Il est admis à la Escuela Oficial de Cinematografía (EOC), où il obtient le diplôme de réalisateur. Il écrit des articles, des critiques pour les revues Nuestro Cine et Cuadernos de Arte y pensamiento. Il travaillera d'abord comme scénariste, puis comme réalisateur de films publicitaires.
En 1983, il dirige Le Sud (El Sur), d'après un roman d'Adelaida García Morales, son épouse d'alors. C'est une œuvre dans la lignée des thématiques déjà abordée dans El Espiritu de la colmena : l'enfance et l'accès à l'individuation dans les sociétés en crise, l'expérience du cinéma, les relations au père, l'exil... Victor Erice dira de ce deuxième film qu'il reste inachevé : un deuxième volet était en effet prévu, qui n'a pu être produit : le producteur Elías Querejeta ne parviendra pas à convaincre le principal financeur du projet.
Dès 1995, il entreprend d'adapter la nouvelle de Juan Marsé, El Embrujo de Shangai et engage la préparation du tournage. Mais le producteur ne suit pas, et le projet est abandonné définitivement en . Le scénario La promesa de Shangai est cependant édité en 2001.
En 2005, le Centre de Cultura Contemporània de Barcelona lui commande, dans le contexte de l'exposition : Erice / Kiarostami : correspondances, une série de lettres filmées entre le réalisateur iranien et lui-même. Cette série s'intitule Cartas a Abbas Kiarostami, et sera présentée à l'exposition de Barcelone, reprise en 2008 au Centre Georges-Pompidou à Beaubourg (Paris) et finalement publiée dans le catalogue de l'exposition.
C'est dans le même contexte qu'il écrit et réalise avec de modestes moyens, à la demande d'Alain Bergala et de Jordi Ballo, commissaires de l'exposition de 2005 et 2008, le film La Morte rouge, où il évoque la première expérience de cinéma d'un enfant de six ans (lui-même) à Saint-Sébastien, dans l'Espagne déchirée et franquiste du début de la dictature (1946).
Simultanément, il réalise une installation - dans laquelle la lumière et le son jouent un rôle primordial - destinée aux musées, à partir de plusieurs tableaux d'Antonio López, sous le titre « Fragor del mundo, silencio de la pintura ».
Depuis 2010, il travaille, de façon discontinue, sur une série documentaire intitulée Memoria y Sueño, évoquant les lieux de tournage des grands films de l'histoire du cinéma.
Linda C. Ehrlich, The Cinema of Victor Erice: An Open Window, New Jersey, Ed. Scarecrow Press, 2007.
Pierre Arbus, Le cinéma de Victor Erice : aventures et territoires d'enfance dans l'Espagne franquiste, Paris, L'Harmattan, coll. « Audiovisuel et communication », , 361 p. (ISBN978-2-343-12780-4, présentation en ligne).
Pierre Arbus, « "Veo… - ¿Qué ves ? " : Une brèche vers l’Autre scène », Entrelacs [En ligne], 15 | 2018, mis en ligne le 22 octobre 2018, URL : http://journals.openedition.org/entrelacs/3627 ; DOI : https://doi.org/10.4000/entrelacs.3627, sur le film La Morte rouge.
Notes et références
↑(es) Juan Carlos Ier et Jordi Sole Tura, « 2268/1995 de 28 de diciembre por el que se concede la Medalla al Mérito en las Bellas Artes, en su categoria de Oro, a las personas que se citan », Boletin de Estado, Madrid, no 311, , p. 37509 (lire en ligne).