La classe Cleveland est la classe de croiseurs la plus nombreuse jamais construite : ce sont 29 navires (dont 2 substantiellement modifiés) sur les 52 initialement prévus qui entrent en service dans l'United States Navy, plus 9 autres convertis en porte-avions légers. Ils sont conçus pour respecter le second Traité naval de Londres signé en 1936. Le blindage est sensiblement le même que la classe précédente, la classe St. Louis. L'armement principal du Montpelier est constitué de quatre tourelles triples de canons de 6 pouces de 47 calibres. Six tourelles doubles de canons de 5 pouces de 38 calibres à usage double sont installées en diamant afin de couvrir une large zone. Enfin, l'armement antiaérien est composé de quatre tourelles quadruples et quatre tourelles doubles de canons de 40 mm Bofors et de 17 canons de 20 mm Oerlikon[2].
Histoire
La construction de l'USS Montpelier commence le ; il est lancé le et entre en service le . Il part ensuite de Norfolk pour Nouméa en Nouvelle-Calédonie, qu'il atteint le , avant de rejoindre Éfaté dans les Nouvelles-Hébrides le . Le croiseur opère à partir de ce port les mois suivants, participant à la bataille de l'île de Rennell qui marque la fin de la bataille de Guadalcanal. Après avoir couvert le débarquement dans les îles Russell le , il bombarde un aérodrome japonais sur l'île de Kolombangara et aide à couler un destroyer japonais dans la nuit du 5 au lors de la bataille du détroit de Blackett. Dans la nuit du 29 au , en compagnie de trois autres croiseurs, le navire bombarde l'île de Poporang dans les îles Salomon afin de préparer l'invasion de la Nouvelle-Géorgie. Dans la nuit du , il bombarde Munda, permettant l'avancée des troupes américaines ; il passe les quatre mois suivants dans la zone afin de couper la retraite des troupes japonaises. Après un passage par Sydney, le Montpelier devient le navire amiral de la Task Force 39 pour l'invasion des îles du Trésor et de Bougainville. Le 1er novembre le croiseur bombarde le nord de Bougainville et les îles de Porporang et de Ballale. Dans la nuit, la TF 39 participe à la bataille de la baie de l'Impératrice Augusta ; les américains coulent un croiseur et un destroyer japonais et en endommagent deux autres, empêchant les forces japonaises d'atteindre le débarquement en cours sur Bougainville, ce qui aurait eu des conséquences désastreuses. Le Montpelier, en sus de sa participation à la destruction de l'un des navires japonais, abat cinq avions ennemis[3].
Plusieurs années après la guerre, James J. Fahey (1918-1991), matelot de première classe, a publié Journal d'un marin du Pacifique (Pacific War Diary: 1942 - 1945, The Secret Diary of an American Sailor). Ce journal offre le point de vue d'un marin sur son expérience à bord de l'USS Montpelier, de son départ de Philadelphie le à son retour à New York le . Alors qu'il était normalement interdit par la Navy de tenir un journal personnel, le journal de Fahey est un précieux témoignage sur l'histoire du Montpelier, ainsi que sur la vie des marins américains au cours de la Seconde Guerre mondiale.