Le village fortifié qui constitue l'actuelle Troia a été fondé vers 1019 par le catépan byzantin Basil Boiannes[2], probablement sur le site de l'antique cité.
Il représente un verrou stratégique d'une série de places fortes protégeant l'Italie du Sud et notamment l'accès de Bari par la Via Traiana. Il est peuplé par des lombards attirés par l'octroi de privilèges fiscaux, reçoit le statut de civitas en 1024 et un évêque de rite latin[2].
En 1022, l'empereur Henri II prend la cité après quatre mois de siège puis l'abandonne peu après. Elle empêcha l'entrée des Normands dans la plaine d'Apulie mais tombe en 1048 aux mains d'Onfroi de Hauteville qui construit un castrum à Vaccarezza, puis soumise par Robert Guiscard en 1059, 1068, 1079 et 1082. Le , elle est détruite par le feu. A l'instigation du pape Honorius II, elle se révolte à nouveau en 1127, contre Roger II de Sicile, nouveau seigneur après la mort de Guillaume d'Apulie. Les habitants détruisent la citadelle et fortifient la ville. Ils résistent jusqu'à la fin de 1129, traite avec le roi de Sicile mais se soulèvent une fois encore, trois ans plus tard, au prix d'un arasement totale de la cité et d'une déportation des habitants le 1er août 1133, mais récidivent en 1138[2].
Avant que son influence ne s'estompe au profit de Foggia, Troia est encore assiégée par l'empereur Frederic II.
Monuments
Les nombreux trésors artistiques de Troia, font de cette ville médiévale l'une des plus intéressantes de l'Italie méridionale.
Églises
La cathédrale (bâtie en 1093 et terminée au XIIIe siècle) est l'une des plus belles de style roman des Pouilles avec des influences pisanes, byzantines et musulmanes. Elle possède une rosace à onze rayons, tout comme église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Précy-sur-oise. La rosace figurait sur les anciens billets de 5000 lires.
Musée municipal : ce musée est articulé en trois sections consacrées aux nombreuses découvertes gréco-romaines, aux découvertes archéologiques de l'époque paléochrétienne et à une intéressante collection de peintures d'art moderne pour la plupart signées par l'artiste Nicola Fiore.
Musée diocésain : fondé en 1965, il est installé dans le couvent des Sœurs bénédictines du XVIIIe siècle. Il recueille des objets d'art sacré (peintures, statues et découvertes archéologiques) de 1200 à 1800.
↑ ab et cLéon-Robert Ménager, « Jean-Marie Martin. — Les chartes de Troia. Édition et étude critique des plus anciens documents conservés à l'Archivio Capitolare. I (1024-1266), 1976 », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 22, no 88, , p. 404–409 (lire en ligne, consulté le )