Werner Nold est un monteur et réalisateur québécois, né le à Samedan (Suisse) et mort le [1].
Biographie
Né en 1933, à Samedan, en Suisse, Werner Nold a mené une prolifique carrière de monteur, durant plus de 35 ans, à l’Office national du film du Canada.
« Si Nold choisit le montage plutôt que la réalisation, c’est qu’il avoue préférer « être un grand soliste plutôt qu’un petit chef d’orchestre obscur ». Ce choix s’avère judicieux puisqu’il monte plus d’une centaine de films, dont plusieurs œuvres qui comptent parmi les plus réussies de la production québécoise. (…) Peu d’artisans du cinéma québécois auront soutenu le développement et la diffusion du cinéma avec autant d’énergie. » Michel Coulombe, in Le Dictionnaire du cinéma québécois, 1999.
Non seulement Werner Nold a monté de nombreuses œuvres marquantes, mais il s’est aussi voué à l’enseignement, notamment à l’École normale d’enseignement technique, à l’Université du Québec à Montréal et à Chicoutimi et au Florida State University, aux États-Unis. Il a été Président de la Commission de la qualité professionnelle à l’ONF et Président des Rendez-vous du cinéma québécois. En 1985, Werner Nold a été décoré de l'Ordre du Canada.
En 2003, Jean-Pierre Masse a réalisé un film sur Werner Nold, intitulé Werner Nold, cinéaste-monteur. Ce film est distribué par l'ONF. Fiche technique du film[2]. Jean-Pierre Masse a aussi réalisé un DVD interactif d’une classe de maître : Le montage selon Werner Nold.
1988 : Surtout Montréal (Exposition Cités-cinés (écran de Montréal), coréalisation avec Gilles Nadeau)
Récompenses et nominations
Récompenses
Ordre du Canada « Monteur réputé, conseiller, conférencier, il a participé à de nombreuses productions importantes de l'Office national du film. La qualité de son travail et l'amour qu'il voue à son métier font de lui l'un des créateurs les plus respectés du cinéma canadien. »
Extrait d'une lettre de Claude Jutra :
« Le montage est une des phases les plus importantes de la réalisation cinématographique. C’est là que tout le travail du scénariste et du réalisateur se concrétise. On a souvent vu des films « perdus » renaître dans la salle de montage, grâce à l’imagination et au savoir-faire de celui qui choisit et réorganise le métrage qu’il reçoit.
Par contre, on ne peut pas monter bien un métrage nul, et on peut facilement gâcher un chef d’œuvre en puissance. C’est là la hantise du monteur — son travail est caché. Seuls ceux qui connaissent intimement le métrage tourné peuvent juger de son travail en toute objectivité. La réputation du monteur se crée au sein des équipes de production. Les spectateurs peuvent difficilement l’apprécier.
Depuis plus de 10 ans j’ai travaillé dans la proximité de Werner Nold, à l’ONF et souvent avec lui. Je lui accorde toute mon estime. Et je sais que sa réputation est enviable auprès de tous mes collègues.
Un cinéaste peut lui faire confiance en sachant qu’il tirera le meilleur parti du matériel qu’on lui fournit et cela dans un merveilleux esprit de collaboration et sans jamais trahir l’esprit du film.
Son travail a été considérable. Il a donné leur forme définitive à de nombreuses œuvres et parfois sa participation en tant que monteur a été telle qu’il a pu signer certains films en tant qu’auteur. »
Hommage à Werner Nold, Festival de Nyon, Suisse, 2005
Extrait : « Son talent — s’il est possible de risquer brièvement une hypothèse — consiste en l’attention extrême qu’il porte à chaque fragment de film qui lui est soumis, afin de les emporter dans le récit. Il y a dans les films montés par Werner Nold une habileté admirable à mettre en récit l’ensemble des pièces du film, à les articuler en une histoire, à donner un accès fluide au monde représenté, sans pour autant en simplifier la complexité. […] Werner Nold, architecte d’édifices élaborés donnant accès aux réalités concrètes du monde. » Jean Perret, Directeur, Visions du Réel, Nyon, 2005.