En réalité, depuis la réforme de 1996, plusieurs communes portent ce nom, Thiaroye-Gare, Thiaroye-sur-Mer et Thiaroye-Kao (ou Djiddah Thiaroye Kao).
Histoire
Le village de Thiaroye (prononcer tia-roi ou tia roïe) a été fondé vers 1800. L'épisode le plus connu de l'histoire de Thiaroye est celui d'un massacre, celui de soldats africains, récemment démobilisés par des troupes de l'armée française.
En novembre 1944, 1 280 soldats africains originaires de différents pays de l'Afrique-Occidentale française — communément appelés tirailleurs sénégalais — sont regroupés dans un camp de transit à une quinzaine de kilomètres du centre de Dakar. Ils se sont battus lors de l'offensive allemande de mai- et la plupart sont restés prisonniers des Allemands en France, employés comme travailleurs forcés dans des fermes ou des usines d'armement. Faisant partie des premiers prisonniers libérés, ils sont rapidement démobilisés et renvoyés au Sénégal, sans toutefois que ne leur soient versées leurs indemnités et pensions. Dans le camp de Thiaroye, une manifestation est organisée par les tirailleurs sénégalais anciennement emprisonnés et le général Dagnan est chahuté. Celui-ci en accord avec son supérieur, le général de Boisboissel[1],[2], décide de faire une démonstration de force et envoie des gendarmes, renforcés de détachements de soldats indigènes issus des 1er et 7e régiment de tirailleurs sénégalais et du 6e régiment d’artillerie coloniale[3] et de quelques blindés. Après deux heures et demie de discussion, l’ordre d’ouvrir le feu est donné, ce qui fait soixante-dix tués et autant de blessés graves, plus des centaines de blessés légers[4]. Immédiatement, trois cents ex-tirailleurs sont extraits du camp pour être envoyés à Bamako[5]. Trente-quatre survivants, considérés comme meneurs sont condamnés à des peines de un à dix ans de prison. Ils ont une amende de 100 francs de l'époque et perdent leurs droits à l'indemnité de démobilisation. Ils sont graciés en juin 1947, lors de la venue à Dakar de Vincent Auriol, président de la République, mais sans recouvrer leurs droits à leur retraite militaire[5]
Son souvenir reste vivace dans les années qui suivent et jusqu’à nos jours[6]. En , la journée du est déclarée Journée du tirailleur sénégalais par le Sénégal, qui invite les autres États d’Afrique d’où étaient originaires les tirailleurs. Le massacre de Thiaroye y est commémoré[7].
Les localités les plus proches de Thiaroye-Gare sont Pikini-Bougou, Nimzat, Yeumbeul, Thiaroye Kao, Diaksaw et Darou Rahmane. Au sud de Thiaroye se trouve la baie de Hann, sur l'Océan atlantique.
Les localités les plus proches de Thiaroye-sur-Mer (à vol d'oiseau) sont Mbatal, Bel-Air, Hann-Montagne, Pikine, Guinaw-Rails, Tivaouane, Diammagueun, Mbaw Gou Ndaw et Gorée.
Les localités les plus proches de Thiaroye-Kao sont Tiaroye-Gare, Yeumbeul, Boun et Darou Rahmane.
Physique géologique
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Population
Lors du recensement de 2002 la population de Thiaroye-Gare s'élevait à 21 873 habitants, celle de Thiaroye-sur-Mer à 36 602, celle de Thiaroye-Kao à 90 586.
En 2007, selon les estimations officielles, ces communes compteraient respectivement 24 867, 41 612 et 102 985 personnes.
Activités économiques
Beaucoup d'habitants travaillent à Dakar.
Artisanat et commerce constituent les principales activités locales. Les conditions de vie sont souvent assez difficiles, notamment pour les jeunes sans emploi.
Ville côtière proche de la capitale, Thiaroye abrite le Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT).
Thiaroye Azur possède un pipeline de la Société Africaine de Raffinage[8].
Personnalité liée à la communauté
Karfa Diallo (né en 1971), écrivain et fondateur de l'association Mémoires & Partages.
Docteur Yoro DIA, Chevalier de l’Ordre national du Mérite par la France, Ministre porte-parole et coordonnateur de la communication de la Présidence de la République.
(de) Dirke Köpp, Untersuchungen zum Sprachgebrauch im Senegal : Mikrostudie im Drogenpräventionszentrum Centre de Sensibilisation et d'Informations sur les Drogues in Thiaroye (Dakar), éditions Lit-Verlag, 2002 - (ISBN978-3825860998)
(en) Myron Echenberg, « Tragedy at Thiaroye: The Senegalese Soldiers' Uprising of 1944 », in Peter Gutkind, Robin Cohen et Jean Copans (sous la direction de), African Labor History, Beverly Hills, 1978, p. 109-128
(en) S. C. Faye, S. Faye, S. Wohnlich et C.B. Gaye, « An assessment of the risk associated with urban development in the Thiaroye area (Senegal) », Environmental Geology, 2004, vol. 45, section 3, p. 312-322
(fr) Boubacar Boris Diop, Thiaroye terre rouge, dans Le Temps de Tamango, L'Harmattan, 1981
(fr) Samba Diop, « Thiaroye 44 » Massacre de tirailleurs ex-prisonniers de guerre, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1993, 92 p. (Mémoire de Maîtrise)
(fr) Jacques Weber, Les enquêtes socio-économiques au Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye, Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye, 1982
Martin Mourre, Thiaroye 1944. Histoire et mémoire d’un massacre colonial, Presses universitaires de Rennes, 2017, (ISBN978-2-7535-5345-3)
Julien Fargettas, « La révolte des tirailleurs sénégalais de Tiaroye », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 92, .
Armelle Mabon, « La tragédie de Thiaroye, symbole du déni d’égalité », Hommes et migrations, no 1235, .