Le Docteur et Dodo sont revenus dans l'Angleterre de 1966. Un nouveau super-ordinateur, WOTAN, est sur le point d'y être lancé. S'étant approché trop près de celui-ci, Dodo devient comme possédée par la machine.
Le TARDIS ramène le Docteur et Dodo à Londres, en 1966 mais le Docteur ressent un impression bizarre lorsqu'il voit la Post Office Tower nouvellement construite et, suivant son instinct, part enquêter avec Dodo. Sur place, ils font la connaissance du professeur Brett, qui leur présente sa machine : l’ordinateur WOTAN (Will Operating Thought ANalogue), une intelligence artificielle qu'il est sur le point de relier aux ordinateurs du monde entier. WOTAN est capable de répondre à n’importe quelle question, mais lorsque Dodo s'en approche elle est étrangement atteint d'un mal de crâne. La secrétaire de Brett, Polly ayant sympathisé avec Dodo, elles sortent en boite de nuit et y font la rencontre d'un jeune marin du nom de Ben Jackson.
Alors que la conférence de presse visant à présenter WOTAN au monde entier a lieu, la machine conclut que l'être humain est limité et doit être remplacé. WOTAN hypnotise trois hommes, Brett, le professeur Krimpton et le major Green. Après un coup de fil à l'Inferno, la boite de nuit où se trouve Polly, WOTAN parvient à hypnotiser complètement Dodo. L'ordinateur lui demande alors d'aller chercher le cerveau le plus important selon lui pour qu'il se serve de son intelligence, celui du « Docteur Who ». Dodo retourne dans boite de nuit où se trouve le Docteur qui la cherchait et tente de l'enlever, mais un taxi affrété par Ben et Polly empêchera sa capture.
WOTAN demande la construction de 12 machines dans divers endroits de Londres pour l’aider à soumettre la ville, puis l'humanité entière et emploie des hommes hypnotisés à cette tâche. Chez Sir Charles, un homme haut placé qui loge le Docteur, Dodo tente d'hypnotiser le Docteur, mais celui-ci n'est pas soumis au contrôle de WOTAN et il ré-hypnotise Dodo afin qu'elle devienne inoffensive. Intrigué par la mort d'un clochard près de l'Inferno, le Docteur envoie Ben enquêter. Celui-ci se retrouve dans un entrepôt où sont construites des machines de guerre, mais l’une des machines le repère et donne l’alarme.
Tandis que le major Green donne l’ordre de chercher l’intrus, Ben tombe sur Polly et lui raconte ce qu’il a vu, mais il ne s'aperçoit pas qu'elle aussi est sous l’influence de WOTAN. Elle l'empêche de fuir et le force à travailler pour eux, mais Ben réussit quand même à s'échapper et à raconter au Docteur que demain à midi, 12 machines de guerres sont prêtes à attaquer Londres. Ayant laissé s'enfuir Ben, Polly est prête à être punie par WOTAN. Sous la direction de Sir Charles, une attaque est ordonnée contre l'entrepôt. Mais c'est bien vite la déroute, car les armes des militaires s'enrayent toutes face à la machine. Bien que tous s'enfuient, le Docteur reste, seul, immobile face à la machine.
La machine s’arrête, sa programmation n’ayant pas été terminée, ce que le Docteur avait déduit. Seulement, Londres n'est toujours pas en sécurité car 11 autres machines doivent passer à l'action le lendemain à midi. Une autre machine est repérée dans Londres et le Docteur réussit à créer un plan afin de la neutraliser. Il réussit à la reprogrammer afin qu'elle puisse lui servir. Le lendemain vers midi, alors que Polly est sur le point d'être tuée par WOTAN pour avoir failli à sa mission, Ben arrive dans la tour et l'enlève. Quelques minutes après la machine reprogrammée de guerre arrive dans la tour et détruit WOTAN, ce qui empêche les autres machines de continuer leurs missions et fait sortir les esclaves de WOTAN de leur contrôle hypnotique.
Alors qu'il attend Dodo devant le TARDIS, le Docteur apprend de la bouche de Ben et Polly que Dodo ne reviendra pas et qu'elle est partie faire le tour du monde. Dépité il retourne dans sa machine, mais Ben et Polly s'introduisent à l'intérieur au moment où la machine se dématérialise, en voulant lui rendre une clé du TARDIS tombée au sol.
Continuité
Dodo semble étonnée que la British Telecom Tower soit finie d'être construite. Chose assez paradoxale pour quelqu'un venant de l'année 1966, car la tour a été achevée dès le et inaugurée en . Cela peut en partie s'expliquer par le fait que Dodo ne semble pas être une londonienne.
L'histoire se déroule au cours du mois de . Ben et Polly rejoignent le Docteur le , selon un dialogue dans l'épisode « The Faceless Ones » qui se déroule dans la même journée à l'aéroport de Gatwick de Londres.
C'est la seule fois dans un épisode en noir et blanc qu'un compagnon est laissé sur Terre et que ses remplaçants débarquent dans le TARDIS dans le même épisode.
Dodo mentionne le nom de Steven dans une discussion avec le Docteur.
Comme Vicki, le nom de famille de Polly n'est jamais mentionné, ni dans cet épisode ni dans aucun autre alors que les scripts indiquaient bien que son nom de famille était "Wright".
Lorsqu'il parle de la BT Tower, le Docteur raconte que cela lui rappelle les Daleks, mais Dodo qui n'en a jamais rencontré, ne comprend pas la référence.
Bien qu'il connaisse la signification de l'acronyme TARDIS (avec l'erreur du pluriel de "Dimension"), WOTAN appelle le Docteur "Doctor Who" comme s'il s'agissait de son nom de famille.
On peut remarquer le sigle des "St John's Ambulance" sur l'extérieur du TARDIS. Un symbole qui ne réapparaîtra que lors de la régénération du TARDIS dans l'épisode du 11e Docteur « Le Prisonnier zéro ».
Références Extérieures
Le Docteur est comparé à un présentateur célèbre de la BBC de l'époque, Jimmy Savile.
Deux présentateurs de télévision et de radio, Kenneth Kendall et Dwight Whylie apparaissent dans leurs propres rôles.
Production
Scénarisation
Cet épisode marque un changement dans la série Doctor Who. Voulant en finir avec les épisodes à visée "historique" de Doctor Who, le producteur Innes Lloyd et le script-éditor (sorte de responsable des scénarios) Gerry Davis souhaitèrent que bien plus d'épisodes se déroulent dans une époque contemporaine ou un futur proche. Afin d'ancrer Doctor Who dans une réalité plus "scientifique", Davis rencontra quelques scientifiques à ce dessein. Au début de l'année 1966, il rencontre le Dr Christopher "Kit" Pedler, un physicien et ensemble, ils blaguent sur l'idée que la tour de Post Office Tower de Londres, nouvellement construite, soit en réalité une antenne géante pour appeler des robots géants. Avec cette nouvelle idée en tête, Davis demande au scénariste de la BBC, Pat Dunlop d'écrire un script nommé provisoirement "The Computers" (les ordinateurs). Hélas, Dunlop est occupé avec le soap opéra "United!" et Davis demandera à Ian Stuart Black scénariste du récent « The Savages » de développer cette histoire. Le scénario est officiellement commandé le .
Le personnage de Steven Taylor ayant quitté de la série lors de l'épisode précédent, Lloyd et Davis demandèrent à Black d'introduire un nouveau compagnon nommé Richard (ou "Rich") que Dodo et le Docteur rencontreraient dans une boite de nuit. Mais à la mi-avril, il fut décidé que Dodo s'en irait de la série aussi et que les compagnons du Docteur seraient remplacés par un couple qui collerait plus à l'ambiance des "Swinging Sixties". Rich (renommé par la suite Ben) suivait déjà ce moule et il fut décidé que la remplaçante de Dodo, Polly (dont le nom de famille, Wright, n'est jamais nommé à l'écran) serait plus âgée que les lycéennes habituelles de la série.
Les auditions pour les deux nouveaux compagnons commencèrent dès la mi-avril, vers la même époque où il fut annoncé à la presse le départ de Peter Purves et de Jackie Lane. Le , Michael Craze et Anneke Wills signèrent pour être les compagnons du Docteur durant 4 épisodes. Durant ce temps, l'épisode changea de titre et pris le nom définitif de "The War Machines".
Tournage
Les premières prises de vues furent effectuées entre le 22 et le , sous la direction de Michael Ferguson, un ancien assistant réalisateur (il travailla notamment en tant que tel sur l'épisode « The Daleks ») qui était passé entre-temps réalisateur. Ces prises de vues furent essentiellement des plans extérieurs de la tour (celle-ci était ouverte depuis seulement une semaine, ils n'eurent pas les autorisations suffisantes pour tourner à l'intérieur) de plans des machines et de divers lieux de Londres (Conway Street, Bedford Square, le marché de Covent Garden, le Royal Opera House, etc.)
Le tournage en studio débuta le au studio 1 de Riverside. Comme à l'accoutumée, les épisodes étaient répétés toute la semaine afin de pouvoir être enregistrés le vendredi suivant. Pour la première fois, les titres des épisodes eurent leur propre style sous forme d'une petite séquence animée par Bernard Lodge. Ici, le titre apparaît sous forme de lettres carrées près de rectangles simulant une feuille perforée comme celles des ordinateurs de l'époque. La production ne construisit qu'un seul modèle des machines de guerre, qui fut réutilisé plusieurs fois en changeant le numéro sur la coque.
Le fut le dernier jour de tournage pour Jackie Lane dont le personnage de Dodo disparut en cours de sérial car son contrat expirait au milieu de la deuxième partie et que la production ne souhaitait pas lui en faire signer un nouveau. Ce qui explique que son départ soit raconté hors caméra par Polly. Bien que l'actrice reçut une lettre d'excuses de la part d'Innes Lloyd qui expliquait qu'elle était victime des circonstances, cette expérience lui fit quitter le monde de la télévision.
Bien qu'un autre épisode fut prévu dans le bloc de production, "The War Machines" marque la fin de la saison 3 de la série. Peu de temps après, Innes Lloyd eut enfin le feu vert pour remplacer William Hartnell par un nouvel acteur. Cette tentative, déjà entamée par le producteur John Wiles, fut autorisée à la suite de la détérioration de la santé d'Hartnell.
Post Production
Pour des raisons de budget, aucune musique "de fond" n'est utilisée lors des scènes d'actions.
Casting
Michael Craze était déjà acteur dès son adolescence. Il fut retenu pour le rôle de Ben Jackson alors que la production aurait souhaité avoir un acteur qui fasse moins juvénile.
Anneke Wills qui joue le rôle de Polly était à l'époque la femme de Michael Gough, qui jouait le rôle du Fabricant de Jouets Céleste dans « The Celestial Toymaker ». Le plaisir qu'il avait eu à jouer le rôle de ce méchant charismatique fut une raison pour laquelle il incita Anneke Wills à passer le casting.
Sandra Bryant et John Harvey réapparurent dans l'épisode « The Macra Terror ».
Frank Jarvis revint dans la série dans le rôle de Ankh dans « Underworld » et celui de Skart dans « The Power of Kroll ».
Michael Craze fait aussi la voix du policier que l'on entend dans la 4e partie.
WOTAN est crédité sous le simple titre de "WOTAN" à la fin des 3 premières parties avant d'avoir pour voix Michael Taylor. C'est la seule fois qu'un personnage de fiction est crédité en tant qu'acteur dans un épisode de la série.
Diffusion et Réception
Épisode
Date de diffusion
Durée
Téléspectateurs en millions
Archives
Épisode 1
24:01
5,4
Film 16mm
Épisode 2
24:00
4,7
Film 16mm
Épisode 3
23:58
5,3
Film 16mm
Épisode 4
23:11
5,5
Film 16mm
L'épisode un score assez bas pour la série qui continue la chute d'audience de la série déjà entamée lors de la diffusion de « The Gunfighters »[1]
L'épisode reçut à l'époque des critiques assez mitigées de la part des téléspectateurs. Ceux-ci apprécient que l'ennemi soit un immense ordinateur mais trouvent la résolution de l'épisode bien trop fantaisiste pour être crédible. Beaucoup d'entre eux voient dans les machines de guerre un moyen de remplacer les Daleks qui ne passe pas du tout.
Beaucoup de critiques reprochent à cet épisode son utilisation de coïncidences et de trous qui permettent un enchaînement d'événements peu crédibles (le lieu où est construit une des machines et pile à côté de la boite de nuit où va Dodo, Ben et Polly ; le Docteur loge chez la personne idéale pour lancer une attaque contre les machines ; la machine de guerre arrive à monter jusqu'au dernier étage de la tour toute seule ; WOTAN écrit des textes alors qu'il peut parler, etc.). L'épisode est aussi critiqué pour son scénario qui ressemble bien plus à celui d'un épisode de Chapeau melon et bottes de cuir qu'à un épisode de Doctor Who et pour la fin de l'intrigue de Dodo, qui demeurera l'un des compagnons les plus honteusement évincés de la série. Certains reconnaissent dans cet épisode l'ébauche de ce qui donnera lieu plus tard aux épisodes centrés sur UNIT[2].
Critique moderne
En 2009, Patrick Mulkern, critique du "Radio Times" saluera la situation contemporaine de cet épisode, même s'il juge l'épisode "mécanique" et "bourré d'improbabilités" [3] Le site Den of the Geek donnera la note de 3/5 à l'épisode, saluant la performance de William Hartnell et estimant que l'épisode "tiens bien la route" malgré de nombreuses erreurs dans le scénario[4] Arnold T Blumburg d'IGN donnera la note de 7/10 estimant que même s'il a vieilli l'épisode reste divertissant, il critique toutefois le départ de Dodo bien qu'estimant qu'Hartnell s'en tire bien, il estime que quelque chose s'est perdu dans son jeu[5].Christopher Bahn de The A.V. Club estime quel l'histoire est "assez solide presque un classique" et estime que l'épisode pourrait figurer dans l'anthologie de science-fiction l'époque Mystery Science Theater 3000." Néanmoins, il critique le départ en catastrophe de Dodo[6]. Johnathan Wilkins du site Dreamwatch donnera à l'épisode la note de 9 sur 10, estimant qu'il s'agit là d'une "sorte de chef-d'œuvre oublié" largement pour la performance de William Hartnell, même s'il trouve que les machines sont trop "faible" et trop "carrées."[7] En 2013, Ben Lawrence du The Daily Telegraph mettra The War Machines dans la liste des 10 meilleures histoires de Doctor Who se situant à une époque contemporaine[8].
Épisodes manquants
Dans les années 1970 à des fins d'économie, la BBC détruisit de nombreux épisodes de Doctor Who.
L'épisode survécut jusqu'en 1974[9] et les bandes 16 mm de cet épisode furent détruites en 1978, peu de temps avant que Ian Levine ne décide de conserver le reste des épisodes[10].
En 1978, un collectionneur Australien dévoila une copie de la deuxième partie. Plus tard en 1984, des copies des 4 parties furent retrouvées au Niger. Seulement, les parties 2, 3 et 4 connaissaient de sérieuses coupures. Celles-ci furent restaurées grâce à l'autre copie de l'épisode 2, des extraits d'épisodes diffusés dans l'émission pour enfants Blue Peter et un passage censuré retrouvé en Australie. Des passages disparus, ne restent plus que quelques bandes sonores.
À ce jour, seules les parties 3 et 4 possèdent des passages manquants. Il manque à l'épisode 3 les prises de vues d'un dialogue avec Krimpton. Il fut remplacé dans l'édition VHS par des plans de WOTAN avec la voix de Krimpton hors champ. Il manque aussi des parties de la bataille entre les soldats et la machine de guerre. Il manque à l'épisode 4 une partie de la scène de l'homme au téléphone, remplacé par un plan de la cabine téléphonique et la voix de l'homme hors champs. Il manque deux lignes de dialogues de Polly se rendant à WOTAN. L'édition DVD de l'épisode livre en bonus les bandes sonores coupées ainsi qu'un documentaire de 9 minutes sur la perte, la redécouverte et la reconstruction de ces épisodes.
Novélisation
L'épisode fut novélisé sous le titre de "The War Machines" par Ian Stuart Black lui-même. La novélisation fut publiée en février 1989 sous le numéro 136 de la collection Doctor Who des éditions Target Book. Cette novélisation n'a connu aucune traduction à ce jour[11].
Édition VHS, CD et DVD
L'épisode n'a jamais été édité en français, mais a connu plusieurs éditions au Royaume-Uni, en Australie et aux États-Unis.
L'épisode fut édité en VHS en 1997 avec en bonus, un extrait de l'émission pour enfants Blue Peter.
L'épisode connut une édition DVD (région 2 en , région 1 en ) contenant certains passages manquants lors de l'édition VHS qui ont été restaurés à partir des bandes audios. Elle possède de plus des commentaires audio d'Anneke Wills et du réalisateur Michael Ferguson.
La bande son de l'épisode a été éditée sur CD le avec la voix off d'Anneke Wills servant d'introduction et de lien entre les différents passages.
↑(en) Andrew Pixley, « No Further Interest », Nothing at the End of the Lane — The Magazine of Doctor Who Research and Restoration, no 2, , p. 38–43
↑(en) Richard Bignell, « Withdrawn, De-accessioned and Junked », Nothing at the End of the Lane — The Magazine of Doctor Who Research and Restoration, no 2, , p. 44–49