Descendants des Beni- Hilal, grands nomades chameliers du Sahara, après des réfé- rences très précises à l'Egypte et à la Tunisie, signale un exode vers le Soudan au
XIVe siècle. Des restes de leur installation subsistent dans le Zaghawa. Puis, à partir du Djebel Mara, les Toundjour se taillent un empire très vaste s'étendant du Tama au cours inférieur du Batha, et jusqu'au Sila dans le sud.
Fort bien équipée, l'armée poussait même des razzias dans les régions du Bahr-Azoum, du Fitri et du Kanem. C'était l'apogée. A l'issue du règne de Daoud-el-Mireim (1611), la décadence entraîna la fuite en ordre dispersé des Toundjour, dont le plus gros noyau échoua en pays kanembou, où il ne tarda pas à se sédentariser, après avoir tenté, en un sursaut ultime, de vaincre les tribus guerrières locales, ou de les soulever contre l'autorité de l'Alifa de Mao.
Vers 1735, ils s'installèrent définitivement à Mondo, où ils sont actuel- lement en voie d'assimilation par les Kanembou, bien petite fin à la pro- digieuse aventure qui les conduisit de la Tunisie au Kanem, et au cours de laquelle ils jetèrent les bases de deux des plus grands empires noirs, le Ouaddaï et le Dar-Four ».
Un autre groupe de Toundjour ont exilé vers l'Ennedi, dont
Le Gaeda, sont issu d'un petit groupe des Toundjour qui avaient quitté le Ouaddaï pour se réfugier à l'Ennedi, au mont Elisha, chez le clan Elishida. Le petit groupe qui s'échappa du Ouaddai était composé Oumar (Hemmer), de Kaha le maître de la forge et d'un autre (Borbor, l'ancêtre des Borborian).
Les fugitifs, dirigés par Oumar firent une halte sur le Rocher de Darba, près de Torboul actuel puis traversèrent la chaine gréseuse de l'Ennedi en abordant la colline d'Elisha, à l'Est de Fada et se loverent dans les anfractuosités de ladite colline.
Une fille bergère, du nom de Tourneh Boyeïdo et son cadet passaient souvent au flanc de la colline pour aller abreuver le troupeau des moutons et des chèvres. Découvrant les maquisards de la colline, la fille décida d'offrir de son chef un bouc ou un mouton à chacun de ses passages. Un jour, comble de maladresse, la fille offrit un bélier tacheté fort bien connu par son père à ses «hôtes » du rocher. Le père ne tarda pas de constater l'absence du bélier promu pour futur mal dominant du troupeau. Il sonda sa fille et le garçon. Ce dernier dévoila les manèges généreux de sa sœur au père. Le père, peu furieux, ordonna d'aller chercher ces gens à qui elle fut si généreuse. Le patriarche reçut ses hôtes insolites et les fit habiter auprès de lui. Ils parlaient l'arabe. A chaque fois, le mot << Gaed» (je suis là en arabe) était entendu et les nouveaux venus furent appelés les Gaeda ou «les gens gaed.»
Oumar se maria à la fille généreuse, Tourneh, fille du patriarche du clan elishila, au nom de Boyel. De Tourney Boyeïdo et d'Oumar naquirent des enfants: Dazi, Bolou, Meheri et leur sœur unique Hidjey.
Ainsi fut né un nouveau clan qui sera une grande tribu qui adoptera la langue dazaga (gorane). Les rescapés Toundjour devinrent des Gaeda, des goranophones.
Ils fondirent la communauté Gaeda chez laquelle la dévolution de la chefferie se fit de la manière suivant durant plus de trois siècles.