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Le quartier des Trois Cocus, situé au nord-est de la ville, est un quartier résidentiel et populaire de Toulouse. Territoire maraîcher depuis le 17e siècle, il accueille encore quelques « toulousaines » caractéristiques.
Longtemps excentré et non desservi par les transports en commun, le quartier – qui dispose de nombreux équipements, commerces, espaces verts et services – est maintenant à un quart d’heure en métro de la place du Capitole (hypercentre toulousain). Il profite également du dynamisme du quartier voisin Borderouge et fait l’objet d’un programme de construction et de renouvellement du bâti et des espaces publics.
Origine du nom
L’origine provient du mot « cocut », qui désigne le coucou en occitan[1].
La transcription de l’occitan « Tres Cocuts » au français « Trois Cocus » serait due, dit-on, à des soldats de Napoléon qui, séjournant dans le quartier, auraient demandé aux habitants le nom de leur quartier. Ceux-ci auraient répondu « Tres Cocuts » et les soldats, ne parlant pas l’occitan, auraient compris « trois cocus », nom qui aurait par la suite été inscrit sur les plans.
Ces trois coucous étaient sculptés sur la façade d’une demeure, aujourd’hui disparue, appartenant à un seigneur.
Il reste à ce jour quelques traces de l’ancien nom du quartier, avec le sentier des Trois coucous et la place des Trois Cocus sous-titrée en occitan « Plaça Dels Tres Cocuts ».
Historique
Le quartier est connu pour son passé maraicher. Ce vaste espace marécageux est cultivé dès le Moyen Âge. Mais c’est surtout après 1850, quand les besoins en légumes frais se font de plus en plus sentir avec la croissance démographique rapide de la population de Toulouse, que se crée une importante ceinture maraichère près de la ville. Au début du 19e siècle, le secteur Trois Cocus-Croix-Daurade comptait entre 130 et 150 hectares de terrains maraichers[2]. Trois « noyaux villageois » témoignent encore de cette époque : Lalande, Croix-Daurade et Trois Cocus.
En 1921, la création de l’Office d’habitations à bon marché (ancêtres des HLM) entraine la construction de cités-jardins éloignées du centre-ville. C’est par exemple le cas,de la cité jardin de Lalande ou Cité du Nord route de Launaguet, avec l’une des premières cités-jardins de Jean Montariol, l’architecte qui a transformé la ville de Toulouse dans l’entre-deux-guerres, et la Cité Blanche, cité ouvrière des années 1950, aujourd’hui démolie.
Dans les années 1930, Jean Montariol construit également la salle des fêtes Ernest-Renan et le groupe scolaire autour du noyau villageois des Trois Cocus. L’objectif : répondre à l’urbanisation croissante du quartier. Cet édifice possède des points communs architecturaux avec la bibliothèque municipale (dite d’étude et du patrimoine) rue du Périgord construite l’année suivante.
En 1963, avec la création des zones à urbaniser en priorité (ZUP), est construit, au milieu des champs, un ensemble de petites barres d’immeubles qui accueillent les rapatriés d’Algérie. Le confort des appartements à cette époque est inégalé : eau courante, eau chaude, salle d’eau, cuisine, vide-ordures, balcon, espaces de jeux et espaces verts.
Le quartier commence à s’urbaniser à partir de cette période. Les parcelles des maraichers sont vendues à des particuliers : un quartier résidentiel se crée. Alors que de belles maisons sont construites, non loin de là, de véritables bidonvilles s’installent autour du stade Rigal et du stade des Violettes. Ils accueillent une population déshéritée composée de Maghrébins et de gens du voyage en voie de sédentarisation. Dans les années 1980, les alentours de ces stades sont réhabilités.
À la fin des années 1970, les rapatriés quittent progressivement les immeubles, d’autres habitants arrivent. À partir des années 1980, la délinquance apparait. Le quartier voit se développer le trafic de stupéfiants notamment.
Depuis les années 1990, le quartier a connu plusieurs phases de réhabilitation. En 2010, il a été déclaré d’intérêt communautaire, et un projet de renouvellement urbain a été initié par convention en 2012 entre la ville de Toulouse, la communauté urbaine du Grand Toulouse (devenue Toulouse Métropole en 2015), Toulouse Métropole Habitat et le Nouveau Logis Méridional. Puis, en 2014, le quartier est classé « quartier prioritaire de la politique de la ville » et inscrit comme programme d’intérêt régional bénéficiant du Nouveau Programme national de renouvellement urbain 2020-2025 (NPNRU). Ce programme de renouvellement et de développement urbain va transformer durablement le quartier.
Situation géographique
Situé au nord-est de Toulouse, le quartier Trois Cocus est bordé à l’est et au sud par le quartier Borderouge, avec le parc de la Maourine, et au sud-ouest par le quartier La Vache, avec le parc de La Vache. Au nord, les terres maraichères de l’actuelle ferme de Borde Bio se prolongent jusqu’à la rocade.
Aménagement urbain
Le quartier est principalement résidentiel et offre une grande diversité d’habitat : maisons individuelles, logements collectifs, habitat social et privé.
Ce tissu urbain est quadrillé par un ensemble de jardins, de sentes et d’espaces verts issus de son passé maraicher. Il accueille d’ailleurs une des plus grandes fermes intra-urbaines de Toulouse, Borde Bio[3], et un certain nombre d’initiatives d’agriculture urbaine fleurissent dans le quartier[4].
Plusieurs services et équipements publics sont présents dans le quartier ou à proximité immédiate[5] :
Dans les prochaines années, le quartier va continuer de se transformer dans le cadre du projet de renouvellement urbain porté par les collectivités locales et l’Anru. Ce projet[15] déjà initié comprend notamment :
- la construction de 1 400 logements ;
- la réhabilitation de 140 logements ;
- la résidentialisation de 359 logements ;
- la démolition de 351 logements ;
- la création de six nouveaux équipements : un Pôle jeunesse, un Espace seniors et club-house, une crèche associative, une salle de sports associative, un centre d’accueil et de loisirs, la réhabilitation complète du stade Rigal ;
- la rénovation des places Micoulaud et Trois-Cocus pour créer un nouveau cœur de quartier : des logements, des commerces, des services de proximité et des équipements ;
- la création de 8 500 m2 de nouveaux jardins et d’espaces verts ;
- la rénovation de 19 000 m2 d’espaces verts.
Vie culturelle et associative
Depuis plusieurs années, le nord de la métropole est devenu un haut lieu de la vie culturelle toulousaine. Le quartier Trois Cocus dispose de plusieurs équipements culturels tels que la salle de concert Ernest-Renan et la Friche culturelle de L’Imprimerie, et se situe à proximité immédiate du Metronum[16] et du cinéma d’art et d’essai Utopia[17]... Il accueille par ailleurs des manifestations culturelles telles que le festival Origines Contrôlées[18].
Les associations et acteurs du quartier proposent de nombreuses initiatives : au sein du centre d’animation des Chamois, du centre social, de la médiathèque ou encore lors des fêtes locales...
Ils animent la vie du quartier et de ses habitants à travers des jardins partagés, des cours de sports, des cours de cuisine, des ateliers culturels, etc.
Le projet Edenn anime également le quartier. Il rassemble une dizaine d’acteurs qui travaillent ensemble sur des espaces maraîchers de Trois-Cocus. Ce projet permet aux habitants de cultiver des fruits et légumes en compagnie de professionnels, et de vendre les récoltes à des prix abordables[19].
Voies de communications et transports
Le quartier est bien desservi par les transports en commun et reste proche des grands axes routiers, en particulier de la rocade.
Transports en commun
Depuis , le quartier est desservi par deux stations de métro (Trois Cocus et La Vache). Depuis l'été 2008, deux Vélôstations complètent le réseau transports en commun (une "chemin d'Audibert" et une autre "Rue Ernest Renan", derrière la mairie de quartier).
Le quartier est directement accessible au nord par la rocade, ce qui permet de rejoindre l’A62 et l’A620 en quelques minutes.
Pistes cyclables
Le quartier est quadrillé par plusieurs kilomètres de pistes cyclables. Six stations VélôToulouse viennent compléter l’offre de transports en commun.
Autres
Personnes célèbres liées au quartier
Jean Montariol, célèbre architecte qui a conçu de nombreux bâtiments toulousains (notamment la bibliothèque municipale) et dans d’autres villes françaises.
↑Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse,
↑J. Odol, « La banlieue maraîchère au Nord de Toulouse », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, vol. 23, no 3, , p. 189–222 (DOI10.3406/rgpso.1952.1343, lire en ligne, consulté le )