Pour les navigateurs portugais du XVe siècle, la navigation vers le sud est plutôt facile, profitant du courant océanique (appelé le courant des Canaries) et de l'alizé longeant les côtés marocaines. Le retour vers le nord est plus problématique, les voiliers de l'époque remontant très mal au vent. La solution trouvée est d'éviter les courants et vents contraires en partant loin au large vers le nord-ouest pour ensuite revenir plein est[1],[2], d'où les autres noms : volta do largo (« retour du large »), volta da Guiné (retour de Guinée) ou volta da Mina (retour de Mina).
Pour les premiers explorateurs tel que Gil Eanes (en 1434), le voyage retour à partir du cap Bojador (l'actuel cap Boujdour) se fit en prenant au large jusqu'à l'île de Madère (découverte dès 1419) ; pour le voyage de Nuno Tristão (en 1445) qui atteignit le cap Blanc (actuel ras Nouadhibou), il faut aller encore plus loin vers le nord-ouest, jusqu'à l'archipel des Açores (découvertes en 1427).
Idem dans d'autres océans
Dans l'Atlantique sud, la situation est inversée, car les courants tournent dans l'autre sens : pour aller dans l'océan Indien à la voile, il est préférable de longer les côtés américaines à l'ouest pour profiter du courant du Brésil (d'où la prise de possession en 1500 par Pedro Álvares Cabral) puis de rejoindre le cap de Bonne-Espérance ; tandis que le retour se fait par l'est en longeant l'Afrique pour prendre le courant de Benguela, puis à la hauteur de la Guinée on peut récupérer le courant équatorial nord emmenant les navires au large des Antilles d'où le Gulf Stream les ramène vers l'Europe.
(pt) Gago Coutinho, A náutica dos descobrimentos : os descobrimentos marítimos vistos por um navegador, Lisbonne, Agência Geral do Ultramar, (LCCN54034091).