Le virus Ravn (RAVV) est un virus appartenant à l'espèceOrthomarburgvirus marburgense au même titre que le virus de Marburg, provoquant chez les primates des fièvres hémorragiques virales identiques à celles induites par le virus de Marburg. Initialement considéré comme un sous-type ce dernier, il a été décrit pour la première fois en 1996[2] à partir d'un jeune patient danois nommé Ravn[3], qui meurt onze jours après la manifestation des premiers symptômes. Il venait de visiter la grotte d'un volcan du Kenya abritant des chauves-souris, la grotte de Kitum. Cependant, une analyse génomique approfondie réalisée en 2006 a révélé l'existence de cinq lignées génétiques différentes : quatre d'entre elles ne différaient qu'à moins de 7,8 % au niveau de leurs nucléotides tandis que la cinquième s'en écartait jusqu'à 21,3 %[4] ; les quatre premières lignées correspondaient à des variations du virus Marburg tandis que la cinquième a été définie comme virus Ravn.
Un virus est considéré comme un virus Ravn s'il partage les mêmes propriétés que le virus Marburg et si son génome diffère d'au moins 10 % de celui de la variante Musoke du virus Marburg (MARV/Mus) au niveau des nucléotides mais de moins de 10 % de celui de prototype Ravn de marburgvirus Marburg[3].
La roussette d'Égypte, une espèce de chauves-souris, est considérée comme un réservoir naturel probable des marburgvirus depuis que plusieurs souches virales ont été isolées de ces mammifères en 2009[5]. Des études complémentaires sont néanmoins encore nécessaire pour déterminer si les roussettes d'Égypte constituent bien le réservoir de ce virus ou sont simplement infectées au contact de ce réservoir, qui se trouverait alors chez une ou plusieurs autres espèces.
↑(en) E. D. Johnson, B. K. Johnson, D. Silverstein, P. Tukei, T. W. Geisbert, A. N. Sanchez et Dr. P. B. Jahrling, « Characterization of a new Marburg virus isolated from a 1987 fatal case in Kenya », Imported Virus Infections, vol. 11, , p. 101-114 (PMID8800792, DOI10.1007/978-3-7091-7482-1_10, lire en ligne)
↑ a et b(en) Jens H. Kuhn, Stephan Becker, Hideki Ebihara, Thomas W. Geisbert, Karl M. Johnson, Yoshihiro Kawaoka, W. Ian Lipkin, Ana I. Negredo, Sergey V. Netesov, Stuart T. Nichol, Gustavo Palacios, Clarence J. Peters, Antonio Tenorio, Viktor E. Volchkov et Peter B. Jahrling, « Proposal for a revised taxonomy of the family Filoviridae: classification, names of taxa and viruses, and virus abbreviations », Archives of Virology, vol. 155, no 12, , p. 2083-2103 (PMID21046175, PMCID3074192, DOI10.1007/s00705-010-0814-x, lire en ligne)
↑(en) Jonathan S. Towner, Marina L. Khristova, Tara K. Sealy, Martin J. Vincent, Bobbie R. Erickson, Darcy A. Bawiec, Amy L. Hartman, James A. Comer, Sherif R. Zaki, Ute Ströher, Filomena Gomes da Silva, Fernando del Castillo, Pierre E. Rollin, Thomas G. Ksiazek et Stuart T. Nichol, « Marburgvirus Genomics and Association with a Large Hemorrhagic Fever Outbreak in Angola », Journal of Virology, vol. 80, no 13, , p. 6497-6516 (PMID16775337, PMCID1488971, DOI10.1128/JVI.00069-06, lire en ligne)
↑(en) Jonathan S. Towner, Brian R. Amman, Tara K. Sealy, Serena A. Reeder Carroll, James A. Comer, Alan Kemp, Robert Swanepoel, Christopher D. Paddock, Stephen Balinandi, Marina L. Khristova, Pierre B. H. Formenty, Cesar G. Albarino, David M. Miller, Zachary D. Reed, John T. Kayiwa, James N. Mills, Deborah L. Cannon, Patricia W. Greer, Emmanuel Byaruhanga, Eileen C. Farnon, Patrick Atimnedi, Samuel Okware, Edward Katongole-Mbidde, Robert Downing, Jordan W. Tappero, Sherif R. Zaki, Thomas G. Ksiazek, Stuart T. Nichol et Pierre E. Rollin, « Isolation of Genetically Diverse Marburg Viruses from Egyptian Fruit Bats », PLoS Pathogens, vol. 5, no 7, , e1000536 (PMID19649327, PMCID2713404, DOI10.1371/journal.ppat.1000536, lire en ligne)
