Vieux-Brisach (en allemand Breisach am Rhein) est une ville allemande du Bade-Wurtemberg, située sur le Rhin. Les Français l'appellent « Vieux-Brisach » par opposition à la ville alsacienne de Neuf-Brisach construite par Vauban au XVIIe siècle en regard, sur la rive française du Rhin. Elle est jumelée avec Saint-Louis et Neuf-Brisach dans le Haut-Rhin, en Alsace et aussi avec Pürgg-Trautenfels (Autriche) et Oświęcim (Pologne).
La colline du Münsterberg de Breisach est occupée depuis fort longtemps. Dès le Hallstatt final, elle est le siège d'un établissement celtique, compté au rang des résidences princières. Le Münsterberg a fait, au cours des années 1980, l'objet de fouilles archéologiques qui ont permis d'affiner la chronologie de l'occupation et de démontrer son maintien à la Tène ancienne[1]. Plusieurs nécropoles tumulaires proches confirment l'implantation humaine au sein de ce territoire à l'âge du fer.
Ce rocher permet ensuite aux Romains d'y édifier un castrum en 260 afin de défendre leur frontière sur le Rhin contre les Alamans. Elle portait alors le nom celtique de Brisiacus (de l'anthroponyme gaulois *Brisios, Brisia et du suffixe -acum. Cf. Brizay, Indre-et-Loire, Brisiacum 1050) et était florissante.
Au XVIIe siècle, la ville devint le noyau d'un système de fortifications qui compta parmi les plus redoutables d'Europe. Sa situation très exposée lui valut d'être tantôt une tête de pont française, tantôt un avant-poste de l'Empire. Elle est assiégée et prise après 4 mois de siège (août-décembre 1638) par le duc de Weimar et le vicomte de Turenne[2], puis de nouveau en 1677 par le maréchalde Créquy.
Collégiale romane Saint-Étienne (Münster) avec un retable en bois sculpté de 1526. Sa construction a commencé au XIIe siècle pour s'achever au XVe siècle, à l'époque gothique. On peut y admirer une fresque triptyque de 100 m2 sur le thème du Jugement dernier, attribuée à Martin Schongauer et restaurée entre 1985 et 1993.
Personnalités liées à la ville
Pierre de Hagenbach (1423-1474), chevalier bourguignon condamné pour crimes de guerre, exécuté à Vieux-Brisach ;
↑Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant (préf. Jean Nouvel), Vauban - L’intelligence du territoire, Paris, Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, , 175 p. (ISBN2-35039-028-4), p. 167
Alphonse Coste, Notice historique et topographique sur la ville de Vieux-Brisach : avec le plan de la ville en 1692, J. P. Risler, Mulhouse, 1860, 339 p.
Louis Schlaefli, « Notes sur la communauté juive de Breisach am Rhein », in Annuaire de la Société d'histoire de la Hardt et du Ried, 2003, no 16, p. 47-50