La maison Wepler, fondée par l'Allemand Conrad Wepler, marchand de vin-traiteur, a connu trois emplacements différents[1].
Un premier bail[2], daté du , indique une maison, sise aux Batignolles, près de Paris, au numéro 5, non loin du cabaret du Père Lathuile, et qui correspondrait aujourd'hui au 13 avenue de Clichy.
En 1832, Wepler et son épouse traversent la rue et s'installe au 10 grande rue des Batignolles (actuelle avenue de Clichy). À la mort de Wepler, son neveu et cuisinier, Jean-Adam Frank reprend à son compte l'affaire, qui passe ensuite dans les mains de Victor-Ulysse Carré. Celui-ci le cède ensuite à ses employés les Thoison père et fils[3].
C'est alors que le restaurant déménage place de Clichy où il se trouve encore.
Dans les années 1950, une partie de la brasserie Wepler est rachetée par la firme cinématographique Pathé, les salles de cinéma sont inaugurées en 1956 sous le nom de Pathé Wepler[7].
En 1976, l'Aveyronnais Charles Bessière rachète l'établissement, son fils Michel lui succède[8]. En 1998, Michel Bessière crée le prix Wepler en collaboration avec Marie-Rose Guarnieri de la librairie des Abbesses et le soutien de la Fondation La Poste[9].
Les fruits de mer sont une des spécialités de la brasserie, avec à l'année 700 000 huîtres servies sans compter les autres coquillages (chiffres de 2009)[13].
Le chiffre d’affaires de 2016 est de 403 600 euros[14]. En 2017, le Wepler emploie 70 personnes[15], il est racheté par le groupe Joulie en [16] qui détient déjà nombres de « tables de renom »[17].
Pierre Bonnard — qui s'installe la même année dans un atelier sur la butte Montmartre — peint la place de Clichy à plusieurs reprises. En 1912, c'est à travers la devanture de la brasserie Wepler qu'il travaille[20].
La brasserie Wepler a accueilli au fil du temps de nombreux écrivains : « dont Céline, Prévert, Boris Vian, Max Jacob, Francis Jammes, Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Henry Miller »[22].
Dans Jours tranquilles à Clichy[25] publié en 1956, Henry Miller évoque sa vie aux alentours de la place de Clichy et notamment au Wepler vers 1930 : « Du côté de la place Clichy, se trouve le café Wepler qui fut longtemps mon repère favori. Je m’y suis assis à l’intérieur ou sur la terrasse, par tous les temps. Je le connaissais comme un livre. Les visages des serveurs, des directeurs, des caissières, des putains, des habitués même ceux des dames des lavabos sont gravés dans ma mémoire comme les illustrations d’un livre que je lirais tous les jours »[4],[26].
« …C'est Monsieur Bébert
Le roi des gangsters
Qu'a trois révolvers
Au Café Wepler
Quand il prend un verre
Il fauche la cuillère
Comme il est l'caïd
C'est l'garçon, livide,
Qui lui d'mande pardon
Et parfois lui glisse
Même tout l'service
En douce dans l'veston…[29] »
En 1995, Thomas Fersen mentionne le Wepler dans la chanson « un temps de chien » sur l’album Les ronds de carotte.
En 2004 Vincent Delerm intègre le café Wepler dans sa chanson Gare de Milan[30]. En 2005, c’est au tour de Julien Clerc, dans son album Double Enfance avec la chanson Place Clichy, de citer le Wepler.
Références
↑Christiane Arcival, "A l'occasion de son bicentenaire, l'histoire sérieuse et anecdotique du Wepler", Société historique et archéologique des VIIIe et XVIIe arrondissements, n° 125-126, 2018.
↑Christiane Arcival, "Se restaurer, boire et s'amuser, des Batignolles aux Ternes", 2ème partie, Société historique et archéologique des VIIIe et XVIIe arrondissements, n°103-104, 2016.
Cimetière des Batignolles. Conrad Wepler (1785-1835), né à Flomersheim, dans le Palatinat (Allemagne), ancien soldat de la Grande Armée, marchand de vin - traiteur est enterré dans la 20e division.