Victor-Henri Friedel, né le à Bischwiller et mort le à Paris 6e, est un pédagogue et philologue français.
Biographie
Origine
Il est le fils de Guillaume Friedel (1828-1909), professeur de gymnastique à Paris, et de Elisabeth Sumy. Il est l'arrière petit-fils de Johann-Daniel Friedel, tanneur à Strasbourg et le petit-fils de Madeleine Friedel. Celle-ci ayant fait une mésalliance, son fils Guillaume avait reçu le nom de jeune fille de la maman[2],[3].
Il devient fonctionnaire dans l'Instruction publique. Il fait des cours d'allemand à l'École Alsacienne en 1894-1895, puis de philologie romane à la Sorbonne et à l'Université de Liverpool en 1895-1896. Il est archiviste (1901) puis sous-directeur au musée pédagogique. Il fait de nombreux voyages d'études en Espagne, en Autriche-Hongrie, au Royaume Uni. Entre 1900 et 1910, il participe comme organisateur ou comme conférencier à 8 expositions en France, Angleterre, Italie, Belgique et Etats-Unis.
De 1910 à 1911, il est chef de cabinet du ministre de l'Instruction publique, Maurice-Louis Faure. Pendant la guerre, il est officier interprète de réserve rattaché à l'état-major général. En 1920, il est détaché pour devenir le directeur de l'Institut d’enseignement commercial supérieur (IECS) qui venait d'être créé par la CCI de Strasbourg sous la nom de Institut alsacien de haut enseignement commercial, fonction qu'il occupe jusqu'à sa retraite en 1936[2],[3],[5],[6],[7].
Publications
Dès sa nomination au Musée pédagogique, il s'intéresse à la comparaison de la pédagogie dans différents pays européens, notamment en Prusse. Il poursuit ces enquêtes après la guerre de 1914-1918. Pendant la guerre, il publie sur la question de la culture et de l'enseignement en Alsace au sein de l'Allemagne[8],[9],[10].
Son ouvrage le plus connu est peut-être : Victor Henri Friedel, Pédagogie de guerre allemande, , 322 p. (ISBN201195133X), réédité en 2016 par Hachette. Ce livre a fait l'objet de recensions, en particulier au sujet du rôle important donné en Allemagne à l'éducation des femmes afin qu'elles puissent remplacer l'homme notamment en temps de guerre, et sur l'obligation de séances de gymnastique à l'école[11],[12]. Il aurait influencé les Compagnons de l’Université Nouvelle[3],[13],[14].
Distinctions
Officier de la Légion d'honneur (décret du 27 décembre 1923) en qualité d'officier interprète de réserve ; la décoration est remise à Strasbourg, devant les troupes, le par le général Gaston d'Armau de Pouydraguin, qui a rappelé que Friedel avait « combattu très activement la propagande allemande pendant la guerre »[7]. Il était chevalier depuis le .
↑Dictionnaire de biographie française, XIV, 1979, p.1293
↑Notíce sur les publications de M. V-H.
Friedel, Impr. des Beaux-arts, 1918, 6 p.
↑Damiano Matasci, « Chapitre 2.- Centraliser pour mieux connaître : les circuits nationaux du savoir sur l’étranger », dans L'école républicaine et l'étranger, ENS Editions, (lire en ligne)
↑Marguerite Boullenger, « La femme allemande pendant la guerre », Nouvelles de France, (lire en ligne)
↑Éric Dreidemy, « La gymnastique à l'école pour germaniser l'Alsace-Lorraine (1870-1890) », STAPS, (lire en ligne)
↑Bruno Garnier, « Les fondateurs de l’école unique à la fin de la première guerre mondiale : l’Université nouvelle, par les Compagnons », Revue Française de Pédagogie, (lire en ligne)
↑Bruno Garnier, « Université nouvelle et éducation nouvelle sur la route de l'égalité des chances (1918-1933) », Carrefours de l'éducation, (lire en ligne)