Eugène Lucien Victorien Triaureau dit Victorien Du Saussay, né le à Droué où il est mort le , est un romancier et journaliste français.
Biographie
Issue d'une lignée d'agriculteurs et de bourreliers du Vendômois[1], le jeune Victorien monte à Paris et sous le nom Du Saussay devient en mars 1894 rédacteur en chef du journal illustré Fin de siècle auquel il va collaborer plusieurs années, aux côtés de Clément Vautel qui signe « P. Falstaff ». La même année il publie son premier ouvrage en un genre qui deviendra sa marque de fabrique, Jouir... Mourir, genre qu'il qualifie de « roman passionnel ». Par ailleurs, avec Vautel, il confectionne de nombreux suppléments illustrés à Fin de siècle[2].
Du Saussay collabore également à La Plume. Il se lance dans une production importante d'ouvrages dont les titres se trouvent racoleurs, cherchant l'effet de scandale. De fait, le succès est au rendez-vous. Bon nombre de ses romans sont illustrés, non seulement de dessins originaux signés d'artistes réputés, mais également de photographies « d'après nature », où s'expriment des corps féminins dénudés, sans jamais tomber dans l'obscène ; il profite sans aucun doute d'une période plus libérale. L'un de ses éditeurs les plus fidèles est Albert Méricant, lequel revend les droits de traduction en Allemagne, Espagne, Italie, etc. En 1906, il est, avec Félicien Champsaur, l'un des romanciers français les plus traduits dans sa catégorie[3].
Le 5 décembre 1905 à Paris 7e, il épouse Hélène Charonnat, fille du député de l'Aube, Jean-Baptiste Charonnat[4],[5].
En février 1906, L'Assiette au beurre dénonce le sénateur René Bérenger (dit « le père la pudeur ») et la « censure officieuse » dont les livres de Du Saussay sont désormais victimes, interdits d'exposition dans les librairies des gares ferroviaires[6].
En 1919, il est élu maire de Droué, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort[7], le 14 avril 1928. Dans cette ville il possédait le domaine de La Beaudronnière[8]. Peu avant sa mort, il devient rédacteur au journal La Tribune républicaine[9], propriété du banquier Georges-Jacob Merzbach (1874-1939), qui fonde bientôt un comité pour être élu dans la région, comité dont Du Saussay devient le secrétaire, entraînant un déchaînement de nature antisémite dans la presse locale[10].
↑Denis Gombert, « Enfer » et Philippe Di Folco (dir.), « Littérature porno », in: Dictionnaire de la pornographie, Presses universitaires de France, 2007, pp. 162-163 ; 267.
↑Journal des débats politiques et littéraires, Paris, 21 novembre 1905, p. 2.
↑La Croix de l’Aube, Troyes, 5 décembre 1905, p. 1 — Retronews.