Le pezzo, sinistre songerie, est un premier mouvement conventionnel avec une superbe ouverture au violoncelle utilisant un thème qui devient finalement une marche funèbre. Le deuxième mouvement est en revanche plus original : il débute avec une mélodie classique à la manière de celle des variations sur un thème rococo. Celle-ci devient de plus en plus enthousiaste et atteint finalement le point culminant avec la variation finale, avant de revenir soudainement, grâce à une étonnante modulation, à la clé mineure initiale. Le thème du premier mouvement réapparaît alors encore plus grave qu'auparavant et la pièce se termine avec une nouvelle marche funèbre.
L'œuvre
La première représentation eut lieu à Moscou, le 18/. L'exécution de l'œuvre dure approximativement 45 minutes.
La dédicace de la partition indique : « À la mémoire d'un grand artiste ». Tchaïkovski fait, en fait, allusion à son grand ami Nikolaï Rubinstein, décédé depuis peu. Le Trio pour piano est donc marqué d'une perspective tragique.
L'œuvre (le second mouvement en particulier) est incontestablement la pièce pour piano de Tchaïkovski la plus difficile à jouer. Malgré sa longueur exceptionnelle, le Trio pour piano de Tchaïkovski est très célèbre notamment grâce à son lyrisme stupéfiant et au caractère cosmique du finale.