Membre fondateur du Parti communiste tchécoslovaque (KSČ) en 1921, il devient son principal idéologue et propagandiste dans les années 1940 et 1950. En outre, il participe activement à la préparation des grands procès politiques visant les opposants (réels ou non) au régime communiste tchécoslovaque. Stalinien zélé, il est l'une des dernières personnes à défendre le dictateur soviétique en Tchécoslovaquie au début des années 1960. Par ailleurs, il prône, sur le plan international, un alignement total et inconditionnel sur l'Union soviétique, estimant ses intérêts supérieurs à ceux de la Tchécoslovaquie.
Alors qu'il était encore en exil, il fut l'un des auteurs du Programme du gouvernement de Košice, un document qui organisait les liens entre les communistes et les démocrates ainsi que les liens entre les Tchèques et les Slovaques.
Il eut son rôle dans le Coup de Prague[2] et il fut ensuite ministre de l'information dans les gouvernements de Zdeněk Fierlinger, Klement Gottwald et Antonín Zápotocký (jusqu'à la dissolution du ministère le ). Il fut aussi membre du comité central du PCT et élu à l'assemblée nationale provisoire. La station de radio qu'il contrôlait n'était connue en Tchécoslovaquie que sous le nom de "Voix de Moscou".
Dans la lutte entre l'État et l'Église catholique, et notamment avec l'archevêque de Prague, Josef Beran, il a d'abord intensifié le ton en coulisses, puis fit des menaces à partir de 1948 : « Il serait désastreux de mettre en conflit les sentiments religieux du peuple et les sentiments slaves. Nous ne permettrons pas que la souveraineté du Vatican l'emporte sur celle de l'État
». Ensuite, à la suite d'un sermon enflammé, Josef Beran fut arrêté en 1949, emprisonné jusqu'en 1963, puis exilé.
Sa présence aux responsabilités marqua la naissance d'un « changement de régime et la cause d'incompréhensions profondes avec les intellectuels progressistes français qui devinrent persona non grata en Tchécoslovaquie malgré les affirmations contraires du discours officiel »[3]
Lors du VIIIe Congrès du Parti (28 au ), il devint membre du Présidium du CC et fit partie du comité supérieur du Parti après ses réélections au IXe Congrès du Parti (25 au ), au Xe Congrès du Parti (11 au ) et au XIe Congrès du Parti (18 au ) jusqu'à sa mort le . Il fut membre de l'Assemblée nationale constituante (Ústavodárné Národní shromáždění) du au et a également été ministre de la planification technique du au . Il fut membre de l'Assemblée nationale du jusqu'à sa mort le .
Après le Coup de Prague et la défenestration de Jan Masaryk, il demanda que le nom de ce dernier ne soit plus prononcé et, en tant que ministre de l'Information, il signa un décret en octobre 1949, selon lequel l'ensemble du commerce du livre du pays était placé sous le contrôle du gouvernement et que tout livre devait bénéficier d'une autorisation pour être publié. Il s'entoura d'artistes communistes amis tels que František Halas, Ivan Olbracht ou Adolf Hoffmeister ou Vítězslav Nezval, poursuivant sa politique de nationalisation de toutes les institutions et outils culturels[4]
Selon Michal Frankl[5], se distinguait par des diatribes antisémites[6], des critiques sur la présence des Juifs en politique, une attaque du sionisme, adhérant à la thèse stalinienne du cosmopolite sans racine. En 1945, il accusa Julius Petschek(en) ou les Rothschild d'être « des suceurs de sang », prétendant que des Juifs n'avaient pas leur place dans une démocratie populaire[7]. À l'occasion du cinquantième anniversaire de Rudolf Slánský en juillet 1951, Kopecký l'a salué dans le journal du parti Rudé právo en ajoutant que dès son plus jeune âge, il avait absorbé le sang de sa Tchéquie natale[8]. Malgré leur ancienne association et leurs vieux liens, Kopecký était devenu un ennemi intime de Slánský, et il fut l'un des principaux instigateurs du procès de Prague, ou procès Slánský, qui avait pour objectif d'éliminer des cadres du PCT présentés de façon mensongère comme des opposants au régime de la République socialiste tchécoslovaque. Et comme dans le complot des blouses blanches, en Union soviétique, qui visait essentiellement des Juifs et qui était concomitant aux procès de Prague, onze des quatorze accusés étaient juifs : « Les méthodes employées dans les procès des années 1949-53 illustrent bien la nature totalitaire du régime stalinien. Ainsi, on faisait apprendre aux accusés des réponses préfabriquées (parfois enregistrées sur magnétophone). Les interrogatoires pouvaient durer jusqu'à 20 h. Certains accusés, comme l'abbé Toufar, décéderont de leurs tortures. Beaucoup se suicideront, tels le poète Konstantin Biebl. Ces deux communistes sincères succomberont aux services dirigés par Kopecky, ancien membre du praesidium du PCT. Réputé pour sa brutalité, Kopecky était l'œil de Moscou, craint des membres du PCT et jusqu'à Gottwald. »[9]
↑ Noirant Françoise. La naissance d'un malentendu. Les intellectuels communistes français et les non-dits de la soviétisation tchécoslovaque (1949-1950) . In: Matériaux pour l'histoire de notre temps, no 59, 2000. Les Tchèques au XXe siècle, sous la direction de Robert Frank. p. 33-42. DOI : https://doi.org/10.3406/mat.2000.403228