La villa médicéenne est le nom qui désigne un domaine rural venu en possession de la famille Médicis ou construit par elle entre le XVe siècle et le XVIIe siècle, dans la région immédiatement proche de Florence, généralement en Toscane, soit dans la zone d'influence marchande de leurs activités commerciales.
En , douze des dix-sept villas médicéennes principales et deux jardins entrent au patrimoine mondial de l'Unesco[1].
Histoire
Les premières sont celles de Trebbio et de Cafaggiolo, elles datent du Trecento et concernent leurs propriétés agricoles du Mugello, territoire d'origine des propriétés des Médicis.
Durant le Quattrocento, Cosme l'Ancien fait édifier par Michelozzo les villas du quartier Careggi de Florence et de Fiesole, édifices encore austères dans les formes, mais où s'amorcent les éléments du genre architectural : cours, loggia, jardin. Laurent le Magnifique qui réside souvent pour des longues périodes à Careggi, fait coutume d'y réunir l'Académie néoplatonicienne et le cénacle de Marsilio Ficino, et c'est là qu'il meurt en 1492.
Au fil des ans les Médicis « encerclent » Florence avec leurs villas, pendant toute la période grand-ducale allant de pair avec le développement de leurs intérêts dans toute la Toscane et on assiste à l'émergence d'une constellation de ces structures architecturales même dans les zones éloignées de la capitale du duché de Toscane.
Le système des villas médicéennes constitue un véritable microcosme autour duquel se déroulent tous les rituels de la cour des Médicis. Souvent établies sur les lieux mêmes d'anciens châteaux, des telles villas expriment au maximum le haut niveau d'architecture Renaissance et baroque atteint en Toscane et permettent de mesurer l'évolution des styles. Tous ces éléments distinguent considérablement ces villas des simples maisons rurales toscanes.
Les villas ne peuvent être héritées, acquises, mises sous séquestre ou construites exclusivement qu'auprès des Médicis. À la fin du XVIe siècle le système territorial des villas, par de nombreux intérêts économiques et stratégiques, se monte au moins à seize villas principales selon le seul profil historico-artistique et en 1738, à l'extinction de la maison Médicis, toutes les propriétés sont transférées à la dynastie Lorraine.
Notoriété
le la XXXVIIe Section du Comité pour le patrimoine de l'humanité décide à Phnom Penh d'inscrire les 12 villas et 2 jardins[2] à la liste de l'UNESCO comme 49e bien culturel protégé en Italie.
Chaque membre de la famille Médicis possédait sa propre villa comme lieu de plaisance et de festivités pour le Grand Duc qui se déplaçait d'une villa à l'autre : pour la chasse à Pratolino, à Trebbio et à Cafaggiolo, pour le séjour du printemps à l'Ambrogiana, et pendant le mois de juillet à Artimino pour sa fraîcheur dans les collines.
Aujourd'hui les villas ont diverses destinations : certaines sont des véritables musées (la Petraia, le Poggio à Caiano, Cerreto Guidi), d'autres sont occupées par des institutions (comme à Castello où le jardin est un musée et la villa le siège de l'Accademia della Crusca (Académie de la langue italienne), ou d'autres encore ont été vendues ou confiées à des intérêts privés, qui les occupent pour leur usage privatif ou bien les destinent à servir de cadre à des événements publics ou privés.
Les villas médicéennes sont représentées dans la célèbre série de 17 médaillons peints dans le XVIIe siècle par Giusto Utens dont 14 nous sont parvenus et qui ont été conservés au Museo di Firenze com'era (Musée de Florence comme elle fut) jusqu'en .
Ce sont d'irremplaçables documents, témoignages de ces résidences dans les siècles passés, particulièrement précieux pour les modifications opérées ensuite ou bien disparues comme la Villa Pratolino.
Museo di Firenze com'era, Florence comme elle fut, qui expose les 14 médaillons en demi-lune de Giusto Utens représentant des vues-maquettes des villas et de leurs jardins à l'italienne.
↑(it) Unesco. Entrano anche le Ville Medicee dans La Repubblica du 22 juin 2013 Marco Gasperetti, Le ville medicee nel patrimonio dell'Unesco. Il comitato premia 14 nuovi siti italiani. Tutti in Toscana, in « Corriere della Sera », 23 juin 2013 : Il Giardino di Boboli (Firenze) e il Giardino di Pratolino (Vaglia, Firenze); Villa di Cafaggiolo (Barberino di Mugello), Villa Il Trebbio (San Piero a Sieve), Villa di Careggi (Firenze), Villa Medici di Fiesole (Fiesole), Villa di Castello (Firenze), Villa di Poggio a Caiano (Prato), Villa La Petraia (Firenze), Villa di Cerreto Guidi (Firenze), Palazzo di Seravezza (Lucca), Villa La Magia (Quarrata, Pistoia), Villa di Artimino (Carmignano, Prato) e Villa di Poggio Imperiale (Firenze).».
↑Marco Gasperetti, Le ville medicee nel patrimonio dell'Unesco. Il comitato premia 14 nuovi siti italiani. Tutti in Toscana, Corriere della Sera, (lire en ligne)
« Nella lista blasonata sono stati inseriti Il Giardino di Boboli (Firenze) e il Giardino di Pratolino (Vaglia, Firenze); Villa di Cafaggiolo (Barberino di Mugello), Villa Il Trebbio (San Piero a Sieve), Villa di Careggi (Firenze), Villa Medici di Fiesole (Fiesole), Villa di Castello (Firenze), Villa di Poggio a Caiano (Prato), Villa La Petraia (Firenze), Villa di Cerreto Guidi (Firenze), Palazzo di Seravezza (Lucca), Villa La Magia (Quarrata, Pistoia), Villa di Artimino (Carmignano, Prato) e Villa di Poggio Imperiale (Firenze). »