Vénus de Willendorf

Vénus de Willendorf
Image illustrative de l’article Vénus de Willendorf
Type Statuette
Dimensions 11 cm
Matériau calcaire oolithique
Fonction ?
Période Paléolithique supérieur
Culture Gravettien (vers 24 000 / 22 000 av. J.-C.)[réf. nécessaire]
Date de découverte 1908
Lieu de découverte Aggsbach (Willendorf) (Autriche)
Coordonnées 48° 17′ 39″ nord, 15° 24′ 00″ est
Conservation Musée d'histoire naturelle de Vienne (Autriche)
Géolocalisation sur la carte : Autriche
(Voir situation sur carte : Autriche)
localisation

La Vénus de Willendorf est une statuette en calcaire du Paléolithique supérieur, attribuée à la période du Gravettien, découverte lors de travaux de construction sur une ligne de chemin de fer en à Willendorf, en Autriche.

Elle est conservée au Musée d'histoire naturelle de Vienne, en Autriche.

Description

La statuette est en calcaire oolithique et mesure 11 cm de hauteur. Elle représente une femme nue debout, les bras reposant sur ses seins. Certains aspects de son corps, qui ont à voir avec la reproduction — ventre arrondi de femme probablement enceinte, amples fesses, larges seins gonflés — ont tous été soulignés, ce qui laisse penser (sans pouvoir être prouvé) qu'elle représente une déesse de la fécondité[1]. La tête, finement gravée, est penchée en avant et semble être entièrement recouverte par des tresses enroulées. La loi de frontalité, c'est-à-dire de symétrie, est respectée.

Des restes de pigments laissent supposer qu'originellement la statuette était peinte en rouge.

La statuette vue sous quatre angles.

Contexte archéologique

La statuette a été découverte par Josef Szombathy en collaboration avec Josef Bayer en , sur le site d'une ancienne briqueterie à Willendorf, — dans la région de la Wachau, un petit village situé à 24 km de Krems an der Donau, sur le Danube (Basse-Autriche). La stratigraphie reconnue lors des fouilles effectuées sur le site, a permis d'attribuer la statuette à la période du Gravettien et lui a attribué un âge relatif d'environ 25 000 ans avant le présent[2]. L'examen par tomodensitométrie situe sa fabrication entre 25 000 et 30 000 ans avant le présent[3].

Cette statuette fait partie des Vénus paléolithiques, le plus souvent opulentes avec de gros seins, fesses (stéatopyges) et ventres. Ces traits, —que l'on retrouve notamment chez la Vénus de Lespugue (Haute-Garonne), réalisée en ivoire, — sont souvent interprétés comme des symboles de fécondité.

Une autre figurine, également en ivoire mais dont seule la tête est parvenue jusqu'à nos jours, semble faire exception par sa finesse : il s'agit de la Dame de Brassempouy, découverte dans les Landes.

En , une autre statuette, la Vénus de Galgenberg, datant de 30 000 ans avant le présent, a été trouvée à Galgenberg, juste au-dessus de Krems[4].

Interprétations et symbolique

Numérisation tridimensionnelle de la Vénus de Willendorf.
Numérisation tridimensionnelle de la Vénus de Willendorf.

Différentes significations ont été proposées, toutes délicates à vérifier scientifiquement[5],[6] :

  • déesse mère ;
  • « orientation matrilinéaire » : gardienne de la maison et du foyer (« gardienne du feu ») ;
  • symbole de la fécondité féminine en rapport avec la grossesse et la maternité, en soulignant les parties génitales féminines ;
  • représentation de « l'idéal féminin paléolithique ».

Aujourd'hui

Début , le réseau social Facebook doit faire amende honorable pour avoir censuré une photo de la Vénus de Willendorf, publiée sur son réseau en [7].

Philatélie

À l'occasion du centenaire de sa découverte, l'Autriche a émis le un timbre-poste hologramme représentant la Vénus de Willendorf de face. Deux cachets Premier jour furent émis ce jour-là : celui de Vienne représente la Vénus de trois-quarts gauche, celui de Willendorf la représente de dos.

Le , l'office des Nations unies à Vienne a émis un bloc-feuillet de 6 timbres à 0,55  dans la série « Art autochtone ». L'un des timbres et le cachet Premier jour représentent la Vénus de trois-quarts droit.

Notes et références

  1. (en) Kelly Richman-Abdou, « Venus of Willendorf: How This 30,000-Year-Old Figurine Continues to Captivate Today », sur My Modern Met, (consulté le ).
  2. Antl-Weiser 2009, p. 135–136.
  3. Brice Louvet, « Nous savons enfin d'où vient la voluptueuse Vénus de Willendorf », sur SciencePost, (consulté le ).
  4. (en) Ogi Savic, « The oldest stone representation of a human - Venus of Galgenberg » Accès libre, sur Itinari, (consulté le ).
  5. « La Vénus de Willendorf », sur willendorf.info.
  6. Michel de Pracontal, « Les mystères de Vénus », Le Nouvel Observateur, (version du sur Internet Archive).
  7. AFP, « Facebook présente ses excuses après la censure d’une Vénus paléolithique », Le Monde, (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

  • (de) Walpurga Antl-Weiser, Die Frau von W. : die Venus von Willendorf, ihre Zeit und die Geschichte(n) um ihre Auffindung, Vienne, Verlag des Naturhistorischen Museum, coll. « Veröffentlichungen der Prähistorischen Abteilung » (no 1), , 207 p. (ISBN 978-3-902421-25-8).
  • (en) Walpurga Antl-Weiser, « The time of the Willendorf figurines and new results of Paleolithic research in Lower Austria », Anthropologie, Brno, Moravské zemské muzeum, vol. 47, nos 1-2,‎ , p. 131–141 (JSTOR 26292861, S2CID 129949197, lire en ligne, consulté le ).
  • (de) Anton Kern et Walpurga Antl-Weiser (photogr. Lois Lammerhuber), Venus, Baden, Lammerhuber, , 91 p. (ISBN 978-3-901753-08-4).

Articles connexes

Liens externes