Ses deux romans ont pour cadre le continent africain, où il a vécu et travaillé. Le premier, Là où la terre est rouge, est publié en 2014 chez Albin Michel[2]. Il raconte le parcours d'un jeune européen asocial et mal dans sa peau qui, par le plus grand des hasards, va se retrouver conseiller d'un président africain[3]. La République du Tshipopo évoquée dans son roman ressemble à maints égards à la République centrafricaine, un pays que l'auteur connaît bien[4]. Là où la terre est rouge est sélectionné pour de nombreux prix littéraires et reçoit le Prix Folire[5]. Il devient délégué général de ce prix en 2015.
Son second roman, Les Enfants de Toumaï, a cette fois pour cadre le Tchad et narre une histoire d'amour impossible entre une jeune musulmane du nord du pays et un étudiant du sud, de parents chrétiens[6]. Ce livre est à mettre en résonance avec l'engagement de l'auteur, qui entend s'opposer au régime contesté du président tchadien Idriss Deby Itno[7]. En , sur TV5 Monde, il accuse ce dernier d'avoir soutenu « pendant de nombreuses années » la secte islamiste Boko Haram[8]. L'information est relayée et étayée par Mediapart[9], mais reste néanmoins sujette à caution[réf. souhaitée].
Thomas Dietrich est le porte-parole d'un mouvement d'opposition tchadien, le Mouvement du (M3F)[10], qui entend poursuivre l'action pacifique du leader disparu de l'opposition démocratique, Ibni Oumar Mahamat Saleh. Le , alors qu'il était venu apporter son soutien à l'opposition et à la société civile tchadiennes à l'occasion des élections présidentielles, Thomas Dietrich est arrêté à Ndjamena (capitale du Tchad) par la police politique du régime, l'Agence nationale de sécurité (ANS)[11]. Il est expulsé le lendemain vers le Cameroun sur décision du Ministre de la sécurité publique, non sans avoir été physiquement maltraité[12]. En , il est à nouveau arrêté mais cette fois au nord du Niger, à Agadez. Les autorités nigériennes, en bons termes avec Idriss Deby, disent vouloir l'empêcher de « déstabiliser le Tchad »[13]. L'auteur accuse quant à lui le président tchadien d'être le commanditaire de son arrestation, tout en réitérant son engagement pacifique aux côtés de l'opposition[14]. Il est expulsé vers la France le .
En 2016, Thomas Dietrich est élu Président d'honneur de l'association des écrivains tchadiens. Il crée et parraine le Prix de la nouvelle "Les enfants de Toumaï", un concours littéraire à destination de la jeunesse tchadienne. La première édition de ce prix se tient en , à Ndjamena[15].
Thomas Dietrich dénonce régulièrement la persistance des réseaux françafricains. Dans un article pour une revue de Sciences Po, il défend la thèse d'une intervention française en Centrafrique qui ne serait pas motivée par des motifs humanitaires, mais bien économiques et géostratégiques[16]. En sur Europe 1, il s'en prend au financement de la vie politique française par les « dictateurs » africains, et dont les deux pivots seraient le président du Tchad, Idriss Deby, et le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso[17].
Thomas Dietrich travaille de à au Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes à Paris. Il est responsable du secrétariat général de la Conférence nationale de santé, une instance consultative composée de l'ensemble des acteurs du champ de la santé et chargée d'orienter les politiques publiques dans ce domaine. Il démissionne de son poste le en publiant une contribution à un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales de 28 pages[18]. Il y dénonce notamment « la vaste mascarade »[19] qu'est devenue selon lui la démocratie en santé (à savoir la participation des citoyens à la décision publique en matière de santé). Plusieurs associations de patients et des syndicats de professionnels de santé le qualifient alors de lanceur d'alerte[20].
↑« Au Niger, expulsion d’un écrivain français proche de l’opposition tchadienne », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le )
↑Mak, « Affaire Thomas Dietrich : Ndjaména et Paris accusés par l’écrivain - Makaila, plume combattante et indépendante », Makaila, plume combattante et indépendante, (lire en ligne, consulté le )
↑Mak, « Tchad: Succès du premier prix littéraire "Les enfants de Toumaï" - Makaila, plume combattante et indépendante », Makaila, plume combattante et indépendante, (lire en ligne, consulté le )