corps (composante aérienne de l'armée de terre) en , et rapatrié en Angleterre pour y apprendre à piloter.
Il est nommé instructeur le et est muté à Marske-by-the-Sea (nord de l'Angleterre). Il y perd rapidement trois avions à la suite de problèmes de moteur ; l'un s'écrasant en mer, l'autre sur la plage, le troisième endommageant une habitation. Ses mésaventures continuent : il évite de justesse de s'écraser sur une falaise noyée dans le brouillard. Bien qu'endommager l'hélice en utilisant la mitrailleuse synchronisée montée sur le capot soit un accident peu fréquent, cela lui arrive par deux fois.
Il sert comme instructeur jusqu'en , puis est transféré sur le front ouest. Il y passe seulement 6 semaines comme pilote de bombardier avant d'être abattu et fait prisonnier le . Il est détenu jusqu'à la fin de la guerre.
Johns reste dans la Royal Air Force jusqu'en 1930, la quittant avec le grade de Flying officer (équivalent à lieutenant). En tant qu'officier recruteur, il a initialement refusé la candidature à la RAF de Thomas Edward Lawrence, dit « Lawrence d'Arabie ».
L'écrivain
En quittant la RAF, il devient correspondant aéronautique pour la presse, et correcteur et illustrateur de livres d'aviation. Son premier roman, Mossyface, est publié en 1922.
À la demande de l'éditeur John Hammond Ltd., il crée le magazine "Popular Flying" qui paraît pour la première fois en . C'est dans ces pages que naît le personnage de Biggles, dans un récit intitulé "The White Fokker". Le premier titre publié mettant en scène Biggles, un recueil d'histoires intitulé The Camels Are Coming, paraît en . La série comptera près de 100 volumes.
Selon la chronologie des aventures, et non celle des parutions, le premier exploit de Biggles, une figure investie des plus hautes valeurs morales, n'est publié qu'en 1951 sous le titre Biggles entre en scène (Biggles Go to School, 1951) et raconte comment le héros « résout une énigme policière délicate alors qu'il n'est, en ces années 1910, qu'un adolescent. Il devient ensuite le héros de récits de guerre qui se déroulent pendant le premier conflit mondial, puis de romans d'aventures dans l'entre-deux-guerres, et de nouveau de récits de guerre et d'espionnage entre 1939 et 1945, dans lesquels il est régulièrement opposé à son ennemi intime, l'Allemand Von Stahlein »[1]. Après la Seconde Guerre mondiale, Biggles, dont les aventures se déroulent à l'occasion dans des cadres exotiques, devient un membre de la police de l'air et pourchasse des contrebandiers, des agents secrets ou de malins voleurs internationaux. Unique à l'époque dans ce type de littérature, Johns utilise, dès 1935, un personnage de la classe laborieuse comme équipier de Biggles : Ginger Habblethwaite (Hebblethwaite, par la suite), fils d'un mineur de Northumberland.
Les titres de la série des aventures de Biggles sont d'abord signés du pseudonyme William Earle, avant l'apparition de celui de Captain W. E. Johns, devenu célèbre (un grade qu'il s'est, en fait, autodécerné).
Johns édite Popular Flying et l'hebdomadaire Flying jusqu'au début de 1939. Il en est évincé à la suite de pressions du gouvernement pour son opposition à la politique d'"appeasement" (apaisement). À cette époque, il écrit des romans, des récits courts et des articles pour des magazines.
Il continue à écrire du Biggles, dont près d'une centaine d'aventures ont été publiées jusqu'à la mort de Johns en 1968. Bien qu'étant son personnage le plus connu, Biggles n'est pas unique. On peut ainsi trouver dans sa production des histoires sur le capitaine commando Lorrington "Gimlet" King (King et ses brigands, 1951), le « chef d'une troupe de commandos qui évolue dans des récits de guerre, puis dans des intrigues policières »[2] ; sur l'aviatrice Joan "Worrals" Worralson, une sorte de Biggles au féminin, créée à la demande du Ministère de l'Air pour inciter les femmes à rejoindre la WAAF (Women's Auxiliary Air Force) ; et sur l'astronaute (ex-RAF, naturellement) Group Captain Timothy "Tiger" Clinton, qui va pour la première fois dans l'espace en 1954.
William Earl Johns a également signé des romans policiers sans héros récurrent.