La tour est située dans le département de Loir-et-Cher dans la commune de Vendôme, en plein cœur de la place Saint-Martin.
Historique
La première église
L'église Saint-Martin est mentionnée pour la première fois avant 1050 dans une notice de l'abbaye de la Trinité, sous le nom d'un Frodo de Sancto Martino[1].
Un premier lieu de culte existait avant le XIIe siècle, reconnu lors des recherches archéologiques de 1986-1987, et entouré de nombreuses sépultures, interprété comme le cimetière paroissial[2].
Au XIIIe siècle, l'église parait subir d'importantes modifications, en reconstruisant le cœur[3].
Jusqu'en 1487, Saint-Martin fut la seule paroisse intra-muros de la ville[4] (Saint-Bié et Saint-Lubin étant hors les murs). À cette date est fondée la paroisse Sainte Marie-Madelaine, qui scinde en deux la paroisse le 5 décembre 1487, l'un des deux curés qui desservait l'église Saint-Martin fut rattaché à la nouvelle paroisse, et les meubles et vases sacrés furent aussi partagés[5].
La reconstruction (XVe-XVIe siècles)
L'église Saint-Martin fut entièrement reconstruite à partir de 1498 sous l'impulsion de Marie de Luxembourg[4]. La réédification commence par le portail occidental, le clocher (encore en élévation), et la nef achevée en 1534[6]. Cette première phase fut construite dans un style gothique.
Cette même année 1534 le duc de VendômeCharles de Bourbon, autorisa l'achèvement de la reconstruction, qui se fit alors dans un style Renaissance[4].
Le portail du transept nord fut achevé en 1539[7].
Cette deuxième phase de travaux concerna le transept et le cœur et ne fut achevée qu'en 1588[8], voire au début du XVIIe siècle, car en 1625 des marchés furent signés pour les vitraux.
Les XVII et XVIIIe siècles
En 1609 la porte du transept sud est achevée[9].
En 1649 est reconstruit le grand autel[10].
En 1657 est construite une sacristie à l'extrémité du bas-côté sud[9].
En 1676 des réparations sont effectués au clocher, nous savons qu'à cette époque il possédait déjà une horloge[10].
En 1758 les cimetières entourant l'église sont désaffectés et transférés au faubourg chartrain. L'espace libéré devant l'église fut ainsi transformé en place publique, alors que le petit cimetière devint une simple cour[11].
La Révolution
En 1791 l'église est vendue comme bien national à M. Chevé, maire de la ville, pour 10400 l.t. Celui-ci fait aménager l'église en halle au blé en 1792 (et dura au moins jusqu'en 1811[11]). Le rez-de-chaussée du clocher est dévolu lui aussi au stockage, et la sacristie est aménagée en corps de garde[12].
Le XIXe siècle, celui de la destruction
À partir de 1811 le bas-côté nord, jusqu'au transept, fut affecté à des boucheries qui s'y installèrent jusqu'en 1826. À cette époque fut construit un plancher de bois, divisant la hauteur de la nef en deux, pour servir d'atelier pour la garnison de Vendôme, ça construction nécessita de percer profondément dans les piles de la nef ce qui fragilisa la structure de l'édifice, en particulier à la croisée du transept qui avait était construite en deux phases. En 1854 le plancher est supprimé et l'un des piliers de la croisée du transept s'affaisse, entrainant la chute d'une partie de la voûte du bras de la croisée. Le conseil municipal ne souhaitant pas dépenser la somme exorbitante pour une réparation, l'édifice se ruina encore. En 1857 il est alors décidé de détruire l'église et les quelques maisons qui y étaient accolées, seul est conservé l'ancien clocher alors utilisé comme beffroi, fonction qu'il conserve toujours aujourd'hui.
Description
L' église des XVe et XVIe siècles mesurait 50 mètres de long sur 25 mètres de large. La nef mesurait 4m60 de largeur et les collatéraux 5 mètres.
Chapelles
L'église était composée de plusieurs chapelles, en voici une liste[13].:
Chapelle Saint-François et Saint-Avoye
Chapelle Saint-René
Chapelle Sainte-Anne
Chapelle Saint-François de Salles
Chapelle Saint-Jean
Chapelle Saint-Jean et Saint-Roch
Chapelle Saint-Eloi
Chapelle Saint-Mathurin
Chapelle Saint-Charles
Chapelle Saint-Michel
Chapelle Saint-Crépin
Chapelle Saint-Paul
Chapelle Saint-Yves
Chapelle Saint-Nicolas ou Saint-Joseph
Chapelle Saint-Pierre
La Tour
Le clocher mesure 50 mètres de haut.
La grosse cloche eu pour donateur le comteLouis de Bourbon en 1410, son arrière-petit-fils le duc Charles en fut le restaurateur en 1530 comme l'atteste l'inscription qui y est gravée:
Gaël Simon, Espace et société à Vendôme du 11e au début du 19e s. : fonctionnement et fabrique d'une ville intermédiaire sur le temps long : Volume 3-1, Tours, (lire en ligne).
Dessins et aquarelles de Gervais Launay : premier album: Vendôme, ville et canton, coll. « Comité départemental du patrimoine et de l'archéologie en Loir-et-Cher », , 152 p. (ISBN2-9522350-0-7), p.68-77.
Raoul de Saint-Venant, Dictionnaire Topographique, Biographique, Généalogique, et Héraldique du Vendômois : Tome quatrième V-Z, Blois, , 344 p. (ISBN2-904695-05-2).