Ugolino Visconti dit Nino Visconti, né à Pise vers 1265 et mort à Gallura en 1296[1] est un noble pisan, dernier Juge effectif de Gallura de 1275 à 1296.
En Sardaigne il succède à son père le juge Giovanni Visconti de Gallura dit « Chianu » en 1275 dans le contrôle du Judicat de Gallura et d'un tiers de celui de Cagliari. Il est également un citoyen de la république de Pise, parmi les plus puissantes du parti des Guelfes et il est associé au gouvernement de son grand-père maternel Ugolin della Gherardesca avec le titre de « recteur et gouverneur de la commune » en 1286.Il réforme le « Breve Communis Pisani » et le « Breve populi Pisani », afin d'instaurer un gouvernement seigneurial restreint cherchant à arrêter l'organisation des corporations des « 7 Arts majeurs » (italien: Arti de Calimala) afin de favoriser celles plus populaires et artisanales des « Arts mineurs » (italien: Arti minori ). Il s'oppose ainsi à la politique de son grand-père en se présentant comme un défenseur de la liberté. Nino Visconti est assiégé dans la tour de Caprona et chassé de Pise en 1288 par l'archevêque Ruggeri degli Ubaldini et par la noblesse Gibeline qui s'étaient momentanément alliés avec Ugolin della Gherardesca.
Revenu en Sardaigne Nino Visconti tente en vain en 1294 de s'imposer en Arborée, allié avec les habitants de Sassari, les Malaspina et Branca Doria. Il meurt vraisemblablement en 1296 à l'âge de 31 ans. Trois ans après son cœur est transporté à Lucques où il est inhumé le dans l'église San Francesco où une plaque murale commémore l'événement [3].
Le « Giudice Nin gentil » est évoqué par Dante dans sa Divine Comédie dans le Chant VIII du Purgatoire, § 53 et suivants, avec son épouse Béatrice et sa fille Giovanna. Dante l'a vraisemblablement connu lors des luttes entre Guelfes et Gibelins en Toscane au cours de la décennie1290 et il décrit ainsi leurs retrouvailles: « Il s'approche de moi et moi de lui, noble juge Nino, combien je suis heureux quand je vois que tu n'es pas au nombre des damnés ! ».
Nino demande ensuite au poète qu'il intervienne auprès de sa fille Giovanna qui « a un cœur pur » afin qu'elle adresse au ciel des prières en sa faveur. Par contre vis-à-vis de sa femme Béatrice qui « a interrompu son veuvage » pour épouser Galéas Visconti fils du seigneur de Milan il ne manifeste aucune jalousie indiquant simplement qu'il « est facile de comprendre combien chez les femmes le feu de l'amour dure peu si la vue ou les caresses ne l'entretient pas ». Il manifeste surtout du dépit que le second mari de Béatrice soit un Gibelin. Concluant qu' « elle ne lui fera pas, la vipère qui conduit les troupes de Milan[4] des obsèques aussi belles que celles que lui aurait fait le coq de Gallura[5] »[6].
Bibliographie
(it) M. Cecchi Torriani M., Il canto VIII del Purgatorio ed i Visconti di Pisa, Florence, 1964.
(it) M. Tamponi, Nino Visconti di Gallura, Rome, 2010.
↑Dizionario biografico degli uomini illustri di Sardegna publié à Turin en 1838 p. 25: Anno domini MCCLXXXVII die IX januarii est cor illustri viri Domini Ugolini judicis gallurensis et domini tertia partis regni caler...- Obiit ann... .
↑ armoiries parlantes Coq en italien Gallo des Visconti de Gallura
↑La divine comédie de Dante: Le purgatoire. II, traduction par François Mégroz, Éditions l'Âge d'Homme, Lausanne 1994.
Sources
(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Nino Visconti » (voir la liste des auteurs), édition du .