Projeté dans l'espace à trois dimensions (par exemple en projection stéréographique) il conserve sa topologie (et peut même s'identifier au tore ordinaire), mais il est impossible de conserver son absence de courbure.
En prenant pour les deux cercles le rayon , le tore de Clifford peut s'identifier à un sous-ensemble de la 3-sphère unité ; on peut aussi le représenter dans le plan C2 comme l'ensemble des points dont les deux coordonnées sont de module 1.
Le tore de Clifford est obtenu (en tant que variété riemanienne) en identifiant les bords opposé d'un carré ; la géométrie correspondante est donc euclidienne[1].
Définitions
Produit cartésien
Le cercle unitéS1 dans R2 peut être paramétré par . Une autre copie étant paramétrée par un angle indépendant , on définit le tore de Clifford comme le produit cartésien
, où le facteur assure que tous les points sont dans la 3-sphère unité S3.
Construction à partir des nombres complexes
Dans le plan complexe C, le cercle unité peut se représenter par ; le tore de Clifford s'identifie donc au sous-ensemble de C2; autrement dit, ce sont les points de C2 dont les coordonnées (z1, z2) vérifient.
Autres paramétrages
Le tore de Clifford peut également se paramétrer à l'aide des coordonnées de Hopf : tout point de la 3-sphère s'écrit , le tore correspond à et il partage la 3-sphère en deux régions isomorphes au tore plein : et , et transformées l'une en l'autre par la symétrie centrale.
Plus généralement, avec la représentation paramétrique précédente, les points de la 3-sphère ayant pour coordonnées , avec fixé différent de , forment encore un tore appelé souvent également tore de Clifford (mais ce n'est plus une surface minimale en général).
Tores de Clifford en dimensions supérieures
La sphère unité S2n−1 d'un espace euclidien de dimension paire R2n (identifié à Cn) est l'ensemble des n-uplets de coordonnées complexes vérifiant Toute famille de nombres positifs r1, ..., rn tels que r12 + ... + rn2 = 1 définit alors un tore de Clifford généralisé par
, certains de ces tores étant dégénérés si l'un des ri est nul ; l'ensemble de ces tores constitue une fibration de la sphère S2n−1.
La conjecture de Lawson(en) affirme que tout plongement minimal d'un tore dans la 3-sphère est un tore de Clifford ; elle a été démontrée par Simon Brendle in 2012.
↑(en) V. Borrelli, S. Jabrane, F. Lazarus et B. Thibert, « Flat tori in three-dimensional space and convex integration », Proceedings of the National Academy of Sciences, Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 109, no 19, , p. 7218–7223 (PMID22523238, PMCID3358891, DOI10.1073/pnas.1118478109).