Il existe de nombreuses variantes de cette voie métabolique, différant par les cofacteurs et les accepteurs d'électrons impliqués. Ce catabolisme consiste en deux voies distinctes, dites « branche du méthyle » et « branche du carbonyle » — dans la littérature, on parle également respectivement de voies « orientale » (eastern) et « occidentale » (western)[6] :
la branche du carbonyle, dont l'élucidation doit beaucoup aux travaux de Harland Wood(en), au cours de laquelle une seconde molécule de CO2 est réduite en CO.
Si la voie de Wood-Ljungdahl elle-même n'est pas cyclique, à la différence d'autres voies de fixation du carbone telles que le cycle de Krebs inverse ou le cycle de Calvin, la branche du méthyle a en revanche un fonctionnement cyclique avec, chez les archées, également un sous-cycle de régénération du méthanofurane.
où A représente un accepteur d'électrons. Cette enzyme peut former un complexe membranaire avec l'hydrogénase, ou hydrogène lyase (EC1.12.99.6), qui catalyse quant à elle la réaction :
H2 + A AH2, A représentant un accepteur d'électrons.
Ces deux enzymes, qui sont des protéines fer-soufre contenant du nickel, permettent, lorsqu'elles fonctionnent ensemble, de réduire le CO2 en CO en utilisant directement l'hydrogène H2 du milieu environnant. Les microorganismes qui se développent en présence de CO peuvent fixer ce dernier directement sans devoir préalablement réduire de CO2 par la CODH pour le former.
La voie de Wood-Ljungdahl est essentiellement semblable chez les archées à celle qu'on trouve chez les bactéries, hormis quelques différences détaillées ci-dessous.
La branche du carbonyle des archées utilise une ferrédoxine pour réduire le CO2 en CO, tout comme la branche du méthyle lors de la formylation du méthanofurane.
↑ a et b(en) Stephen W. Ragsdale, « Metals and Their Scaffolds To Promote Difficult Enzymatic Reactions », Chemical Reviews, vol. 106, no 8, , p. 3317-3337 (lire en ligne)DOI10.1021/cr0503153
↑(en) Nicole Matschiavelli, Ellen Oelgeschläger, Berardino Cocchiararo, Johannes Finke et Michael Rother, « Function and Regulation of Isoforms of Carbon Monoxide Dehydrogenase/Acetyl Coenzyme A Synthase in Methanosarcina acetivorans », Journal of Bacteriology, vol. 194, no 19, , p. 5377-5387 (lire en ligne)DOI10.1128/JB.00881-12PMID22865842
↑(en) Ivan A. Berg, W. Hugo Ramos-Vera, Anna Petri, Harald Huber et Georg Fuchs, « Study of the distribution of autotrophic CO2 fixation cycles in Crenarchaeota », Microbiology, vol. 156, no 1, , p. 256-269 (lire en ligne)DOI10.1099/mic.0.034298-0PMID19850614
↑(en) P.A. Lindahl, « Nickel-carbon bonds in acetyl-coenzyme a synthases/carbon monoxide dehydrogenases », Metal Ions in Life Sciences, vol. 6, , p. 133-150 (lire en ligne)PMID20877794
↑(en) Stephen W. Ragsdale, « The Eastern and Western branches of the Wood/Ljungdahl pathway: how the East and West were won », BioFactors, vol. 6, no 1, , p. 3-11 (lire en ligne)PMID9233535
↑(en) S. I. Hu, E. Pezacka et H. G. Wood, « Acetate synthesis from carbon monoxide by Clostridium thermoaceticum. Purification of the corrinoid protein », Journal of Biological Chemistry, vol. 259, , p. 8892-8897 (lire en ligne)PMID6746629