Le traité Heligoland-Zanzibar (en allemand : Helgoland-Sansibar-Vertrag) du (également connu sous le nom d’accord anglo-allemand de 1890) est un règlement conclu entre le Royaume-Uni et l’Empire allemand visant à l'échange de différents territoires entre ces deux nations.
L’ancien chancelier allemand Otto von Bismarck dénonce ce traité comme un fourvoiement, cherchant à attaquer son successeur Leo von Caprivi sur la conclusion d’un accord qu’il a lui-même négocié du temps de son ministère. En réalité, l’Allemagne n’a jamais eu le moindre contrôle sur le sultanat de Zanzibar, ce qui rendait le traité avantageux pour elle. Cette idée d'une Allemagne lésée par la signature du traité est une version pourtant défendue par Bismarck, et qui est très vite récupérée par les colonialistes arguant d’une trahison des intérêts allemands (« un pantalon contre un bouton »). Alfred Hugenberg appelle à la fondation de l’Alldeutscher Verband qui naît en 1891.
Le traité sert les buts de Caprivi : la restitution par le Royaume-Uni de l'île d’Heligoland, vitale pour le contrôle total allemand du golfe formé par la côte frisonne et la péninsule du Jutland. L'empereur Guillaume II d'Allemagne avait d'ailleurs d'ambitieux plans pour cette région : établissement d’une puissante marine impériale et construction du canal de Kiel.