L'U-953 n'endommage ni ne coule aucun navire au cours des dix patrouilles (349 jours en mer) qu'il effectue.
Il capitule à Trondheim en 1945 et est démoli en 1949.
Conception
Unterseeboot type VII, l'U-953 avait un déplacement de 769 tonnes en surface et 871 tonnes en plongée. Il avait une longueur totale de 67,10 m, un maître-bau de 6,20 m, une hauteur de 9,60 m et un tirant d'eau de 4,74 m. Le sous-marin était propulsé par deux hélices de 1,23 m, deux moteurs DieselGermaniawerftM6V 40/46 de 6 cylindres en ligne de 1 400 ch à 470 tr/min, produisant un total de 2 060 à 2 350 kW en surface et de deux moteurs électriquesBrown, Boveri & CieGG UB 720/8 de 375 ch à 295 tr/min, produisant un total 550 kW, en plongée. Le sous-marin avait une vitesse en surface de 17,7 nœuds (32,8 km/h) et une vitesse de 7,6 nœuds (14,1 km/h) en plongée. Immergé, il avait un rayon d'action de 80 milles marins (150 km) à 4 nœuds (7,4 km/h; 4,6 milles par heure) et pouvait atteindre une profondeur de 230 m. En surface son rayon d'action était de 8 500 milles nautiques (soit 15 700 km) à 10 nœuds (19 km/h).
L'U-953 disposait de cinq tubes lance-torpilles de 53,3 cm (quatre montés à l'avant et un à l'arrière) et embarquait quatorze torpilles. Il était équipé d'un canon de 8,8 cm SK C/35 (220 coups) et d'un canon antiaérien de 20 mm Flak. Il pouvait transporter 26 minesTMA ou 39 minesTMB. Son équipage comprenait 4 officiers et 40 à 56 sous-mariniers.
Il quitte Kiel pour sa première patrouille sous les ordres de l'Oberleutnant zur See Karl-Heinz Marbach le . L'U-953 rejoint d'autres U-Boote qui attendent à l'ouest des Açores pour intercepter les convois UGS-9 et GUS-7A. Bredouille, le groupe se sépare et les U-Boote font cap au nord en vue d'un ravitaillement prodigué par l'U-488.
Début juillet, l'U-953 fait partie du groupe Geier 2, proche des côtes du Portugal. À 500 nautiques de la côte, les U-Boote sont la cible de nombreuses attaques aériennes. Le , les attaques s'enchaînent tellement que les commandants d'U-Boote sont autorisés à retourner à leurs bases si les circonstances le justifient. Le , l'U-953 est attaqué par un Liberator de l'USAAF. L'U-Boot est fortement ébranlé, sans aucun dommage[1]. Pendant l'attaque, un homme d'équipage est tué et deux autres sont blessés. L'U-953 atteint La Pallice le après 71 jours passés en mer, soit la plus longue patrouille de sa carrière.
L'U-953 est l'un des sept U-Boote transformé en U-Flak entre mai et . Les six autres sont l'U-211, l'U-256, l'U-263, l'U-271, l'U-441 et l'U-621. Il devient U-Flak 3. L'augmentation de l'armement limite l'emport de carburant, ce qui les rend impropres à des opérations lointaines[1].
Sa deuxième patrouille se déroule du au , soit 47 jours. L'U-953 rejoint une zone dans le golfe de Gascogne afin d'assurer une protection anti-aérienne aux U-Boote rentrant et sortant de leurs bases françaises. Fin , il rejoint un groupe de sept U-Boote formant une force mobile, le groupe Schill, pour effectuer une attaque de nuit contre le convoi MKS-28/SL-138 au nord-ouest de l'Espagne. L'U-953 ne rencontre aucun succès. Le , il signale un convoi MKS mais les U-Boote du groupe sont trop loin pour envisager des attaques[1]. L'U-953 rentre à sa base après 47 jours en mer. Au cours de cette mission Karl-Heinz Marbach reçoit sa Croix de fer 1re classe le .
L'expérience comme U-Flak étant un échec, le submersible reprend sa configuration d'origine et retourne au service opérationnel.
Il quitte La Pallice le pour sa troisième patrouille dans l'Atlantique Nord. En début de soirée du , l'U-953 revendique un coup au but contre une corvette canadienne d'escorte des convois combinés KMS-38/OS-64 à l'ouest du cap Finisterre. Au cours de cette attaque, il est chassé avec des charges de profondeur ainsi qu'avec des mortiers sous-marins treize heures d'affilée. Il se dirige ensuite vers Casablanca puis à partir du , longe sans succès les côtes ouest du Maroc. Le , il est attaqué par un avion allié lorsqu'il opère à proximité du convoi ONS-22.
Le , l'U-953 fait une sortie en mer pour trois jours. Le il rejoint le port de Brest qu'il atteint quatre jours plus tard.
Sa cinquième patrouille se déroule du 22 au , soit sept jours en mer. L'U-953 est alors l'un des cinq U-Boote équipés d'un schnorchel qui patrouillent dans l'ouest de la Manche et au nord d'Ouessant en coopération avec des radars à terre, en quête de croiseurs et de destroyers alliés. L'objectif est d'expérimenter l'efficacité du schnorchel et d'évaluer les tactiques à adopter dans les zones que survolent les nombreux avions alliés. Les résultats sont décourageants et il rentre donc à la base[1].
Sa sixième patrouille commence le . L'U-953 reçoit l'ordre de gagner une zone située au nord de Cherbourg, d'entrer dans la Manche et d'infliger des pertes aux forces d'invasion. Le matin du , l'U-953 tire quatre torpilles sur des destroyers du convoi EG-12 à l'ouest de l'entrée de la Manche. Trois torpilles détonnent près des navires de guerre sans leur causer de dommages[1]. Quelques jours plus tard, l'U-953 est obligé de rentrer à sa base après treize jours en mer.
Il reprend la mer pour sa septième patrouille le . Le matin du , l'U-953 attaque un convoi au sud de Worthing. Il déclare avoir envoyé par le fond un cargo britannique et revendique un coup au but porté à un autre bâtiment (le Glendinning fut en fait coulé par l'U-763). Six jours plus tard, il attaque un autre convoi près de l'île de Wight et s'accorde un bâtiment et un destroyer touchés, sans autre confirmation.
En , l'Oberleutnant zur See Karl-Heinz Marbach se rend en Allemagne pour y recevoir la Croix de Chevalier ; il ne peut revenir à Brest en raison de l'avance des troupes alliées. L'Oberleutnant zur See Herbert A. Werner alors en attente d'une affectation à la suite du naufrage de l'U-415, prend le commandement de l'U-953 et complète son équipage avec certains marins de son ancien bâtiment. Il ne reste à ce moment-là que deux sous-marins dans la 1re flottille à Brest quelques semaines avant la chute de la ville[2].
Le , le sous-marin quitte Brest pour Bordeaux-La Pallice en transportant du matériel, des équipements scientifiques et une quarantaine de techniciens.
Lors de sa neuvième patrouille, l'U-953 patrouille au large les côtes britanniques. Il est l'un des trois U-Boote équipés d'un schnorchel opérant dans le nord de la Manche à partir de la mi-. Les sous-marins y passent trop peu de temps pour apercevoir des bâtiments ennemis. Il atteint la Norvège le .
Entre et , il effectue de courts trajets en mer entre divers ports norvégiens.
Sa dixième et dernière patrouille commence le au départ de Bergen pour la Manche. L'U-953 s'active dans l'entrée ouest de la Manche à partir de la mi-, toujours sans aucun succès. Début , il rentre à Bergen.
L'U-953 se rend aux forces alliées le à Trondheim et, le , il quitte la base pour Scapa Flow. Il est alors utilisé comme bâtiment expérimental dans la série "N" des sous-marins de la Royal Navy.
Il est mis au rebut puis démoli en par la compagnie Clayton & Davies Ltd de Dunston[1].
↑Herbert A. Werner, Dix-huit secondes pour survivre. le commandant de l'un des derniers "Loups" raconte la guerre des "U.BOOTE"., Robert Laffont, , Chapitre XXII