Il est principalement connu pour être l'auteur des chansons Le bal des oiseaux, La Chauve-souris, Les Malheurs du lion, Monsieur ou encore Deux pieds.
Biographie
Enfance et premières expériences
Il naît le à la clinique des Bluets[1] à Paris, d'une mère infirmière et d'un père employé de banque venus en région parisienne pour travailler[2]. La famille est originaire de Roanne, où sa grand-mère maternelle est couturière à domicile, son grand-père maternel employé à mi-temps et pianiste l’après-midi dans un salon de thé, et sa grand-mère paternelle piqueuse dans une bonneterie.
Musicalement, il baigne dans la musique classique[3]. « Nous avions dans le salon une chaîne hi-fi intégrée que nous devions manipuler avec des gants blancs »[4]. Il a deux sœurs aînées[5],[6] qui lui feront connaître les Beatles, Genesis et Led Zeppelin[4].
Autodidacte, il se forme au théâtre et à la musique, dans sa chambre, en incarnant des personnages de son invention (dans des déguisements cousus par sa mère)[7] et en écoutant les 33 tours de sa sœur.
Citadin, il passe ses vacances d’été dans les Monts de la Madeleine, où ses parents ont un chalet[9] et dans une pension de famille en Italie[8].
Aux abords du lycée Jacques-Decour où il est élève, il rêve devant les vitrines des magasins de musique du quartier de Pigalle[10]. Sa mère lui offre sa première guitare à quatorze ans (1977). Il obtient son bac en 1980, fait son service militaire en 1984/1985. Titulaire d’un BTS d’électronique obtenu en candidat libre en 1985, il travaille comme câbleur à mi-temps[11].
Il choisit le nom de scène Thomas Fersen en 1986[12], en hommage à Tomás Boy[13] et Axel de Fersen[14]. Durant l'été 86, il fait un voyage en Amérique centrale puis part seul en Norvège à l'été 87[7]. Il trouve une compagnie dans la littérature avec La Montagne magique de Thomas Mann recommandé par son père des années auparavant et qu’il a emporté dans ses bagages[15].
En 1988 il sort son premier 45 tours Ton héros Jane (chez Philips/Phonogram) suivi d'un deuxième en 1990 Le Peuple de la nuit (chez Vogue). Les deux 45 tours restent confidentiels.
Musicalement, l'artiste se cherche. Il est tout d'abord attiré par le jazz et vers 15 ans, il prend des cours de guitare jazz dans le sous-sol d'un magasin de musique[16]. Il est ensuite marqué par The Clash[17] et la musique punk : il va les voir lors du concert en 1981 au Palais des sports et ressent sa « plus grande claque ». Dans la foulée, il crée ses deux premiers groupes de punk/rock, « Figure of Fun » et « UU »[5].
En 1991 il fait du piano-bar dans le restaurant thaïlandais d'un ami, place Clichy dans le 18e arrondissement de Paris accompagné par sa femme au piano[12].
Fersen compose l'ensemble des paroles et des musiques à l'exception de Pour toi mon amour qui est un poème de Jacques Prévert[20]. À trente ans, il voit sa carrière désormais lancée.
Le deuxième album, Les Ronds de carotte, sort en 1995, chez WEA Music[21]. L'album est enregistré aux studios Puk au Danemark[22]. Fersen signe à nouveau paroles et musique à l'exception de Bella Ciao, reprise du chant de révolte italien. La photo illustrant l'album est réalisée par Jean-Baptiste Mondino. L'album est très marqué par Paris : la Seine et ses ponts (Pont Mirabeau), le métro (Dans les transports), les cafés (Au café de la paix) [23] à l'exception de deux morceaux sur Hugo (cyclone ayant ravagé les Antilles en ).
Qu4tre sort en et reçoit le prix de l’Académie Charles-Cros. La pochette est illustrée par une photo de Jean-Baptiste Mondino, prise à l'aéroport du Bourget[12]. Cet album sera le support d'une première grosse tournée[28] qui donnera lieu à la sortie d'un triple album public enregistré lors de ces concerts : Triplex enregistré entre et . Les captations des 3 disques ont eu lieu lors des concerts à la Cigale (Paris - ), au Cabaret de Montréal () et à l'Européen (Paris - )[29].
En 2003, pour ses 40 ans, sort son cinquième album studio, toujours édité par tôt Ou tard : Pièce montée des grands jours. Comme sur les précédents albums, la pochette est à nouveau signée Mondino[30], Thomas Fersen y figure avec une tête de porc sur les genoux[31] continuant le bestiaire amorcé sur les précédentes pochettes (lapin, poisson, oiseau). L'album comprend l'unique duo chanté par Fersen : le titre Pièce montée des grands jours chanté avec Marie Trintignant quelques mois avant son décès[32]. Un projet musical était en cours entre les deux artistes et les chansons étaient écrites[33].
Lors de la tournée de l’album Pièce montée des grands jours, les concerts des 20 et donnent lieu à une captation[34] qui sort le intitulée La Cigale des grands jours. Le concert sort sous un double format, un CD et un DVD (lequel contient 3 titres supplémentaires : Bambi, Chez toi et je suis dev'nue la bonne).
Le Pavillon des fous sort ensuite en , galerie de 11 portraits faisant penser à Vol au-dessus d'un nid de coucou de Miloš Forman[35], avec des personnages glaçants comme Hyacinthe[36]. L'album est né de souvenirs d'enfance liés à un inquiétant voisin : « mes sœurs étaient tétanisées à l'idée de le croiser ». À noter les chœurs de Catherine Ringer sur le titre Maudie, très inquiétant portrait d'une sœur imaginaire[35] qui se prend pour la reine d'Angleterre. La pochette (toujours de Mondino) semble être à nouveau une référence cinématographique, plus particulièrement à Orange mécanique de Stanley Kubrick[35]. Seule respiration légère de l'album : Zaza.
La première compilation sort en 2007, Gratte-moi la puce. C'est une ré-instrumentation de 20 titres à l'ukulélé. Pierre Sangrà joue de l'ukulélé baryton et de la mandoline tandis que Fersen joue du piano et de l'ukulélé soprano[37]. S'ensuit un tour de chant, Duo ukulélé, où ils ne sont que deux sur scène et où le duo propose une réorchestration du répertoire de Fersen[38].
En il est nommé officier dans l'ordre des Arts et des Lettres[39]. Il avait déjà été précédemment nommé Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres en [40].
Le troisième album public sort fin en tirage limité : C'est du Limoges[7] enregistré au Centre Culturel John Lennon de la ville lors du concert du [42]. Le disque sort le sur les plateformes d'achat en ligne et en version CD le . Sur scène, il est accompagné entre autres par Oliver Smith (basse), Remy Kaprielan (batterie), Pierre Sangrà (guitare), Lionel Gaget (claviers), Franck Boiron (trombone) et Baptiste Sarat (trompette)[43]. Thomas Fersen joue du piano et de l'ukulélé soprano.
En rupture avec la série des albums précédents, Fersen sort le Thomas Fersen & The Ginger Accident. Musicalement, l'ukulélé a disparu, remplacé par des cordes plus présentes ainsi que des cuivres et de la batterie[44]. La raison de ces nouveaux arrangements est donnée dans le titre : alors que Fersen avait déjà écrit tout l'album, il a eu envie de changer de méthode de travail et de laisser à Cédric de la Chapelle et à son groupe Ginger Accident le soin de mettre ses textes en musique, d'où la couleur plus sixties[45] et des chœurs beaucoup plus présents. La collaboration devait se limiter à un titre ou deux au début mais finalement, c'est tout l'album qui sera pris en charge par le groupe. L’accueil reçoit un accueil mitigé, le résultat est déroutant[46],[47]. Ce changement s'est également déroulé sous la pression de la maison de disques Tôt ou tard et de son responsable Vincent Frèrebeau qui lui disait qu'il avait « encore fait du Thomas Fersen »[45].
Le il sort son dixième album (en 25 ans de carrière), Un coup de queue de vache, accompagné d'un quatuor à cordes et arrangé par Joseph Racaille. Thomas Fersen ne se sent plus en accord avec son label tôt Ou tard[48] et sort, pour la première fois, un album sous son propre label Éditions Bucéphale distribué par Believe[49]. Il s'interroge sur l’évolution de l'industrie musicale et déclare ne plus pouvoir vivre de sa musique : « Qu4tre, c’était 225 000 [exemplaires], l’âge d’or en 1998. Ensuite, ça n’a fait que descendre, une perte de 40% à chaque fois ». Son dernier opus ne s’était écoulé qu'à 17 000 exemplaires[50] alors que ses quatre premiers albums studio avaient chacun été disque d'or (100 000 exemplaires).
L’album C'est tout ce qu'il me reste sort le , toujours aux Éditions Bucéphale[52]. Fersen retrouve sa liberté artistique puisqu'il écrit paroles et musiques, produit et fait les arrangements[7]. Sur le format, il s’affranchit également des contraintes habituelles avec des titres allant de 2 min 15 s (Les vieilles) à 10 min 30 s (La mare).
La mare revient de manière onirique pendant plus de 10 minutes. Il s'agit d'une chanson sans refrain sur les craintes de sa mère de le voir sombrer à l'adolescence[53],[54] du mauvais côté (« Ma mère avait si peur / Que je tombe dans la mare / Et dans ce qui est trouble / Et dans ce qui est double / Ce qui a deux côtés »). La longueur du morceau fait que Fersen l'exclut des titres joués sur scène lors de la tournée[55].
Musicalement, il retrouve sur le disque comme sur la tournée Pierre Sangrà (guitare, saz et banjo), Lionel Gaget (claviers), Rémy Kaprielan (batterie) et Alejandro Barcelona (accordéon)[56]. Ce dernier accompagne Fersen depuis le premier album en 1993[réf. souhaitée].
Triplex est le premier album live de Thomas Fersen. Il comporte trois CD, enregistrés respectivement à la Cigale en juin 2001, au Cabaret de Montréal en mai 2001, et à l'Européen en juin 1998.
La Cigale - juin 2001.
La chauve-souris
Bijou
Louise
Les papillons
Un parapluie pour deux
Marie-des-guérites
Irène
Juillet
Je t'attendais
Tchi-Tchi
Le Cabaret de Montréal - mai 2001.
Monsieur
Chez toi
Moi qui me croyais un saint
Je suis dev'nue la bonne
Élisabeth
Dugenou
Dans les transports
Le moucheron
Bella Ciao
Les tours d'horloge
Bucéphale
L'Européen - juin 1998.
La blatte
Ma douceur
Où trouver des fleurs un lundi soir après minuit ?
Thomas Fersen a filmé l’enregistrement de l’album Le Pavillon des fous et la tournée qui a suivi en France, en Belgique, au Québec et en Suisse : les coulisses des concerts ; neuf titres live : Cosmos, Hyacinthe, Mon macabre, Le tournis, Mon iguanodon, Pégase, Zaza, Maudie, Ma rêveuse ; les répétitions de la tournée Duo Ukulélé... un véritable journal vidéo de 90 minutes, le tout réalisé par Bruno Sevaistre.
Sorti en 2006.
2012 : Il écrit deux chansons pour le film Ernest et Célestine : La chanson d'Ernest, interprété par Lambert Wilson, et Ernest et Célestine, qu'il chante lui-même et qui accompagne le générique de fin.