Une auberge espagnole est le journal intime tenu par l'exilé républicain espagnol Luis Bonet Lopez lors de son internement dans des camps de réfugiés dans le sud de la France.
L'auteur y raconte la vie des réfugiés de la guerre civile espagnole dans les camps de Saint-Cyprien et de Barcarès dans les Pyrénées-Orientales[2]. Le livre a été publié en 1994 dans la collection Jeunesse chez Gallimard avec une préface de Michel del Castillo[3].
Toute sa vie il a témoigné sur la guerre civile espagnole et sur la vie des réfugiés dans les camps en France. Luis Bonet avait un talent de narrateur reconnu. Des personnes de son entourage l'ont encouragé à écrire ses mémoires pour la jeunesse[4]. C'est ainsi que fut publié en 1994 la première édition de Une Auberge espagnole. Texte rempli de tendresse, de douleur, de rires et d'humour malgré la misère. Luis Bonet fait découvrir la vie quotidienne dans le camp d'internement de Saint Cyprien dans le sud de la France. Il explique avec poésie la complexité des relations humaines: nous voyons comment au milieu de rien les réfugiés arrivent à inventer une société organisée et solidaire. Luis Bonet prend cependant le parti de ne jamais cacher le côté obscur des personnes françaises ou espagnoles.
Biographie de Luis Bonet López
Luis Bonet López est né en 1910 à Valence (Espagne)[5]. Il a été membre du camp Républicain et du parti communiste espagnol. Il a connu les camps de réfugiés espagnols dans le sud de la France : Saint-Cyprien, Le Barcarès. Puis il a été envoyé dans des camps de travailleurs étrangers en Charente-Maritime[6], notamment Montendre. Dans son livre autobiographique, il raconte la vie dans ces camps.
Il a laissé un grand nombre d'écrits en prose et en vers sur sa vie de Républicain, d’exilé espagnol[7], de militant et de résistant. En Charente-Maritime, où il s'était installé à la fin des années 1940 avec sa femme et son fils, il a exercé son métier d'imprimeur et créé sa propre entreprise.
Le livre comporte 93 pages sans la préface et 40 chapitres. Chaque chapitre a un titre. Ce sont des chapitres courts, de 1 à 5 pages maximum. Luis Bonet raconte la vie quotidienne d’un exilé espagnol depuis la sortie du territoire espagnol jusqu'au camp d'internement français de Saint-Cyprien dans les Pyrénées-Orientales. Le livre se termine avec l'entrée dans un autre camp, celui de Barcarès, à 30 km de Saint-Cyprien.
Dans la première édition il y avait des dessins et des poèmes de Luis Bonet alors que dans la dernière on ne trouve que le journal. Les titres du journal sont évocateurs ou mystérieux, mais chacun abrite un univers poétique qui reflète la sensibilité de l'auteur.
Chemin de l'exil : raconte la sortie d'Espagne en .
J'ai vu passer un homme sec
La vache
Mon entrée en France
Ma première nuit en France
La fin de la marche
Le paysage et les hommes
Notre résidence
Élucubrations sur le froid
Les piranhas
La part de Goya
Liberté, égalité, fraternité
L'auberge espagnole
Le zoo
Mon logement
Le tirailleur sénégalais
Le camp de nudistes
le mort anonyme
Les rapaces
Solidarité
L'hippodrome
Le retour des piranhas
Celui qui est parti au Mexique
Dans le camp, nous commençons à nous organiser
Les croquettes
Le printemps est là
L'homme ne vit pas que de pain
Quand les piranhas se transforment en poissons rouges
↑Luis Bonet, Une auberge espagnole, Agone editorial, (ISBN978-2-7489-0250-1), Ediciones 2016.
↑Bernard Sicot, « Literatura y campos franceses de internamiento. Corpus razonado (e inconcluso) III », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine. De 1808 au temps présent, no 6, (ISSN1957-7761, DOI10.4000/ccec.3171, lire en ligne, consulté le )