La 25e édition du Tour d'Italie féminin (Giro Rosa en italien) a lieu du 4 au . La course fait partie du calendrier UCI féminin en catégorie 2.1. Elle est au total constituée d'un prologue et de neuf étapes. Les premières étapes se situent dans le sud de l'Italie dans les environs de Naples avant de remonter vers le nord le long de la mer Adriatique pour arriver dans le Vénétie. Les dernières étapes se déroulent dans les montagnes de Lombardie avec notamment une arrivée à San Domenico di Varzo et une à la Madonna del Ghisallo.
Le prologue est remporté par Annemiek van Vleuten. La formation Rabo Liv domine déjà cette épreuve en occupant les quatre premières places avec Marianne Vos, Pauline Ferrand-Prévot et Anna van der Breggen. Le lendemain l'étape vallonnée est mise à profit par Elisa Longo Borghini, Marianne Vos et Pauline Ferrand-Prévot pour s'échapper. Elles prennent une minute-vingt par rapport au peloton et Marianne Vos s'empare définitivement du maillot rose. Giorgia Bronzini gagne au sprint la deuxième étape. Annemiek van Vleuten remporte la troisième étape en échappée. Marianne Vos s'adjuge les deux étapes suivantes au sprint. Lors de la sixième étape, la première montagneuse, Emma Pooley attaque dès la première difficulté et s'impose en solitaire. La septième étape est de nouveau remporté au sprint par Marianne Vos. Les deux étapes de montagne reine sont gagnées par Emma Pooley, derrière le classement général évolue peu. Marianne Vos perd certes un peu de temps sur la huitième étape et Anna van der Breggen monte sur le podium. Finalement, Marianne Vos inscrit son nom au palmarès de l'épreuve devant Pauline Ferrand-Prévot et Anna van der Breggen. Elle est également vainqueur du classement par points. La Française est la meilleure jeune. Emma Pooley est la meilleure grimpeuse et Elisa Longo Borghini s'adjuge le classement de la meilleure Italienne.
Présentation
Parcours
Le prologue se court à Caserte dans le corso Trieste, qui est alors formé de plaques de béton. Il consiste en une ligne droite longue d'un kilomètre suivie d'un virage à cent quatre-vingt degré et un trajet retour identique[1]. La première étape se dispute sur un court circuit long de 8,6 km à réaliser onze fois. Il comporte une côte de 1,8 km de long avec un pourcentage allant jusqu'à 10%[2]. La deuxième étape est également courue en circuit mais est nettement plus plate et se destine aux sprinteuses. Elle parcourt un circuit de 20 km de long six fois[3]. La troisième étape comporte l'ascension du Belmonte Castello à mi-course puis une ascension finale longue de 5 km et menant à San Donato val di Comino[4]. La cinquième étape est plutôt plate, avec néanmoins la côte de Pesaro[5].
La sixième étape, marque le début de la montagne. Elle comporte notamment deux côtes, une étant vers San Pietro di Feletto, avec une pente maximale de 20 % puis un col long de 13 km juste avant l'arrivée[6]. L'étape suivante est nettement plus facile. Après une descente neutralisée depuis Aprica, le peloton doit monter une côte de 5,4 km vers Teglio. Le reste de l'étape est plat. La huitième étape fait figure d'étape reine avec l'arrivée au sommet de San Domenico di Varzo, désormais classique sur le Tour d'Italie féminin. Elle est longue de treize kilomètres officiellement, mais en ajoutant les faux-plats y menant on arrive à quasiment vingt kilomètres. Sa pente moyenne est de huit pour cent avec douze pour cent sur les deux derniers kilomètres[7]. La dernière étape est similaire avec un début relativement plat puis la montée de la Madonna del Ghisallo[8].
La vainqueur sortante Mara Abbott compte bien récidiver et ainsi emporter son troisième Tour d'Italie. Marianne Vos, vainqueur en 2011 et 2012, a le même objectif[9],[4].
Le prologue se court sous une chaleur humide. Annemiek van Vleuten, championne des Pays-Bas du contre-la-montre, s'impose devant ses coéquipières Marianne Vos, Pauline Ferrand-Prévot et Anna van der Breggen. Melissa Hoskins est cinquième et première non Rabo Liv[1].
La côte présente sur le circuit assure une sélection dans le peloton. Il y a de nombreuses attaques, par exemple de Valentina Scandolara, mais aucune ne parvient à maintenir en tête longtemps. Annemiek van Vleuten part avec Ashleigh Moolman. Ensemble, elles comptent jusqu'à une minute d'avance. Plus tard, Tetyana Riabchenko rentre sur l'avant. L'équipe Specialized-Lululemon lance la poursuite, mais c'est ensuite la Rabo Liv qui prend le relais. À l'évidence, l'équipe n'a pas confiance en les capacités d'Annemiek van Vleuten pour suivre Ashleigh Moolman dans le final. L'échappée est finalement reprise. À deux tours de l'arrivée, Pauline Ferrand-Prévot place une attaque et est suivie par Elisa Longo Borghini et Marianne Vos. Il se dispute la victoire et compte plus d'une minute d'avance sur les poursuivantes. La Néerlandaise est la plus rapide au sprint et s'empare par la même occasion du maillot rose. Pauline Ferrand-Prévot et Elisa Longo Borghini sont respectivement deuxième et troisième du classement général. À noter que Emma Pooley perd beaucoup de temps à cause d'un saignement de nez. Anna van der Breggen est également victime d'une chute dans la descente durant l'étape. La révélation de l'édition précédente, Francesca Cauz perd plus de vingt minutes[2],[10],[11],[5].
L'étape est contrôlée par les équipes de sprinteuses, telles que Wiggle Honda, Hitec Products et Alé Cipollini. À mi-étape, Alexandra Burchenkova s'échappe et compte jusqu'à cinquante-cinq secondes d'avance. Elle est néanmoins reprise à l'entame du dernier tour, soit à vingt kilomètres de l'arrivée. Dans le final, Valentina Bastianelli part mais le peloton ne lui laisse aucune chance. Au sprint, Giorgia Bronzini est placée dans la roue de Marianne Vos. L'Italienne lance le sprint et gagne nettement devant la Néerlandaise et Shelley Olds[3].
Il fait trente-trois degrés lors de cette troisième étape. Marta Tagliaferro remporte le premier sprint intermédiaire au bout de 17,5 km. Au bout d'une heure de course, une échappée de quinze coureuses se détache. On compte parmi elles : Annemiek van Vleuten, Giorgia Bronzini, Julie Leth, Valentina Scandolara, Doris Schweizer et Elena Berlato. Leur avance croît à une minute trente-cinq. Dans la première ascension du jour, ce groupe d'échappées perd plusieurs éléments. Mayuko Hagiwara fait la jonction depuis le peloton. Au pied de l'ascension finale, elles sont quatre à se disputer la victoire : Van Vleuten, Berlato, Schweizer et Hagiwara. La Néerlandaise passe à l'attaque à un kilomètre de l'arrivée et n'est plus rejointe. Elena Berlato est deuxième, dix secondes plus loin[12].
En début d'étape, Emilie Moberg s'échappe avec Yulia Ilinykh. Elles sont rapidement reprises. Un groupe de contre part avec Eugenia Bujak, sans plus de succès. Yulia Ilinykh attaque de nouveau. Elle se maintient longtemps de en tête. À quinze kilomètres de l'arrivée, elle compte toujours deux minutes trente d'avance sur le peloton. Les équipes UnitedHealthcare et Hitec mènent la poursuite et reprennent la Russe dans le final. Après une descente technique vers Jesi, l'arrivée se dispute sur une côte à cinq pour cent. La photo finish doit départager au sprint Lucinda Brand, Shelley Olds et Marianne Vos. Cette dernière remporte finalement la décision. Il s'agit de la quatrième victoires d'étape pour la formation Rabobank. Marianne Vos renforce ainsi son maillot rose[13].
L'étape plate et balayée par le vent ne se prête pas aux attaques. Roxane Knetemann et Valentina Scandolara tentent des échappées, tout comme Audrey Cordon en fin d'étape. L'étape se conclut de manière prévisible au sprint. Marianne Vos devance Giorgia Bronzini et Shelley Olds[14].
La sixième étape et la première montagneuse de ce Tour d'Italie. Dès la première ascension, Emma Pooley, qui ne représente plus de danger au classement général, attaque. Derrière, un groupe de poursuite de six coureuses se forme. Il est composé de : Katarzyna Niewiadoma, Trixi Worrack, Elena Berlato, Giorgia Bronzini, Jessie Daams et Valentina Scandolara. La coopération n'est pas optimal. Dans la longue montée qui suit, seule Katarzyna Niewiadoma parvient à suivre Emma Pooley dans un premier temps. Au sommet, la Britannique compte finalement deux minutes d'avance sur le groupe des favorites. Dans la descente menant à San Fior, la Rabobank se place en tête de peloton. Emma Pooley s'impose pour quinze secondes. Derrière, Anna van der Breggen prend la deuxième place et Marianne Vos la troisième[6].
Emma Pooley passe au sommet de la première côte du parcours et s'empare ainsi du maillot de la meilleure grimpeuse. La montée provoque une sélection dans le peloton. Un groupe de sept coureuses en profite également pour partir. Il s'agit de : Jessie Daams, Valentina Scandolara, Annemiek van Vleuten, Tayler Wiles, Linda Villumsen, Tatiana Antoshina et Katrin Garfoot. Le groupe est repris par le peloton mené par la formation Alé Cipollini à seize kilomètres de l'arrivée. Celle-ci est en faux-plat montant. Marianne Vos s'impose largement devant Giorgia Bronzini et Emma Johansson[15].
Le début d'étape est parcouru à vive allure avec de nombreuses attaques. Dans les pentes de San Domenico di Varzo, les favorites restent groupées dans un premier temps. Ensuite, Emma Pooley et Mara Abbott s'isolent à l'avant. La Britannique hausse le rythme progressivement dans le final et parvient à se défaire de l'Américaine pour aller s'imposer. Anna van der Breggen est troisième de l'étape et remonte à la même place au classement général. Marianne Vos est plus en difficulté et perd une minute trente sur Emma Pooley et surtout Mara Abbott qui devient quatrième du classement général. La formation Rabobank a cependant plusieurs cordes à son arc, sachant qu'elle occupe l'intégralité du podium[7].
Sur le premier sprint intermédiaire, Marianne Vos s'impose devant Pauline Ferrand-Prévot. L'écart entre les deux coureuses n'étant au départ de l'étape que de seize secondes, ces bonifications sont essentielles pour la victoire finale. Le peloton est rapide. Sous l'impulsion de la Rabobank, le peloton accélère afin d'isoler Mara Abbott. Dans la montée finale, Emma Pooley attaque à trois kilomètres du sommet. Les favorites la laissent partir, la Britannique ne présentant pas de danger au classement général. Elle gagne donc l'étape et s'assure définitivement le maillot de la meilleure grimpeuse. Pauline Ferrand-Prévot et Marianne Vos arrivent peu après tout comme Anna van der Breggen. Elles occupent donc les trois premières places du classement général final[8].
L'équipe Rabo Liv a largement dominé cette édition du Tour d'Italie. Elle remporte six étapes, le classement par points et de la meilleure jeune. Elle occupe l'intégralité du podium. Emma Pooley est l'autre grande lauréate de ce grand tour avec trois victoires d'étape à chaque fois que la route s'élevait et remporte donc le maillot de la meilleure grimpeuse. Mara Abbott avec sa quatrième place prouve qu'elle n'a pas usurpé son statut de favorite, toutefois son équipe ne pouvait rivaliser avec la Rabo Liv. Il est à noter qu'aux temps réels, donc sans bonifications, c'est Pauline Ferrand-Prévot qui se serait imposée devant Marianne Vos[5],[8].
Liste des participantes
Légende
Num
Dossard de départ porté par la coureuse sur ce Tour d'Italie féminin
Pos
Position finale au classement général
Indique la vainqueur du classement général
Indique la vainqueur du classement par points
Indique la vainqueur du classement de la montagne
Indique la vainqueur du classement de la meilleure jeune
Indique un maillot de champion national ou mondial, suivi de sa spécialité
Indique la vainqueur du classement de la meilleure italienne
#
Indique la meilleure équipe
NP
Indique une coureuse qui n'a pas pris le départ d'une étape, suivi du numéro de l'étape où elle s'est retirée
AB
Indique une coureuse qui n'a pas terminé une étape, suivi du numéro de l'étape où elle s'est retirée
HD
Indique une coureuse qui a terminé une étape hors des délais, suivi du numéro de l'étape
*
Indique une coureuse en lice pour le classement de la meilleure jeune (coureuses nées après le )
Le classement de la meilleure grimpeuse, ou classement des monts, est un classement spécifique basé sur les arrivées au sommet des ascensions répertoriées dans l'ensemble de la course. Elles sont classées en trois catégories. Les ascensions de première catégorie rapportent respectivement 13, 11, 9, 7 et 5 points aux cinq premières coureuses, celles de deuxième catégorie 7, 5, 3, 2 et 1 point enfin celles de troisième catégorie 5, 4, 3, 2 et 1 point. Le premier du classement des monts est détenteur du maillot vert[18]. En cas d'égalité, les coureuses sont prioritairement départagées par le nombre de premières places aux sommets. Si l'égalité persiste, le critère suivant est la place obtenue au classement général. Pour être classée, une coureuse doit avoir terminée la course dans les délais.
Classement par points
Le maillot cyclamen récompense le classement par points. Celui-ci se calcule selon le classement lors de sprints intermédiaires, dits « Traguardo Volante », et lors des arrivées d'étape. Les trois premières coureuses des sprints intermédiaires reçoivent respectivement 4, 2 et un point[réf. nécessaire]. Lors d'une arrivée d'étape, les dix premières se voient accorder des points selon le décompte suivant : 15,
12, 10, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1 point. En cas d'égalité, les coureuses sont prioritairement départagées par le nombre de victoires d'étapes. Si l'égalité persiste, le nombre de victoires à des sprints intermédiaires puis éventuellement la place obtenue au classement général entrent en compte. Pour être classée, une coureuse doit avoir terminée la course dans les délais
Partenaires
Le maillot rose est parrainé par Derma Fresh. La société Bim apporte son soutien au classement de la montagne et SMP Selle à celui par points. Saugella est partenaire du classement de la meilleure jeune tandis que Dama finance le classement de la meilleure italienne[5].
↑Le maillot maillot vert, au contraire de ce qui se passe au Tour de France récompense le premier du classement de la meilleure grimpeuse et non celui du classement par points.
Bibliographie
Alfred North, Tour le cyclisme féminin performances 2014, , p. 245-249