Dans le Trio à cordes de Ropartz, « la virtuosité contrapuntique et la profusion du rythme préviennent l'ennui qui aurait pu guetter une austérité réduisant l'écriture à l'essentiel Cette musique raffinée, tour à tour pensive, allègre, joyeuse ou d'une douloureuse nostalgie, proscrit toute aspérité au profit d'une élégance racée, dont la perfection classique se rehausse de dissonances malicieuses ou d'une rythmique celtique délibérément bancale[1] ».
Ainsi, « le mouvement initial donne le ton. Dans le Vivo, la danse se volatilise en souffles aériens, la dentelle des pizzicati contrastant avec la complainte mélancolique du trio[5] ». Le mouvement lent est « acte de sérénité et de recueillement, avec une secrète douleur, noble confession d'une âme réconciliée avec elle-même et avec Dieu : la belle mélodie anticipe sur le sublime Adagio de la Symphonie no 5[6] ». Dans le final, « la joie reprend le dessus, la verve malicieuse attestant l'étonnante jeunesse de cette oeuvre douce-amère, par laquelle un vénérable sexagénaire prend congé, comme souvent, par un clin d’œil[6] ».
Postérité
En 1944, Gustave Samazeuilh mentionne le Trio à cordes de Guy Ropartz parmi ses partitions de musique de chambre, « impressionnant ensemble qui reste encore, par suite d'inexcusables carences, à ce point peu répandu que, si je ne me trompe, le disque semble jusqu'ici l'avoir ignoré[7] ! »
En 1987, François-René Tranchefort mentionne le Trio à cordes de Ropartz en introduction, sans le compter « parmi les pièces les plus remarquables » du compositeur[8].
Bibliographie
Ouvrages généraux
Gustave Samazeuilh, Musiciens de mon temps : Chroniques et souvenirs, Paris, M[arcel] Daubin, [1947], 430 p., in-16 (BNF43254580), « Le 80e anniversaire de J. Guy-Ropartz (15 Juin 1944) », p. 158-160.